II. 2. LA RECENSION DES ECRITS
Cette partie aborde l'analyse des écrits
relatifs à la problématique de notre étude. Elle s'attache
à présenter les travaux de certains auteurs qui ont abordé
d'une manière ou d'une autre la question de la gratuité de
l'école ou de la qualité de l'éducation.
II. 2. 1. Les travaux sur la
gratuite de la scolarisation
La gratuité de l'enseignement primaire remonte à
une époque lointaine. Elle a toujours été au centre des
réflexions philosophiques et politiques. Il ne faudrait donc pas penser
qu'elle est marquée par la déclaration des droits de l'homme
(1948) moins encore par la conférence de Jomtien (1990) ou le forum de
Dakar (2000) pour ne pas citer la loi de 1963 ou la décision
présidentielle de 2000 pour le cas du Cameroun.
Parlant de la gratuité de l'école, Platon et
Jules Ferry en ont fait une préoccupation particulière.
II.2.1.1. La thèse de Platon
Les positions de Platon sur l'instruction publique gratuite et
obligatoire sont présentées par Palmèro (1958) dans
l'ouvrage Histoire des institutions et des doctrines pédagogiques
par les textes.
Pour Platon, l'instruction publique doit être gratuite
et obligatoire. Il procède par une démonstration logique. En
effet, l'éducation selon lui, vise à apporter à la
jeunesse ce qui est beau, noble, bon et vrai. En même temps, elle doit
écarter de cette jeunesse ce qui est laid, indigne, mauvais et faux.
Platon pense que « l'instruction scolaire ne doit pas être
soumise aux caprices du père et abandonnée si celui-ci s'y
refuse ». Selon lui, tout enfant selon ses facultés doit
recevoir une instruction obligatoire dans la mesure où il est d'abord le
fils de sa patrie avant d'être celui de ses parents. L'Etat doit donc
organiser l'évolution des aptitudes de chacun et veiller à la
mobilité sociale de tous. La mission principale de l'Etat étant
le bien-être de tous, il revient donc à celui-ci de prendre en
charge l'éducation de tous les enfants pour l'équilibre de la
société.
Comme on le voit, Platon place l'Etat comme acteur principal
et essentiel de ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui
«l'éducation pour tous ». Il est du devoir de l'Etat de
tout mettre en oeuvre pour assurer l'éducation de tous les enfants. La
patrie étant supérieure à la famille, il serait imprudent
et maladroit d'abandonner l'éducation des enfants à une tierce
personne ou en faire une affaire des parents. C'est un devoir de l'Etat. A ce
titre, l'école publique doit être gratuite et obligatoire pour
favoriser l'accès et le bien de tous pour un fonctionnement harmonieux
de la cité.
On peut cependant reprocher à Platon d'avoir favoriser
la naissance des classes sociales dans la société en pensant que
celle-ci devrait être composée pour son bon fonctionnement, de
philosophes qui gouvernent, des guerriers qui défendent la cause du pays
et des ouvriers qui produisent les biens et services. Chaque enfant ne devant
alors recevoir qu'une éducation qui tient compte de ses aptitudes
à devenir philosophe, guerrier ou ouvrier.
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