6.3.4 Accueil du nouveau-né en salle de
naissance
Avec l'enfant surgit le réel, et les réactions
de la mère face à lui peuvent être aussi variées que
surprenantes, allant de l'envie spontanée de « le » voir
jusqu'au refus systématique. Encore une fois il est important de faire
preuve d'une extrême souplesse face à cette patiente, de rester
ouvert d'esprit et de ne pas hésiter à formuler les
différentes possibilités qui s'offrent à elle :
souhaite-t-elle le voir tout de suite ? Ou bien préfère-t-elle
rester seule ? Veut-elle qu'on le pose sur son ventre ?
Il ne faut pas forcer le contact immédiat entre la
mère et son enfant. Cependant, tant qu'il n'y a pas de symptômes
graves de dissociation psychique ni de psychopathologie sévère -
antécédents de psychose, etc... - la séparation par «
crainte du néonaticide » est rigoureusement
déconseillée, qui plus est infondée si la patiente est en
confiance et contenue par toute l'équipe. [36]
Rappelons que cet essai se base sur quelques sources de
littérature [25] [20] [36] et sur de nombreuses discussions avec les
professionnels ayant déjà eu affaire à ce genre de
situation. Cet écrit ne veut que proposer un état d'esprit,
ouvrir un espace de réflexion sur la prise en charge des patientes en
déni. Comme dans tout ce qui touche à la maternité
psychique, il n'y a guère de protocole ou de recette à suivre :
le temps de la naissance représente déjà pour la
mère consciente de sa grossesse un haut risque de décompensation
; face à la patiente en déni, le professionnel et en particulier
la sage-femme, élément pilier en salle d'accouchement, doit faire
preuve de davantage encore de souplesse et d'adaptation, pour un accompagnement
psychique et physique en douceur tandis que le déni se lève, et
que l'enfant nait à sa conscience.
Le déni de grossesse Mémoire 2012
Université Nice Sophia Antipolis - École de
Sages-femmes de Nice page 81/89
Le déni de grossesse Mémoire 2012
Le déni de grossesse Mémoire 2012
Le déni de grossesse Mémoire 2012
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