WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le déni de grossesse: revue de littérature ; essai de réflexion sur la prise en charge de patientes en déni.

( Télécharger le fichier original )
par Laure SAINTE-ROSE FANCHINE
Université de Nice Sophia Antipolis IAE - Diplôme d'état de sage-femme 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

6.3.3 Déni total : le lever en salle de naissance [25]

L'arrivée d'une femme en déni et sur le point d'accoucher est peut-être l'une des images les plus emblématiques du phénomène, mais aussi l'une des plus inquiétantes pour le personnel en maternité.

Université Nice Sophia Antipolis - École de Sages-femmes de Nice page 79/89

Il importe avant tout et quelle que soit la situation, de garder à l'esprit que cette femme ne se sait pas enceinte, et a encore moins l'idée qu'elle va donner naissance à un enfant. Comme dans tout ce qui a été dit précédemment, il convient pour le professionnel - a fortiori la sage-femme - de se faire disponible, contenant, enveloppant avec cette femme que la douleur et la stupeur morcellent littéralement. Dans la mesure du possible, se présenter, expliquer qui on est et que l'on va s'occuper d'elle pendant les quelques heures du travail permet de poser les choses, d'établir un début de relation tout en incluant quelques notions de temporalité - certaines patientes étant persuadées qu'elles vont repartir tout de suite. [25] [36]

Dans ces situations d'urgence plus ou moins relative, il est difficile mais pourtant primordial de surveiller ses mots : il est possible et même nécessaire de pratiquer les gestes habituels - examen clinique, pose d'un monitoring silencieux - mais avec douceur, en expliquant ce qu'on fait mais en évitant tout propos pouvant inclure l'enfant, tel que « le bébé va bien » ou « je sens sa tête, il est encore haut ». Les mots « accouchement » ou « naissance » n'ont pas lieu d'être dans la conversation et seront inclus plus tard ; pour le moment c'est la patiente seule qui compte, son état d'être, ses sensations. Il faut relativiser, se montrer bienveillant et à l'écoute, dire « qu'on a encore du temps ». [25]

Si la patiente est sur le point d'expulser, il faut l'accompagner dans sa douleur, l'envelopper de nos gestes et toujours avec des mots neutres pour la garder consciente dans cette épreuve : « je vais vous demander de m'aider et de retenir votre respiration pour pousser » [25]. Décrire ce que l'on fait donne du sens à cette situation impensable et incohérente, et préserve cette femme de sombrer dans la panique du moment. [36]]

Il est nécessaire, au long des quelques heures fastidieuses qui entourent un lever du déni en salle de naissance, de garder un contact verbal enveloppant et le plus continu possible [25]. Comme le travail psychique au cours de la grossesse normale, c'est par les mots et les sensations que la future mère met en images ce qui lui arrive, et c'est seulement avec l'aide du professionnel qu'elle continuera de penser, ne perdra pas pied, ne sera pas submergée par la douleur, la sidération et le déni.

Université Nice Sophia Antipolis - École de Sages-femmes de Nice page 80/89

C'est un accompagnement psychique et physique éprouvant, difficile à mettre en place et qu'il faut impérativement adapter à chacune. C'est dans ce climat que la patiente peut le plus facilement exécuter le travail psychique accéléré et peu à peu se projeter dans la grossesse, envisager l'évènement de la naissance, ébaucher son rôle nouveau de mère face à un enfant enfin réel et existant dans sa conscience.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon