2.4.1.5 Mouvements actifs foetaux
Alors que dans une grossesse physiologique, les mouvements
actifs foetaux sont incontournables, pendant le déni de grossesse ils ne
sont pas reconnus, non ressentis ou bien assimilés au
péristaltisme digestif, chez la primipare comme la multipare. Ils
peuvent parfois constituer le déclencheur d'une prise de conscience chez
la femme en déni, mais cela se fait tardivement dans la grossesse,
usuellement au-delà du cinquième mois [11].
Pour la psychiatre S. Marinopoulos, c'est la mère en
devenir qui interprète les perceptions des mouvements foetaux comme
tels, cela à travers le lien fantasmatique
Université Nice Sophia Antipolis - École de
Sages-femmes de Nice page 39/89
qu'elle construit avec son futur enfant [22]. Tenue à
l'écart de toute perception corporelle par le mécanisme de
déni, la femme en déni de grossesse reste à l'abri de
toute conscience et d'interprétation de ces mouvements en elle.
L'absence de perceptions engendrées par le déni entraîne
une nouvelle fois l'absence de représentation de la grossesse et plus
tard de l'enfant. « L'enfant n'est et ne peut naître vivant que s'il
est pensé par sa mère ».[23]
Ce tableau clinique du déni de grossesse se
révèle donc à la mesure du phénomène : pas
de grossesse psychique, et une grossesse physique bien présente mais
invisible, silencieuse. I. Nisand le définit comme l'envers de la
grossesse nerveuse, qui schématiquement se traduit par une grossesse
psychique en l'absence de toute grossesse physique.
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