Observations : Chacune des deux questions
ci-dessus a amené l'avocat invité à parler des troubles du
voisinage, non plus de « La servitude de Passage » qui
était le thème de l'édition.
- « Il y a également les arbres
fruitiers (nous sommes à côté d'un arbre fruitier), des
arbres qui posent des problèmes, parce que vous avez l'arbre d'un
côté et les branches vont chez le voisin. Le voisin se plaint de
la saleté, des feuilles : comment, dans le cas d'un arbre fruitier
comme celui qui est derrière nous, les voisins peuvent-ils gérer
cette situation ? »
- « Vous avez deux voisins : l'un
construit son mur et l'autre, sans avoir contribué à
l'édification de ce mur, sans demander l'avis du voisin qui a construit,
se sert de ce mur ? »
Observations : Chacune des deux questions
ci-dessus a amené le spécialiste du droit à
éclairer les téléspectateurs sur le thème de la
mitoyenneté plutôt que sur celui de « La Servitude de
Passage ».
- « Maître, un autre problème
de voisinage qui se pose aussi, lorsqu'on prend le cas de la ville de
Yaoundé qui a des collines : alors, vous avez votre maison en bas
et votre voisin est en haut, et de chez lui il voit tout ce que vous faites
chez vous, il vous voit en petite culotte, est-ce qu'il y a un recours possible
contre cette disposition de la nature ? »
Observations : cette question renvoie
plutôt à la servitude de vue qu'à la « Servitude
de Passage », thème de l'édition diffusée.
Ces écarts du conducteur par rapport au
thème abordé étaient d'autant plus préoccupants et
manifestement inconscients que le présentateur acheva l'interview par
cette question qui faisait penser qu'il croyait être resté dans le
thème de départ, et que tous les thèmes abordés au
cours de cette édition faisaient partir de la servitude de
passage : « Alors, Maître, pour conclure sur les
servitudes de passage, qu'est-ce que vous dites ? »
Ces distances (parmi tant d'autres) relevées
entre le conducteur et le thème abordé semblent trahir un
background intellectuel ne permettant pas au présentateur de saisir
certaines nuances juridiques et, a fortiori, de relancer spontanément
les spécialistes du Droit quand ils commettent des erreurs juridiques au
cours des entretiens.
c- Formulation juridiquement erronées de
questions.
En examinant notre corpus, la formulation de certaines
questions posées aux juristes invités attira notre
attention :
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