1.1.2 Une diversité de mécanisme de recouvrement
des frais de santé au Cameroun depuis les indépendances
Partant de l'idée émise en 1978 lors de la
conférence d'Alma Ata selon laquelle « seul un peuple en bonne
santé peut contribuer efficacement au développement
socio-économique de son pays et en bénéficier »,
il était urgent pour l'état Camerounais de mettre en place des
mécanismes capables de structurer la demande de soins de santé
tout en la rendant solvable. Dans cette optique, l'assurance maladie semble
constituer le moyen le plus efficace pour soutenir la demande de soins de
santé de qualité. Mais quel système d'assurance maladie
pour les pays en développement en général et pour le
Cameroun en particulier ?
Plusieurs Etats sont préoccupés par un
accès équitable de leurs populations aux soins de santé de
qualité. L'équité dans le secteur sanitaire s'exprime sous
deux dimensions :
- l'équité horizontale :
« Aux besoins de santé égaux, soins de santé
égaux ». Cette dimension a trait à l'accès
aux soins ;
- l'équité
verticale : « A capacité contributive
différente, contribution différente » Cette
deuxième dimension a trait au système de financement.
L'accès équitable aux soins de santé
signifie en définitive que tous les citoyens ont droit aux soins de
même qualité, mais que chacun contribue à leur financement
selon ses moyens. Le meilleur système d'assurance maladie étant
celui qui tend le plus vers l'équité, mais une politique
nationale en la matière dépendra du contexte économique,
historique et culturel du pays. Plusieurs mécanismes d'assurance maladie
ont fait l'objet d'études de faisabilité et ont parfois
été mis en oeuvre au Cameroun :
1.1.2.1 Le système national
d'assurance maladie
Il est inspiré du rapport de Lord Beveridge qui, en
1942, fit l'éloge de l'Etat providence dans le secteur de la
santé. Dans ce système, les soins de santé sont
financés par l'impôt, sous le contrôle du parlement. Ces
soins sont gratuits pour tout citoyen ou résident, gérés
et souvent produits par les fonctionnaires. Il s'agit en réalité
du système adopté par le Cameroun dès son accession
à l'indépendance en 1960. Les performances économiques du
pays n'ont pas été en mesure de le soutenir sur le long terme
(MINSANTE, 2005 :32).
1.1.2.2 L'assurance maladie sociale
L'assurance sociale est inspirée des lois sociales
allemandes de Bismarck de 1883. Les soins de santé sont financés
par les cotisations obligatoires des employeurs et des
travailleurs et parfois par les subventions du gouvernement. Les
risques individuels (antécédents médicaux, âge,
invalidité etc.) n'ont aucune influence sur le montant des cotisations
ou ne débouchent pas inévitablement sur une exclusion de la
protection. Les cotisations sont basées sur la capacité de payer
et la gestion est non lucrative. Ce système remplit les critères
d'équité, car chacun cotise le même pourcentage de salaire
et a accès aux mêmes soins de santé que tous les autres
assurés. Il est néanmoins difficile à mettre sur pieds au
Cameroun car les individus relevant du secteur formel représentent moins
de 20% de la population active d'où la difficulté à
recouvrer les cotisations (MINSANTE, 2005 :32).
|