ABSTRACT
For about seven years SAILD Promus accompanied the emergence
of western Cameroon thirty MHOs. This qualitative study addresses the viability
of the MS and the perception of the people of West Cameroon. Direct
observations and surveys through questionnaires and interview guides were
conducted with 30 mutual, 30 non-mutualists, 10 opinion leaders, 10 health
workers, four promoters MS and a responsible DRSP West Cameroon. The analytical
techniques used are content analysis, discourse analysis and finally the
descriptive statistics. It appears from this study that MS are facing viability
problems at the administrative level, there are gaps in the use of monitoring
tools for collecting contributions and portfolio risk. On the technical side,
we see that MS are at risk of adverse selection, over-billing and prescribing.
Functionally, the penetration rate, gross growth and recovery of contributions
are below the standards set by the ILO and SAILD. Institutionally, no text of
laws governing the activity of MS did was adopt. This appears to be partly due
to the fact that only 12.74% of the population has been in contact with the MS.
Population perception vis-à-vis the MS is influenced by the degree of
satisfaction of these populations vis-à-vis the services of the MS. The
main constraints to the viability of MS are related to poor dissemination of
information on MS, the financial difficulties experienced by the people and
finally the low involvement of opinion leaders in the process of public
awareness and functioning of MS. The solutions on foot by local people and
SAILD to solve problems of sustainability of MS are of two types: the
income-generating activities, banking on foot to cover the operating costs of
DM and partnerships called "coupling" between MS and EMF, established in order
to improve adherence to the MS and the collection of contributions. Better
dissemination of information on the opportunities offered by MS and greater
involvement of community opinion leaders allow the subscription to mutual
health of the majority population. As well as taking into account the degree of
satisfaction of the population vis-à-vis MS would develop MS more suited
to the needs of the population and therefore more viable.
Keywords: mutual health, sustainability, perception, innovation.
INTRODUCTION
Dans cette partie introductive, nous présentons les
généralités sur les MS, la problématique, son
importance et enfin l'organisation du présent mémoire.
1.1
Généralités
Cette section est consacrée à la
présentation de la politique sanitaire du Cameroun sur la période
allant de l'indépendance en 1960 à nos jours.
1.1.1 De la gratuité au paiement des soins de
santé
A son accession à l'indépendance en 1960, le
Cameroun comme la plupart des Etats Africains adopte la gratuité des
soins comme mode de fonctionnement des structures étatiques de
santé humaine. La capacité effective des populations à
payer est très faible, le secteur productif formel est encore à
mettre en place, les élites et la classe moyenne sont peu nombreuses
(MINSANTE, 2005 : 30). La santé dans sa globalité est alors
perçue comme un bien public à la charge de l'Etat. Dès
1973, le premier choc pétrolier va créer des
déséquilibres macroéconomiques dans les pays Africains.
Avec la détérioration des termes de l'échange, les
ressources financières vont se raréfier, avec pour
conséquence un recours massif aux emprunts. Le fardeau de la dette se
constitue alors progressivement (MINSANTE, 2005 : 32).
En 1978, la conférence internationale sur les soins de
santé primaires tenue à Alma Ata, soulignant la
nécessité d'une action urgente de tous les gouvernements, de tous
les personnels des secteurs de la santé et du développement ainsi
que de la communauté internationale pour protéger et promouvoir
la santé de tous les peuples du monde va faire prendre conscience des
limites de la médecine curative. Les gouvernements des pays Africains
vont prendre en compte les déterminants non médicaux de la
santé (éducation, nutrition, assainissement, etc.). Le concept
des soins de santé primaires va donner la prééminence
à la médecine préventive qui, implicitement gardera seule
l'attribut de bien public à la charge de l'Etat (MINSANTE, 2005 :
35).Avec le deuxième choc pétrolier en 1979, les premiers plans
d'ajustement structurels vont être mis en place au Cameroun en 1989. La
mise en oeuvre de ces plans d'ajustement structurel (avec des mesures telles
que la dévaluation du franc CFA) entraînant une réduction
du budget de l'Etat, les secteurs sociaux tels que celui de la santé
jugés «non productifs» vont être relégués
au second plan (Okalla et Le Vigouroux, 2001). Ceci conduit à la
disparition progressive des médicaments et consommables des
hôpitaux publics ainsi qu'à l'abandon progressif de la maintenance
des infrastructures et équipements hospitaliers (BIT, 2002). Le tableau
1 montre l'évolution de la proportion du budget de l'Etat allouée
au secteur de la santé publique au Cameroun entre 1989 et 2004.
Graphique 1 :
Evolution de la part du budget national allouée au MINSANTE
Source : Plan stratégique pour la
promotion et le développement des mutuelles de santé au Cameroun
2005-2015.
On constate que de l'année 1989 a 1993, l'état
Camerounais alloue en moyenne 24 980 800 de francs CFA du budget
national au ministère de la sante. Puis on remarque une baisse des
sommes allouées a ce ministère de l'année 1994 à
1996 et enfin dans l'intervalle de temps allant de l'année 1996 a 2004,
il y' a une augmentation progressive du budget alloue au secteur sante. Il
passe de 23 156 millions de francs CFA en 1996 à 58 295
millions de francs CFA en 2004.
Face à ces difficultés auxquelles les pays en
voie de développement faisaient face (le manque de médicaments et
de consommables des hôpitaux publics, le manque d'infrastructures et
équipements hospitaliers et les difficultés de maintenance des
infrastructures existantes), les ministres africains de la Santé se sont
réunis à Bamako en septembre 1987, sous l'égide du fonds
des nations unies pour l'enfance (UNICEF) et de l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS). Ils ont lancé une initiative pour relancer et
revitaliser le système des soins de santé primaires afin de les
rendre accessibles, géographiquement et économiquement, tout en
étant équitables pour l'ensemble de la population: c'est
« l'initiative de Bamako » (IB).
L'initiative de Bamako a pour objectifs principaux :
- la revitalisation des systèmes de santé en vue
d'une extension du réseau de Soins de Santé Primaires
(SSP) ;
- le développement des Médicaments Essentiels
Génériques (MEG) ;
- la mise en place d'un financement communautaire ;
- le contrôle de la gestion par la communauté
(Gaye, 2007)
L'initiative de Bamako repose sur une participation des
communautés tant dans la gestion que dans le financement des centres de
santé selon le principe «la santé n'a pas de prix mais elle
a un coût», chaque bénéficiaire de soins doit prendre
à sa charge une partie des soins (MINSANTE, 2005). Ceci marque la fin
officielle de l'Etat - providence dans le secteur de la santé.
La décennie 1990 va voir apparaître les
conséquences négatives des plans d'ajustement structurels. Les
principaux indicateurs sanitaires vont se dégrader. Selon
l'Enquête Camerounaise auprès des Ménages (ECAM) de 2007,
seules 48% des personnes se déclarant malades ont pu
bénéficier d'une consultation dans un centre de santé. En
outre, le taux de mortalité infantile est allé en se
dégradant, passant de 65%o en 1991 à 77%o en 1998 et atteignant
jusqu'à 86,9%o dans les zones rurales. Dans le même sens, le taux
d'accouchements assistés par un personnel de santé
qualifié a baissé de 63,8% en 1981 à 58,2% en 1991.
L'utilisation des services publics de soins curatifs qui était autour de
30% entre 1991 et 1992 a baissé à 15,2% en 2003 (MINSANTE,
2003 :8).
Le ministère de la sante Camerounais (2005),
relève que le recouvrement des coûts a de façon
considérable amélioré l'offre des soins de santé.
Les médicaments essentiels génériques et les consommables
sont disponibles et accessibles dans les formations sanitaires publiques.
Certains équipements et infrastructures ont été
rénovés, du personnel vacataire a été
recruté. Cependant, cette amélioration de l'offre de soins n'a
pas été suivie par un accroissement de la demande de
soins, le principal facteur limitatif étant financier
(MINSANTE, 2005). L'Enquête Camerounaise auprès des Ménages
(ECAM) de 2007 révèle que de nombreux facteurs tels que
l'inaccessibilité géographique aux centres de santé (54%
de la population vit à plus de 5 h d'une formation sanitaire), la
mauvaise qualité de l'accueil, la mauvaise qualité des soins et
les raisons culturelles (le tradipraticien est encore très
sollicité) justifient aussi cette situation. Mais la principale raison
demeure d'ordre financier (SAILD, 2010 : 26). Autrement dit, la
majorité de la population n'a pas accès aux soins de
santé à cause de la pauvreté. En effet, Près de
40,2% de la population Camerounaise est pauvre (DSCE, 2009 : 32).
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