4.5 Analyse de l'apport des mutuelles de
santé a l'amélioration de l'accès des populations à
des soins de sante de qualité
Cette analyse comme nous l'avons mentionné dans le
chapitre précédent, est basée sur une comparaison des
couts moyens des soins de santé pour les populations mutualistes et les
couts des soins pour ces mêmes populations si elles n'étaient pas
membres de la MS. Le tableau suivant présente les dépenses
moyennes en soins de santé des populations mutualistes sur la
période allant de l'année 2005 à l'année 2010, ceci
pour l'ensemble des MS accompagnées par le SAILD promus dans la
région de l'Ouest Cameroun.
Tableau 42 :
Couts moyens des soins de santé pour les populations
années
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Couts moyens des soins de santé
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Paiement via la MS
|
Paiement direct
|
Ecart
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2005
|
6225,10
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24900,4
|
18675,3
|
2006
|
7347,84
|
29391,36
|
22043,52
|
2007
|
6647,94
|
26591,76
|
19943,82
|
2008
|
6794,29
|
27177,16
|
20382,87
|
2009
|
3163,48
|
12653,92
|
9490,44
|
2010
|
5354,50
|
21418
|
16063,5
|
moyenne
|
5922,19
|
23688,76
|
17766,57
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Le tableau 42 précédent montre qu'au cours des
six dernières années, les individus membres des MS ont
dépensé en moyenne 17766,57 Frs CFA de moins que ceux qui
n'appartenaient pas à des MS pour des soins de santé (soit 75% de
moins). Ces résultats confirment l'hypothèse selon laquelle les
MS participent à l'amélioration de l'accès des populations
à des soins de santé. D'autre part, l'impact de la MS sur les
couts des soins de santé comme l'ont relevé les populations
mutualistes interrogées au cours de notre étude, constitue l'un
des éléments les plus importants pour la satisfaction
vis-à-vis de MS. Il semblerait que la réduction des couts de
soins a non seulement un impact sur l'accès financier des populations
aux soins de santé mais aussi sur le comportement de ces populations en
matière de santé. Les individus interviewées ont
révélé avoir plus recours aux services des formations
sanitaires depuis l'implantation des MS. Elles vont directement au centre de
santé en cas de maladie contrairement a la période
précédent l'implantation de la MS ou elles tentaient tout d'abord
à se soigner à domicile (automédication), puis allaient
voir des tradipraticiens si la situation ne s'améliorait pas et enfin
allaient à l'hôpital pour faire face a la mort dans le pire des
cas ou dépenser des sommes très importantes pour les soins suite
à la détérioration de leur état de santé.
Ces constats rejoignent ceux fait par ATIM et al. (1998) dans
leurs études des mutuelles de sante au Benin, au Mali, en Cote d'Ivoire
et au Sénégal.
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