Les mutuelles de santé accompagnées par le SAILD ( Service d'Appui aux Initiatives Locales de Développement )dans la région de l'ouest au Cameroun: viabilité et perceptions par les populations( Télécharger le fichier original )par Pascal SOBNGWI TAGNE Université de Dschang Cameroun - Ingénieur agro- socio- économiste 2010 |
4.6 Identification et analyse des contraintes à la viabilité des mutuelles de santé accompagnées par le SAILD promus dans la région de l'OuestCette section est consacrée à l'identification et à l'analyse des contraintes à la viabilité des MS dans la région de l'Ouest. Suite à l'analyse de quelques indicateurs de viabilité (voir section 2.3) et grâce aux réponses des populations interrogées sur le sujet, nous avons pu répertorier que les principales contraintes à la viabilité des MS dans le tableau 43. Tableau 43: Contraintes à la viabilité des mutuelles de santé
ü ü ü 4.6.1 Absence de culture de prévoyanceIl ressort des entretiens que la notion de prévoyance pour la maladie n'est pas suffisamment admise pour les populations locales pour qu'elles veuillent adhérer. A l'Ouest Cameroun, il est courant de mettre de l'argent de côté en prévision des cérémonies de décès (funérailles), de mariage ou de naissance, mais rarement pour une éventuelle maladie. Un enquêté relève «Souvent, c'est lorsque quelqu'un tombe malade que la famille ou la tontine cotise un peu pour l'aider. ». D'ailleurs culturellement prévoir de l'argent pour se soigner serait souhaité la maladie. Un enquêté le relève ainsi : «Les gens ne se prépare pas à la maladie. Pour certain c'est une manière de souhaiter la maladie. ». 4.6.2 Manque d'informationAu sein des communautés rurales de la région de l'Ouest, l'information circule en permanence. Les échanges d'information ont lieu là ou les gens se rencontrent : au marché, à l'église, à la mosquée, dans les centres de santé, au sein des groupes, à l'école et dans les débits de boissons. Néanmoins, comme l'ont relevé 73,33% des enquêtés, le principal canal de diffusion de l'information demeure le « bouche à oreille ». L'information est transmise par le biais de « médiateurs de l'information» 7(*) qui sont les chefs religieux, les autorités traditionnelles, les parents, les amis, les voisins, les anciens de la communauté), ce canal de diffusion de l'information est un atout dans le processus d'adoption des MS en tant qu'innovation. Néanmoins il présente le risque que l'information soit altérée au cours du processus de diffusion. Le manque d'information et les risques d'altération de l'information constitueraient des freins à l'adhésion, au recouvrement des cotisations, à la fidélisation des membres aux MS et par ricochet des obstacles à la viabilité de la MS. Les populations enquêtées ont noté que le manque de connaissances concernant les risques d'être malade est un obstacle important. Certains individus pensent que le risque de tomber malade est faible et ne voient pas l'intérêt d'adhérer à la MS. Ensuite, les MS demeurent une innovation sociale relativement récente. Plusieurs personnes, ignorent encore l'existence des MS. Enfin, il semble y avoir un manque de connaissances quant aux avantages qu'offrent les MS. * 7 Il s'est avéré que les médiateurs de l'information sont très souvent des leaders d'opinion au sein des communautés rurales |
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