2.3.3 Difficultés
rencontrés par les mutuelles de santé
Le suivi évaluation des mutuelles de santé par
quelques acteurs (SAILD, BIT, GTZ, etc.) à révéler que
certains problèmes sont assez récurrents dans l'environnement des
mutuelles de santé. Ces difficultés sont peuvent êtres
d'origines internes ou externes aux mutuelles de santé.
2.3.3.1 Difficultés endogènes
Ce sont les difficultés qui sont internes aux mutuelles
de santé. Au rang de celles-ci nous pouvons citer :
- la faible vitesse et taux de pénétration des
mutuelles de santé dans les communautés cibles (SAILD,
2009 ; Ella-Menye, 2007);
- la faible communication, information et sensibilisation des
membres ainsi que des communautés cibles (SAILD, 2009);
- le faible taux de recouvrement des cotisations.
- la forte démotivation des mobilisateurs
communautaires (due au bénévolat qui, à son tour
entraîne une instabilité managériale) (SAILD, 2009 ;
GTZ, 2007) ;
- le risque de surconsommation ou risque moral (SAILD,
2009 ; BIT, 2000);
- les fraudes et abus (SAILD, 2009 ;
BIT, 2000);
- aucune disposition statutaire concernant la
répartition des ressources et notamment des réserves (GTZ,
2007) ;
- le coût de fonctionnement parfois élevé
pour certaines mutuelles de santé (GTZ, 2007) ;
- l'absence de plan d'action concret (GTZ, 2007) ;
- l'absence de fonds de réserve (GTZ, 2007).
2.3.3.2 Difficultés exogènes
Ce sont celles provenant de l'interaction des mutuelles de
santé avec leurs environnements direct ou indirect. Nous pouvons
relever :
- la qualité approximative des services offerts par les
formations sanitaires (accueil, pénurie des médicaments, la
recherche de profit par les prestataires de soins) (SAILD, 2009 ; Letourmy
et Pavy-Letourmy, 2005) ;
- le faible appui financier et faible suivi effectif de la
part des organismes de développement (SAILD, 2009 ; Ndiaye,
2006 ; BIT, 2000) ;
- l'inexistence actuelle des statuts propres aux mutuelles de
santé (les mutuelles sont légalisées sous n'importe quel
statut officiel tel que ceux des GIC, GIE, association...), (SAILD, 2009 ;
Ndiaye, 2006) ;
- la mauvaise connaissance des mutuelles de santé par
les autorités locales (SAILD, 2009);
- la notion de prévoyance, concept nouveau et difficile
à intégrer dans les cultures et habitudes, surtout dans un milieu
de pauvreté ; (SAILD, 2005 ; SAILD, 2009).
- les idées reçues (la cotisation pour
d'éventuel cas de maladie correspond à l'achat de la maladie pour
certains individus) (SAILD, 2009) ;
- la consultation des tradipraticiens, l'automédication
et l'achat des médicaments de la rue (SAILD, 2005 ; SAILD,
2009) ;
- l'absence de formations sanitaires opérationnelles
dans certaines zones (GTZ, 2007) ;
- la rupture des stocks de médicaments obligent
certains mutualistes malades à acheter les médicaments dans les
pharmacies ; alors qu'ils sont supposés être couverts par
leur assurance et avoir accès aux médicaments dans les formations
sanitaires (GTZ, 2007) ;
- la mauvaise collaboration de certains prestataires de soins
qui semblent très peu informés ou intéressés par
les mutuelles de santé (SAILD, 2009) ;
- la faible capacité de gestion, d'analyse et de
planification des leaders des mutuelles de santé.
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