Etude de l'efficience des marchés financiers. Applications au Tunindex 20( Télécharger le fichier original )par Firas Baccar Institut des hautes études commerciales de Carthage - Master finance d'entreprises et des marchés 2012 |
1.4.2 Les tests d'efficienceAfin de démontrer l'existence des différentes formes d'efficience informationnelle de manière scientifique et afin de vérifier que les résultats théoriques soient conformes à ce que l'on observe dans la réalité, plusieurs formes de tests ont été développées au cours du temps. E .Fama (1970) a classifié les tests d'efficience en trois catégories, axées sur le concept stratégique d'information : a. Les principaux tests de l'hypothèse faible de la théorie de l'efficience De nombreux tests empiriques ont été effectués au cours du temps pour mesurer le coefficient de corrélation et voir si les variations de cours sont parfaitement corrélées ou au contraire dissociables. En 1953, Kendall mesure la corrélation sur l'indice des actions cotées à Londres de 1928 à 1939. Pour ce qui est de Fama, en 1965, réalise la même étude sur les variations relatives quotidiennes de trente valeurs du Dow Jones de 1957 à 1963. En conclusion, ils mettent tous les deux en évidence qu'aucun coefficient calculé n'est significativement différent de zéro. Donc, ils sont parvenus à une conclusion, surtout Fama, que le marché réel est proche d'un marché imaginaire qui suit une marche aléatoire, les cours varient donc d'une manière indépendante d'une période à une autre. Et c'est en 1970, que Box et Pierce ont testé cette hypothèse, et on a donc assisté aux tests les plus robustes de la marche aléatoire, de quasi-marche aléatoire ou de dépendance sérielle effectués sur des séries de cours. b. Les principaux tests de l'hypothèse semi-forte de la théorie de l'efficience La vérification de la forme semi-forte de l'efficience, réside dans la mesure de la vitesse d'ajustement des cours à une nouvelle information, plus la vitesse de réaction est importante, plus le degré d'efficience du marché est élevé et inversement. Toutefois, dans la réalité, l'ajustement des prix des titres à l'annonce d'une nouvelle information est rarement immédiat. Le temps de réponse des marchés à l'annonce d'une information nouvelle varie en fonction d'un certain nombre de critères, que l'on peut regrouper en deux catégories : Ø Le type de marché et les conditions de concurrence entre les agents qui caractérisent ce marché Ø L'importance des coûts de transaction. Plus les coûts de transaction sont élevés, moins les agents vont réagir à l'annonce d'une nouvelle information, dans la mesure où cette réaction est coûteuse. Les études d'événements sont très importantes dans les recherches concernant l'efficience des marchés financiers, la première et l'une des plus célèbres est celle de Fama, Fisher, Jensen et Roll (1969)3(*), consacrée à l'incidence sur le cours d'une société qui annonce qu'elle compte diviser le nominal de son titre d'un certain nombre, ce qui a pour effet mécanique de diminuer son cours en proportion de ce nombre. Il s'agit de déterminer l'effet d'un événement (annonce de bénéfices, augmentation du capital, divisions d'actions, offres publiques d'achat..) sur les cours par l'étude du comportement du titre autour de la date de l'annonce de l'événement. D'autres théoriciens ont étudié le délai de réaction à l'annonce de bénéfice et de dividende, Pattel et Wolfson (1984). Ils ont écarté les annonces faites hors ouverture du marché afin de mesurer le délai en minute. Ainsi sur 198 annonces de bénéfice entre 1976 et 1977 pour 96 sociétés cotées à New York ils estiment que le temps de réaction moyen du marché aux annonces a été d'environ dix minutes. Plus précisément, en dix minutent le cours a atteint son nouveau niveau d`équilibre démontrant l'existence sur les marchés réels de la forme semi forte de l'efficience informationnelle. c. Les principaux tests de l'hypothèse forte de la théorie de l'efficience La forme forte de l'efficience est sans doute la plus difficile à tester. En effet, il n'est pas possible de repérer les détenteurs d'informations privilégiés ni de savoir si l'utilisation de celles-ci a permis de réaliser un gain quelconque. L'information privilégiée est pour le rappeler secrète et utiliser celle-ci pour réaliser un profit est considéré comme un délit. On peut s'interroger sur la vitesse de diffusion de celle-ci mais y répondre est impossible. On se pose donc la question s'il existe des personnes ou des institutions qui arrivent à battre le marché ou à réaliser des performances supérieures à la moyenne ? * 3 Fama E, Fisher L, Jensen M, et Roll R, (1969), « The adjustment of stock prices to new information ». International economics Review, pp 2-21. |
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