Introduction
L'hypothèse de l'efficience du marché est une
théorie fondamentale sur laquelle se base la théorie
financière.
L'idée sous-jacente repose sur l'importance de
prévoir les cours futurs, et la capacité de ce cours à
refléter instantanément et immédiatement toutes les
informations disponibles. L'efficience des marchés boursiers est un
thème qui a été abondamment traité par les
théoriciens depuis le début du 20ème
siècle, commençant par le travail de BACHELIER (1900) et en
passant par les recherches de KENDALL (1953) et OSBORNE (1959). Dans les
années 60, une série de travaux empiriques conduite par FAMA,
pionnier du concept d'efficience des marchés financiers, ont permis de
consolider les fondements théoriques sur l'efficience. Ces travaux
visant à tester l'hypothèse d'efficience ont engendré une
série de contradiction ; entre la définition
théorique et le comportement réel du marché.
La théorie de l'efficience suppose que les cours
doivent refléter à tout instant l'information disponible sur le
marché, l'efficience est donc basée sur la nature de
l'information et le comportement des investisseurs vis-à-vis de cette
dernière.
Cette hypothèse d'efficience des marchés compte
des degrés, du marché faiblement efficient au marché
parfaitement efficient, et afin de mesurer ces degrés on procède
à des tests pour juger de leur réalisation.
Pour la vérification de la théorie, l'efficience
requiert des conditions très strictes à savoir la
rationalité des investisseurs, la libre circulation de l'information, la
liquidité du marché, etc. Or en réalité ces
conditions sont rarement réunies, dès qu'une d'entre elles est
violée, le prix est affecté, c'est pour cette raison qu'on est
amené à remettre la théorie en cause.
Section 1. Théorie de
l'efficience des marchés financiers
1.1. L'approche des marchés efficients
L'efficience est un concept à la fois majeur et
fortement controversé en Finance. Depuis la création des
marchés boursiers, les théoriciens ne cessent de prouver que les
cours boursiers suivent un rythme totalement aléatoire.
De leur coté, les intervenants affirment que ces
marchés connaissent une alternance de phases d'euphorie et de
dépression. Après plusieurs tentatives d'explication du
comportement des prix, il a été conclu que les cours suivent un
processus stochastique qu'on appelle « marche
aléatoire ».
La théorie des marchés financiers
qu'épouse cette idée est née au début des
années 1960 des travaux pionniers de la finance moderne, l'origine de
cette hypothèse se trouve dans la thèse soutenue par
Eugène Fama qui en 1965 publie un article dans le « journal of
finance » nommé « Efficient Capital
Markets ».
Pour clarifier le débat, Tobin (1985) propose quatre
grandes formes d'efficience qui recouvrent les principales significations du
concept en économie et finance.
Ø L'efficience informationnelle : Un
marché est efficient s'il traite correctement les informations
concernant les actifs. Par conséquent, si le marché est
efficient, il est totalement impossible de prévoir l'évolution
future des cours, car tous les événements connus ou
prévisibles sont déjà pris en compte dans le cours actuel.
Les variations futures ne peuvent donc qu'être la conséquence de
la diffusion d'informations nouvelles, par définition
imprévisible.
Ø L'efficience fondamentale : le prix sur
le marché doit correspondre à la valeur économique du
titre, c'est-à-dire à la valeur actuelle des flux futurs auxquels
la possession du titre donne droit. Si le marché est efficient les
écarts entre le prix et la valeur fondamentale ne peuvent être que
transitaires.
Ø L'efficience d'assurance totale : C'est
la forme la plus théorique de l'efficience. Un système de
marchés financiers est efficient s'il permet à tous les agents de
réaliser leurs plans de consommation compte tenu des ressources dont ils
disposent.
Ø L'efficience fonctionnelle : C'est un
concept utilisé surtout en macro économie. Il mesure la
façon avec laquelle les marchés premiers drainent
l'épargne vers les meilleurs investissements.
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