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La Constitution du 18 février 2006: garantie de la bonne gouvernance en RDC

( Télécharger le fichier original )
par Abel PALUKU KAKULE
Université libre de Kinshasa - Licence en droit public interne 2011
  

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§2. APPRÉCIATION SUR LA RÉVISION CONSTITUTIONNELLE DU 20 JANVIER 2011

Lorsqu'on demande à la population de dire ce qu'il pense de la révision constitutionnelle du 20 janvier 2011, les réponses données reflètent à la fois une richesse et une contradiction étonnante.

En effet, l'on est surpris de voir que ce sont les dirigeants actuels au pouvoir, c'est-à-dire les dirigeants issus de la Constitution de 2006 ; ceux-ci pendant leur première mandature, mieux encore, à la fin de leur mandature, viennent de procéder à la révision de ladite Constitution. Mettant ainsi en doute, la volonté démocratique exprimée.

Cette révision constitutionnelle, qui donne l'impression d'être qualifiée de convenance, réalisée pour des raisons partisanes, visant le changement de mode de scrutin, lorsqu'on cherche à se maintenir au pouvoir par le détournement des procédures.

Concrètement, on se rend compte que cette révision constitutionnelle viole le principe qui a guidé son élaboration à savoir, d'une part, une Constitution de compromis entre les acteurs nationaux et entre ceux-ci et la communauté internationale ; et d'autre part, une Constitution d'équilibre où l'on trouve un ensemble de mécanismes et de procédures constitutionnels mis en place pour assurer le contrôle et la collaboration des institutions.

Ce constat nous pousse alors à nous poser un certain nombre de question notamment :

1. Est-ce que la Constitution doit-elle demeurer éternellement ?

2. Faut-il réviser la Constitution à tout moment ?

3. Est-ce que l'actuelle révision de janvier 2011 est-elle opportune ?

Ainsi, pour répondre à toutes ces questions, nous pensons pour notre part que :

a. Aussi longtemps qu'il n'y a pas une crise grave, la Constitution doit demeurer le plus longtemps possible. Car la révision de la Constitution ne doit pas viser les circonstances ni les ambitions des individus, moins encore, les causes légères et passagères.

b. La Constitution est un contrat social, un pacte social et en tant que telle, elle-même autorise sa révision car elle se propose d'assurer un État de paix social qui est la contrepartie de la contrainte qu'elle fait peser sur ses membres.

c. En plus, étant donné que l'actuelle Constitution est le fruit de consensus, la révision du 20 janvier 2011, devrait aussi suivre la même logique de consensus en respectant la procédure et en réunissant l'adhésion de tous les partenaires ; chose qui n'a pas été faite.

d. Aussi, il faut donner du temps à la Constitution car celle-ci doit contenir des règles qui garantissent la solidité et la cohésion institutionnelle qui s'observent au cours de son application au fil des temps.

e. En définitive, cette révision constitutionnelle n'est pas opportune car elle nous fait reculer en arrière, vers le système ancien, caractérisé par le renforcement des pouvoirs présidentiels alors que le nouveau système est tourné vers l'encadrement desdits pouvoirs.

En conclusion, dans ce chapitre, qui traite des principes et de la pratique de la bonne gouvernance sous la troisième République, nous estimons que la Constitution du 18 février 2006 est importante et nécessaire pour la RD Congo post - conflit, étant donné qu'elle est issue de l'accord global et inclusif de la volonté des forces politiques de la RD Congo et de la communauté internationale au moment où le pays était totalement déchiré mais aussi adoptée par référendum.

Aussi, l'analyse du processus de l'élaboration de cette Constitution permet d'observer que ce texte est identifiable par sa double nature d'une Constitution de compromis et d'équilibre.

Sous cet angle, la bonne gouvernance consiste à gérer la nation d'une manière sensée et efficace en instaurant des mécanismes de démocratie à tous les niveaux et dans tous les secteurs de la vie économique, administrative, politique et socioculturelle.

Elle consiste prioritairement à établir des structures et principes d'action susceptibles de générer et d'entretenir une culture de gestion rigoureuse, démocratique et transparente de l'ensemble de la vie nationale.

En d'autres termes, la bonne gouvernance exige la discipline de part et d'autre dans la gestion de la chose publique.

Dans cette logique, la démocratie crée les conditions de la bonne gouvernance qui, elle-même, stimule la croissance économique et le développement général.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe