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Image photographique, expression, communication et interactions orales en classe de français enseigné comme langue seconde d'hôte. Un atelier photographique réalisé au sein de l'association pour la solidarité avec les travailleurs immigrés d'Aix- en- Provence

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par Pablo Carreras
Université Aix- Marseille ( IUFM ) - Master métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation 2012
  

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1.3.2. Appropriation et situations d'interactions communicatives

Dans ses réflexions sur le langage, CHOMSKY (1975/1981, p. 24) associe acquisition langagière et expériences linguistiques. L'approche socioconstructiviste postule également un rapport intrinsèque entre celle-ci et les interactions sociales. BANGE (1992b) souligne, ainsi, l'existence d'un lien direct entre l'appropriation d'une langue et son usage en tant que langue de communication. En effet, l'apprenant en interaction doit mobiliser ses compétences langagières et s'en approprier de nouvelles pour répondre à la pression exercée par la situation de communication (Lambert, 1994) ; pour cela, il met en oeuvre « des stratégies cognitives de traitement de l'information, des stratégies de réalisation des pratiques langagières, des stratégies linguistiques et discursives » qui participent à son appropriation de la langue par le développement « de nouvelles capacités communicatives » (Véronique, 2007, p. 87).

Concernant les situations d'apprentissage du français enseigné aux étrangers, VIGNER (2009) soutient que c'est par la prise de parole et les interactions afférentes que l'apprenant parvient à « intérioriser un certain nombre de formes de la langue » (p. 62). Sa pensée est appuyée, en ce sens, par CHAMPION (2009), pour qui la communication permet le développement de « procédures de répétition, de reformulation, d'explication » qui participent à un apprentissage métalinguistique (p. 41), et par GIACOMI (2006), qui définit l'appropriation langagière en interaction en termes de capacités dont doivent faire preuve de manière progressive les apprenants :

« la capacité à référer à soi par rapport aux autres, c'est-à-dire la possibilité d'établir des relations interlocutives [...] ; la capacité à référer au temps, par l'établissement de relations d'antériorité et de postériorité [...] ; la capacité à référer à l'espace [...] au moyen d'adverbes et de prépositions [...] ; la capacité à référer aux personnes, aux objets et aux entités [...] ; la capacité à établir des relations intra- et inter-syntagmatiques au moyen de connecteurs et de conjonctions ; la capacité à prendre plus ou moins de distance par rapport à son propre discours et au discours de l'interlocuteur [...] ; la capacité, enfin, à maintenir une cohérence et une cohésion dans la conduite des interactions. » (p. 27)

Ainsi, à travers la réalisation d'une tâche dialogique en cours de langue, l'apprenant expérimente et peut apprendre « à interagir de façon authentique dans la langue cible » (Muller, 2012). L'interaction communicative permet, dès lors, de recueillir et d'intégrer des savoirs qui n'auraient pu voir le jour sans l'échange (Dubost, 2009, p. 130), qui pourront être réutilisés a posteriori (Merleau-Ponty, 1945, p. 407) et consolider l'interlangue des apprenants (Muller, Ibid.).

Favorisation de l'éclosion d'un message tant personnel que créatif, promotion des interactions communicatives et appropriation de la langue peuvent donc être corrélées. Néanmoins, les mécanismes d'apprentissage d'une langue étrangère varient selon les capacités cognitives de l'individu. LAMBERT (1994) expose cet état en termes d'aptitudes individuelles « à la discrimination perceptive, à la faculté d'induction, à la conservation en mémoire et à la sensibilité grammaticale ». Chaque apprenant dispose d'une capacité linguistique propre qui lui permet un apprentissage plus ou moins rapide et efficient en fonction de sa faculté, modelée par ses connaissances en langue maternelle, à « traiter les données du langage, [à] les coder et [à] les mémoriser » (Ibid.).

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery