1.2.4. Le professeur de langue
médiateur
La médiation implique « les capacités
de chacun, et notamment des plus démunis, à symboliser et
à imaginer » (Chaouite, 2008, p. 59), elle permet de
« renouer et [de] faire dialoguer les
« vérités » ou les intérêts
immédiats, symétriquement antagonistes, par
l'intermédiaire d'un tiers » (Ibid.). En ce sens, le
professeur de langue, dans son rôle de médiateur, tend au
développement et à la conscientisation des personnes
(Bélisle, 2010, p. 168). La gestion des rapports humains et sociaux
à l'intérieur de la classe, « lieu socialisé,
où s'établit un échange actif entre des partenaires ayant
leur place dans l'interaction » (Cicurel, 2002), lui incombe de ce
fait. Dans une logique de pédagogie de projet, il n'est plus l'unique
détenteur des savoirs et sa conduite du projet doit se positionner
au-delà des dérives « techniciste » et
« spontanéiste » (Bensalem, 2010, p. 80). Par la
mise en place de stratégies de guidage et d'étayage (Cicurel,
Ibid.), par la reformulation et le questionnement (Bélisle, Ibid., p.
167), il fait accoucher les apprenants de leurs connaissances culturelles et
langagières dans une démarche qui s'ancre dans la maïeutique
de Socrate. Un tel cadre didactique privilégie l'implication identitaire
des participants. Ses enjeux doivent, de ce fait, leur être
préalablement explicités en vue d'obtenir leur adhésion
effective, condition indispensable au bon déroulement du projet
(Bélisle, 2010, p. 168).
Une telle démarche de médiation peut être
utilisée en classe de langue dans une perspective tant
pédagogique (ou andragogique) qu'humaine afin de « rendre la
parole à ceux qui ne l'ont pas, [de] leur permettre d'exister tels
qu'ils sont, [de] respecter leur langage, tout en améliorant leurs
facultés d'expression » (Bourret, 1982, p. 178).
|