La protection juridique de l'environnement en droit burundais: cas des forêts( Télécharger le fichier original )par Clémentine Bazombanza Université Martin Luther King de Bujumbura - Licence en droit 2011 |
CONCLUSION GENERALELa gestion durable des forêts impose de prendre en compte l'ensemble de l'écosystème forestier dans la production du bois. Ceci implique des études d'impact pour les plans de gestion et l'instauration d'un label écologique au profit des bois produits dans le respect d'une gestion durable76(*). Au Burundi, il s'est installé une forme de compétition à travers l'exploitation des ressources naturelles. Or, cette compétition fait toujours des perdants, qu'il s'agisse des individus, des populations voire du pays. Les ressources forestières au Burundi sont d'une importance économique non négligeable : 2 % du PIB et 6 % d'emplois. Ces ressources, très riches et variées sont composées de forêts naturelles, artificielles et des arbres hors forêt77(*). Malheureusement, pour des raisons diverses, cette ressource est mal connue, mal gérée et elle est fortement dégradée. La dégradation de la ressource forestière est le résultat des besoins croissants des populations, en bois de feu, de service et d'oeuvre. Elle est également liée à la course effrénée vers la recherche des terres cultivables qui s'amenuisent d'année en année et cela par des défrichements et des feux de brousse qui sont souvent criminelles. Cette dégradation forestière est également influencée par le fait que les pouvoirs publics se sont préoccupés de la gestion rationnelle de ces ressources très tardivement vers les années 1980. Aussi les textes réglementaires régissant la gestion du patrimoine forestier ont toujours été incohérents et inadaptés, le code forestier par exemple accuse jusque maintenant un manque d'outils de contrôle et de répression. Cependant le Burundi note une certaine avancée car le code foncier a été déjà révisé. Il est fort à fortement recommander une révision très urgente du code forestier et celui de l'environnement ainsi que l'actualisation de leurs textes de mise en application. Cependant, malgré ces textes modernes et les actions significatives déjà engagées, la mise en oeuvre des principes de gestion durable des ressources forestières reste encore trop faible. Il en est de même pour les efforts entrepris en faveur de la protection de la biodiversité. L'élaboration des plans d'aménagement des concessions forestières (et des aires protégées) est, quant à elle, trop lente alors que des menaces pèsent sur ces écosystèmes. Quand bien même des progrès substantiels aient été enregistrés, il reste encore à faire pour répondre efficacement aux questions posées en introduction sur la protection forestière au Burundi. Nous recommandons au Gouvernement du Burundi de s'atteler beaucoup plus sur le renforcement de la réglementation du domaine de l'environnement en général et la forêt en particulier pour assurer un développement intégré et durable. * 76 PRIEUR M., Aspects institutionnels et financiers de la protection des forêts en droit International, France, p.509 * 77www.Centre d'Echange de la République du Burundi, Problématique de gestion de la biodiversité au Burundi, particulièrement celle des aires protégées, 2005. |
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