1.2. Canaux de transmission de
la politique monétaire de la BCEAO sur le TCR
Dans un régime de change fixe, l'autorité
monétaire est contrainte par le fait qu'elle doit défendre la
valeur de sa monnaie. Il s'agit bien de la contrainte de la balance des
paiements.
La zone cible permet d'éviter la volatilité
excessive du taux de change. Elle prévient les
dépréciations concurrentielles. Les autorités
monétaires peuvent pratiquer une politique monétaire
discrétionnaire en fonction des événements. Notons que la
zone cible offre aux autorités monétaires un degré de
liberté plus large notamment en termes d'ajustement instantané
à l'intérieur des marges.
La littérature économique distingue divers
canaux de transmission de la politique monétaire sur l'économie.
Il s'agit notamment des canaux du taux d'intérêt, des prix
d'autres actifs, du cours des actions, du prix de l'immobilier, du
crédit et du taux de change réel. Pour les besoins de cette
recherche, nous nous penchons ici, sur le canal par lequel la politique
monétaire affecte le TCR.
En effet, compte tenu de l'internationalisation croissante de
l'économie américaine et du passage aux taux de change flexibles,
la littérature économique abordant les relations
économiques internationales s'est davantage intéressée
à la transmission de la politique monétaire à travers
l'influence des taux de change sur les exportations nettes. Ce canal fait
également intervenir les effets du taux d'intérêt car la
baisse des taux d'intérêt réels nationaux réduit
l'attrait des dépôts nationaux en dollars par rapport aux
dépôts libellés en monnaies étrangères. Ce
qui entraîne une chute de la valeur des dépôts en dollars
par rapport aux dépôts en devises, c'est-à-dire une
dépréciation du dollar.
La dépréciation de la monnaie nationale abaisse
le prix des biens nationaux par rapport aux biens étrangers, ce qui se
traduit par une augmentation des exportations nettes et donc de la production
globale. Ainsi, le TCR a une influence sur la production d'une économie
via son impact sur les exportations nettes.
Cette influence doit faire l'objet d'une attention
particulière pour les PAZF à cause notamment de la structure de
leur commerce extérieur basée essentiellement sur les produits
primaires à l'exportation et les produits manufacturiers à
l'importation, ce qui est de nature à mettre une pression à la
hausse sur le taux de change et en conséquence dommageable pour ces
économies très extraverties avec une monnaie forte.
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