3.2. Choix d'un taux
de dévaluation
Un des problèmes techniques est le choix d'un taux de
dévaluation nominal approprie, lequel est fonction des objectifs de
dépréciation réelle du taux de change et des autres
objectifs de politique économique que les décideurs recherchent.
Notons tout de même que ce choix est également fonction du
régime de change (fixité ou flexibilité) et de l'objectif
assigne au taux de change, celui de favoriser surtout la
compétitivité externe de l'économie ou de constituer un
point d'ancrage efficace pour la stabilité monétaire.
En effet, une forte dévaluation est nécessaire
pour maintenir la fixité de la parité ; une
dévaluation moins forte est acceptable dans un régime de change
fixe mais ajustable. Ainsi donc, la première option implique une
dévaluation substantielle opérée une seule fois et ce fut
le cas de la dévaluation de 1994 où le franc CFA a
été dévalué de 100%. Dans cette situation, le
système d'ancrage traditionnel avec le franc français est
conservé et on maintient le statu quo en termes de discipline
monétaire. Dans cette logique, les ajustements aux chocs externes
reposeront uniquement sur des mesures d'ajustements internes dont la politique
fiscale et la politique commerciale. Il convient alors de souligner un
inconvénient de cette option, elle n'offre aucune autre alternative que
le recours aux mesures internes si la dévaluation n'a pas réussi
ou si le taux s'avérait insuffisant.
L'option du régime de change fixe mais ajustable
permet un étalement dans le temps de l'effort de l'ajustement et rend
celui-ci plus supportable et permet à l'économie de faire face
aux chocs externes. Dans cette option, on peut cependant souligner un
inconvénient, celui de la perte de discipline en termes de politique
monétaire et de politique budgétaire, éventuellement si
des dispositions ne sont pas prises. Pour l'UMOA, ces risques sont quasiment
réduits car les textes constitutifs, le Traité, les statuts et
l'accord de coopérations constituent somme toute des gardes fous aux
dérapages.
Notons que si différentes options de dévaluation
se présentaient aux décideurs dans la zone franc, la
première fut utilisée en Janvier 1994. Cependant, cette
option peut être remise en cause aujourd'hui d'autant plus que les
résultats escomptés n'ont été guerre atteints. La
problématique d'une future dévaluation du franc CFA reste
d'actualité dans l'UEMOA et dans toute la zone franc dix ans
après une première véritable dévaluation.
De tout ce qui précède, il convient de souligner
que le choix de la politique de change pour une zone monétaire doit se
faire avec minutie pour éviter des distorsions structurelles du aux de
change réel. Pour mieux cerner les différents concepts qui
entourent la politique de change, il est non moins important
d'appréhender la théorie sur le taux de change et son
mésalignement, ce qui fait l'objet du chapitre suivant.
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