3.1.2. Problèmes d'ordre technique liés à
la détermination du niveau de surévaluation
Si dévaluer une monnaie reste une décision des
gouvernements et des autorités monétaires, l'un des
problèmes qui se posent est véritablement le choix de
l'indicateur approprié pouvant permettre de mesurer le niveau
réel de surévaluation de la monnaie au niveau global, le
degré de surévaluation dans chaque pays et les modalités
de dévaluation.
A ce propos, plusieurs techniques existent :
Le calcul de l'évolution de l'indice de taux de change
effectif réel comme mesure de la compétitivité globale de
l'économie. Cet indice est exprimé comme étant la valeur
mesurée en monnaie étrangère d'une unité de monnaie
locale. Ainsi, une hausse de cet indice se traduit par une appréciation
de la monnaie de la zone et donc une perte de
compétitivité ; une baisse conduit à un gain de
compétitivité. En effet, en 1993, les calculs indiquent par
rapport à la situation de 1985, une surévaluation et donc une
perte de compétitivité pour les différents pays comme
l'indique le tableau suivant :
Tableau 1: Taux de
perte de compétitivité des pays de l'UMOA avant 1994
Pays
|
Taux de perte de compétitivité
(%)
|
Benin
|
33
|
Burkina
|
10
|
Cote d'ivoire
|
42
|
Mali
|
25
|
Niger
|
7
|
Sénégal
|
19
|
Togo
|
18
|
UMOA
|
30
|
Source : Histoire de l'UEMOA, Tome II, page 595
D'autres indicateurs ont été également
utilises parmi lesquels on peut citer le taux de change effectif réel
corrige par l'évolution des termes de l'échange, le taux de
change d'équilibre, le taux légal des droits et taxes à
l'importation qui fournit une indication sur l'ampleur des besoins de
protection des industries locales, et les élasticités de balance
des paiements.
La Banque Mondiale (1993) a effectue des calculs à
l'aide de la méthode des élasticités et on a :
Tableau 2: Perte de
compétitivité par la méthode des
élasticités
Pays
|
Taux de perte de compétitivité
(%)
|
Benin
|
24
|
Burkina
|
25
|
Cote d'ivoire
|
60
|
Mali
|
20
|
Niger
|
40
|
Sénégal
|
44
|
Togo
|
22
|
Source : Histoire de l'UEMOA, Tome II, page 596
Soulignons néanmoins que toutes ces techniques
présentent chacune des limites dont il faut prendre en compte en
utilisant plusieurs techniques afin de pouvoir confronter les résultats
et tirer la meilleure conclusion possible.
Mis à part les problèmes d'ordre psychologique
et du choix d'indicateur approprie, un autre problème non moins
important est celui du choix du taux de dévaluation pour l'union
monétaire.
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