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Filière bananière d'exportation du Cameroun et compétitivité: évaluation de la gestion de la main- d'oeuvre directe de production

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par Sandrine MBAKOP
Université de Douala Cameroun - Master I en management 2009
  

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CONCLUSION GENERALE

Le présent travail n'aurait pas pu être réalisé sans obstacles à surmonter. Les difficultés auxquelles nous avons dû faire face ont été essentiellement liées à l'éloignement des zones d'exploitations (zones rurales) et à la complexité de l'adaptation des guides d'entretiens par rapport aux réalités de GRH constatées une fois sur le terrain. Ces réalités ont conduit à de constantes refontes desdits guides à administrer.

Arrivées au terme, il est important pour nous de faire le point. Il s'agissait pour nous de répondre à la question ayant orientée toutes nos réflexions : " Comment une meilleure gestion de la main-d'oeuvre directe pourrait contribuer à la réalisation efficace de l'objectif de compétitivité imposé par le marché international aux producteurs de banane camerounais ? ". Partant de là, nous avons pu aborder tout au long de la première partie la configuration de la filière bananière camerounaise en termes d'acteurs et leur implication dans la filière d'une part ; les éléments justifiant le choix de notre thème d'étude entre autre la situation actuelle du marché de la banane qui a conduit à l'actualisation de la stratégie de la filière ou encore les événements internes aux sociétés tels que l'absence d'une fonction RH professionnelle pour certaines d'entre elles (SPM et CDC/TBP) d'autre part. Nous avons également pu évoquer les différentes démarches d'évaluation et méthodologique importantes pour mener à bien ce travail d'étude. La deuxième partie nous a permis d'un côté, de décrire l'existant au sein des 3 plantations (objets de l'étude), nous avons pu toucher du doigt les réalités du terrain et déceler les failles qui ne permettaient pas une avancée sensible vers la compétitivité face aux nouveaux défis inhérents à la mondialisation et son cortège de contraintes à l'instar de la suppression des barrières à l'entrée et d'autres mesures qui hier ont été à l'origine de la prospérité de ce fruit tant apprécié  en termes de source importante d'entrées de devises étrangères à l'intérieur des pays producteurs ACP : la banane dessert. De l'autre côté enfin, nous avons pu ressortir les points de convergence et de divergence entre les sociétés ou encore les forces et faiblesses de chacune d'elles. Des failles qui en ont découlé, nous avons nourri une forte réflexion, tout au long du chapitre quatrième, sur les perspectives d'améliorations de nature à relancer les efforts de compétitivité des producteurs camerounais sur le marché européen, leur marché traditionnel qu'ils doivent désormais bon gré mal gré partager avec les Latino- américains au risque de disparaître de celui- ci si et seulement si rien n'est entreprit dans le sens d'orientations stratégique et opérationnelle aux fins d'aider la main- d'oeuvre directe de production certes mais aussi d'orientations stratégiques générales pour chacune des sociétés de plantations prises individuellement et collectivement.

Pour répondre à notre problématique portant sur la possibilité pour la main- d'oeuvre directe à apporter sa contribution à la compétitivité de la banane camerounaise, nous avons établi que celle- ci peut efficacement contribuer à la compétitivité dans la mesure où les améliorations suivantes sont apportées :

1. une modernisation de la fonction RH dans le but de lui donner la possibilité de répondre aux exigences tant du marché de la filière qu'aux exigences de ses "clients" étudiés ici à savoir les ouvriers et le petit encadrement qui constituent le noeud essentiel de toute l'activité de production de la banane dessert ;

2. en matière d'organisation des équipes de travail en constituant par exemple des équipes de réflexions constitués d'ouvriers qui exploreront les possibilités d'amélioration en termes de qualité ( travail des ouvriers et du fruit) qu'il pourrait exister et de nature à réduire davantage le temps mis par geste. Ces derniers ayant une parfaite maîtrise de leurs tâches et des difficultés qui y sont inhérentes pourraient être des personnes ressources dans l'élaboration de nouvelles techniques culturales ;

3. la mise en place des actions de synergie en termes d'alliances stratégiques (forum de réflexion pour les Directeurs des ressources humaines).

Pour réussir cet objectif de compétitivité au niveau de la filière, le chemin est long et ardu et passe par une véritable volonté d'affronter les changements qu'il implique et surtout d'avoir le courage d'entreprendre et de se lancer sur ces pistes de modernisation et de professionnalisation de la filière pour l'adapter aux exigences de la mondialisation. Aucune fonction de l'organisation n'étant alors à écarter. Nous n'avons pas la prétention de signifier que nos pistes ou recommandations sont des panacées mais nous avons souhaité par-là amener les plantations à penser sérieusement une réorganisation voire une refonte (pour certaines d'entre elles) de leur système actuel en vue de l'adapter aux réalités qui malgré tout, elles sont les seuls à maîtriser. Une chose est à dire ici, pour s'intégrer dans le nouveau contexte de marché de la banane dessert d'exportation, le marché européen, la filière bananière camerounaise doit consentir à d'énormes sacrifices. Cependant, en étant astucieux, les acteurs de la filière pourraient accomplir de grandes avancées en peu de temps.

A ce propos, il est clair que les actions en matière de gestion de la main- d'oeuvre directe prises isolément ne pourraient avoir un impact considérable sur l'objectif de compétitivité de la filière. Nous avons pensé qu'il était opportun d'ouvrir le débat de réflexion en abordant l'aspect actions de synergie. En fait d'actions de synergie, nous entendons les actions qui, jointes à celles prises en matière de GRH, permettront de converger vers le point de chute : la compétitivité de la banane dessert d'origine camerounaise. Nous ferons une description succincte pour chacune d'elle, lesquelles pourraient se poser en base de travail pour les sociétés de plantations concernées. Nous n'avons pas la prétention de traiter de manière exhaustive les suggestions ci-après. Nous souhaitons juste pouvoir déblayer un sentier de réflexions qui, à notre humble avis, s'avérerait fructueux s'il est étudié à sa juste valeur avec une volonté manifeste de vouloir changer la donne actuelle du marché de la banane afin de partir de l'état d'éternels plaignants à celui d'acteurs réactifs.

Dans un premier temps, nous avons choisi ici d'évoquer l'étude de la concurrence locale et internationale qui prévaut dans la filière selon Michaël Porter. D'après le modèle Porter d'analyse de la concurrence, appliqué à la filière bananière et schématisé en annexe XVII, nous dirons que la première menace est celle des producteurs potentiels  dont l'existence ne peut être niée même s'il faut reconnaître qu'ils sont inexpérimentés pour la plupart. Propriétaires terriens, ils sont prêts à investir dans ce secteur d'activités. Nous recommandons leurs recensements et la négociation d'un type de partenariat gagnant- gagnant. Les avantages de cette initiative par les producteurs sont les suivants : gain en extension de surfaces ; réalisation d'économies d'échelle permettant de jouer facilement sur l'effet taille et ses avantages en termes d'augmentation de tonnages, de réduction de coûts de production et d'utilisation optimale des outils de production et de la main- d'oeuvre de production pendant que lesdits partenaires profiteront du transfert de technologies et des retombées d'activités.

Cependant il faut prévoir un autre type de menace concurrentielle, celle de nouveaux entrants qui revêtiraient alors le visage de multinationales attaquant le marché de la banane camerounaise à la base (sur son sol). Ils récupéreraient alors les terres disponibles en signant des accords de partenariat avec ces producteurs potentiels pour exploitation aux fins de production de banane dessert.

La menace des produits de substitution quant à elle concerne le développement de la culture d'autres fruits (ananas) qui demanderait moins d'attention que celle portée à la culture de la banane dessert. Les producteurs verraient alors leur activité mourir et privée de subventions. Nous recommandons une volonté active de professionnaliser et moderniser la filière ; d'affiner la qualité des fruits et du travail inhérent à sa production.

La position de force des fournisseurs quatrième du genre. Il s'agit alors d'analyser les possibilités pouvant aider à contourner les pressions négatives qu'exercent les fournisseurs du fait de leur pouvoir écrasant de négociation au sein de la filière. Nous pensons qu'il est possible de renverser ce pouvoir en augmentant par exemple les quantités achetées ou commandées pour les différents intrants, outils de production et équipements par les producteurs pris individuellement dès lors que les recommandations faites au niveau de la menace de nouveaux entrants sont prises en compte et mises en application.

La position de force des clients, la dernière de la liste permettra d'analyser les possibilités qui s'offrent aux producteurs de contourner le pouvoir d'actions des mûrisseries et indirectement du consommateur final de la banane dessert. En travaillant conjointement sur l'harmonisation des critères qualité standard. Les producteurs camerounais pourraient obtenir l'avantage de voir leurs fruits recherchés sur le marché surtout si cette action s'arrime à celles conseillées plus haut aux 3 sociétés de plantations.

Dans un second temps, nous avons pensé aux alliances stratégiques qui désignent une coopération limitée à un nombre réduit de partenaires à moyen/long terme impliquant une importance stratégique pour les entreprises impliquées. Elles sont conclues entre entreprises (partiellement ou non) concurrentes et focalisées sur un objectif précis (les autres activités des partenaires restant hors cadre de l'alliance). Mises en oeuvre dans une coordination du suivi des compétences et ressources des partenaires pour développer, produire et/ou commercialiser des produits et services et se fondent sur le partage de décisions entre entreprises alliées. Une clause d'exclusivité réciproque de non- concurrence sous- tendra alors ces alliances. Elles sont importantes du fait des apports avantageux en termes de synergies de coûts (économies d'échelle) et de lien (complémentarités entre partenaires). Dans cette optique, nous proposons aux producteurs de conclure une alliance stratégique autour d'un projet de création d'un centre touristique de la banane fondée sur les concepts d'écologie et de banane durable). Ce projet de centre touristique mis en oeuvre collectivement (idéal) aura le but de rapprocher le consommateur européen du lieu de production (Cameroun). Cette alliance aura pour avantages :

q De faire connaître le produit (banane dessert) par une cible de consommateurs précis triés sur le volet et à même de s'offrir des voyages de découvertes au coeur des zones de production et de ce fait de constituer un relais de marketing une fois de retour dans leurs pays d'origine. Dans une relation de cause à effet, les producteurs profiteront des effets du marketing viral actionné par ceux qui auront fait le déplacement. Lesquels deviendront les `communicateurs' voire les `défenseurs' de ce fruit et donc des sociétés de plantations auprès des instances internationales.

q Il n'induira pas de main- d'oeuvre supplémentaire dans la mesure où les ouvriers des champs ou de stations recevront la formation minimum de guides en plantations et d'autres pourront être formés aux métiers d'accueil et d'installation des visiteurs ;

q Il sera un moteur d'enrichissement du travail des ouvriers, de motivation et par voie de conséquence d'accroissement de leur productivité ;

Toujours dans l'ordre d'idée de l'alliance stratégique, nous proposons des contrats de partenariat avec les petits producteurs environnants à dessein de réaliser des économies d'échelles grâce à l'extension des surfaces tout en faisant bénéficier de ses retombées aux propriétaires terriens.

Dans un troisième temps, pour terminer, jouer sur les aspects marketing et communication. Ici, notre objectif est de présenter les pistes exploitables pour communiquer avec le consommateur final du fruit en jouant la carte de l'adéquation entre les réalités de production, le marketing et la communication qui en est faite. Le client final étant basé en Europe. Nous insistons sur ce point dans la mesure où ce manque d'adéquation est aujourd'hui reproché aux producteurs guadeloupéens.

Comme pistes recommandables, nous suggérons  l'utilisation à bon escient des réseaux sociaux, e-commerce (facebook, twitter) qui ont une audience planétaire très interactive et connectée en temps réel. Ils se poseront dès lors en interface entre les producteurs et le consommateur final en vue de communiquer et d'échanger sur les possibilités d'adapter le fruit à leurs attentes avec la possibilité d'en faire des alliés qui se constitueront peut- être en force de pression face au diktat des mûrisseries et centrales de distribution. Nous vous fournissons ici le lien vers "Banane de Guadeloupe & Martinique : respectez- la" sur facebook :

http://www.facebook.com/profile.php?id=1600851992#!/BananeGuadeloupeMartinique.

Il est encouragé ici une action conjointe (intervention de l'ASSOBACAM et de BANACAM) qui se traduirait dans les faits par l'ébauche d'un plan de communication commun aux trois sociétés. En dernier lieu, nous suggérons éventuellement la mise en place d'autres réseaux de distribution qui viendraient briser le pouvoir acquis par des grosses centrales de distribution. Les petits réseaux pouvant être plus efficaces en termes de présence sur le marché que les grandes ou encore penser en termes de développement transversale en créant ses propres mûrisseries au siège des entreprises en Europe (alliance stratégique avec de potentiels investisseurs dans ce domaine à examiner). La bataille pour la compétitivité dans le contexte actuelle est très rude et épuisante. Aussi, les 3 sociétés doivent impérativement unir leurs forces, l'"ennemi à abattre à tout prix" n'étant pas à l'intérieur mais bien à l'extérieur de l'"édifice" filière bananière camerounaise.

BIBLIOGRAPHIE

1. Jean-Bernard BRUNETEAUX, (mars 2009), Gestion des ressources humaines et communication, 5ème édition, revue et completée. Collection « Apprendre » aux éditions PUCAC (Presse de l'Université d'Afrique Centrale), 285 pages

2. Geneviève IACONO, (février 2008), Gestion des ressources humaines - cinq défis pour l'avenir, 2ème édition, Collection business Gualino, lextenso éditions

3. Jean- Marie PERETTI, Gestion des ressources humaines, 10ème édition 2002-2003- Vuibert Enterprise- collection dirigée par J.-P. Helfer & J. Orsoni, 285 pages

4. Stratégie actualisée de la filière bananière camerounaise pour une amélioration de sa compétitivité (2010-2019), (2009-2010), 150 pages (non publiée)

5. Convention Collective Nationale de l'Agriculture Activités Connexes, (mars 2008) (publiée)

6. Règlements intérieurs des plantations (non publiés)

7. Stephen Robbins - David DeCenzo et Philippe Gabilliet, Management (L'essentiel des concepts et des pratiques), 6ème édition, PEARSON Education, 2008, 523 pages

8. Nic Peeling, Manager est un jeu d'enfant, Edition Marabout, 2009, 223 pages

9. Bernard Garrette Pierre DUSSAUGE et Rodolphe DURAND, STRATEGOR, la stratégie d'entreprise, DUNOD 5ème édition entièrement refondue.

10. Alain BLANCHET, Anne GOTMAN, (2007) L'enquête et ses méthodes : l'entretien, Edition Armand Colin (2ème édition refondue).

11. Anne Trépé, Patrick Aubert, Franck Bermond, Jean-Marie Carrère, Michel Delanoue, Benoît Gouzi, (octobre 2010), Mémoire d'expertise "L'évaluation de la performance de la fonction RH : De la théorie à la pratique des DG" MBA - Management des Ressources Humaines, Promotion 7, Dauphine, Université de Paris.

12. BANKOUE BANKOUE Emilie, Mémoire de fin de formation (MPOM), 2008-2009, Conception et organisation de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans les entreprises de transit : une application à Marine International Service (MIS), ESSEC Douala (non publié)

13. Paul JEANGILLE, Assistant Technique Banane à la Filière Bananière d'Exportation du Cameroun, (2008-2010), Rapports semestriels d'activités n°17, 21 et 22, (non publiés)

14. Le LOUARN J-Y, WILS T. (2001) L'évaluation de la gestion des ressources humaines, Paris, Éditions Liaisons.

15. R. A. THIETRART et coll, 1999 "Méthode de Recherche en Management", 2e ed. Dunod.

16. Mémoire MPOM 2005- 2006, BIKOUO Albertine épse KAMKUMO : L'amélioration de l'employabilité des Secrétaires de Direction par la formation permanente : cas des Secrétaires de Direction de la filière MPOM de l'ESSEC (non publié).

17. Larousse, P., p. 381

WEBBOGRAPHIE

1- http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/omc/bananboeuf.shtml

2- http://www.wto.org/french/news_f/pres09_f/pr591_f.htm

3- http://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/fact2_f.htm

4- http://www.ilo.org/ilolex/cgi-lex/convdf.pl?C110

5- http://www.ilo.org/global/standards/applying-and-promoting-international-labour-standards/lang--fr/index.htm

6- http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:31993R0404:FR:HTML

7- http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/omc/bananboeuf.shtml

8- http://www.co-operative.coop/food/ethics/Ethical-trading/Fairtrade/Our-fairtrade-products/Bananas--fruit/Volta-River-Estates-Ltd/

9- http://www.unctad.org/infocomm/francais/banane/plan.htm#links

10- http://eeas.europa.eu/delegations/cameroon/eu_cameroon/index_fr.htm

11- http://www.fao.org/docrep/007/y5102f/y5102f04.htm

12- http://www.forumducommerce.org/news/fullstory.php/aid/494/Examen_des_lieux%3A_Les_alliances_commerciales_nationales.html

13- http://www.capsurlesrh.be/extras/web-specials/les-rh-selon-ulrich#ppt_1924252

Constats préliminaires : préoccupations des producteurs et quelques problèmes de GRH

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