3.8.- CARTOGRAPHIE
ECOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTALE
Pour mieux comprendre la situation du bassin versant de la
rivière N'Djili, des cartes géographiques ont été
élaborées. Cette carte indique les zones à risque des
catastrophes (zones inondables et marécageuses, zones sensibles aux
érosions) et les sources fixes de pollution. En ce qui concerne ces
dernières, elle note les types ainsi que les diverses sources
permanentes de pollution :
1. Marché qui produisent de grandes quantités
des déchets ;
2. Les stations services ;
3. Les fermes dont les effluents et les eaux usées
sont rejetés directement dans les milieux récepteurs par les
éleveurs ;
4. Les zones de cultures maraîchères qui sont
florissantes le long des axes hydrauliques ; en effet, les divers engrais
naturels (fientes des poules, lisiers des Porcs...) et industriels (nitrates,
urées, phosphates) qu'elles utilisent finissent également leur
course dans les différents cours d'eau. On sait qu'en raison des
conditions socio - économiques difficiles l'agriculture ne cesse de
s'amplifier et de s'étendre même jusqu'aux emprises des
routes ;
5. L'habitat est également une source importante de
pollution par les eaux usées domestiques, les eaux vannes et même
les excrétas à l'état brut qui sont déversés
dans les cours d'eau ;
6. Les zones érodables et érodées :
le sol à Kinshasa est de nature sablo - argileux et donc fragile et
très sensible à l'érosion particulièrement dans les
zones collinaires. Les nombreuses érosions pluviales parfois
spectaculaires constituent une source permanente de pollution. En effet, les
divers matériaux arrachés aux flancs des collines par les
érosions à l'occasion des pluies très souvent orageuses
à 70 % (Pain, 1984), subissent deux destinées
différentes : Une partie reste en suspension dans les eaux des
rivières constituant les matières en suspension (MES) et une
autre partie, sinon la plus grande se dépose au fond des lits des cours
d'eau entraînant la diminution de leur profondeur et l'étalement.
En fait, la turbidité élevée et la grande quantité
des MES observées dans les eaux des cours d'eau à Kinshasa sont
en grande partie liées aux phénomènes érosifs. Du
reste, de nombreuses rivières de Kinshasa connaissent une intense
activité d'exploitation de sable. Aucune rivière n'est
épargnée. Au niveau du bassin versant de la rivière, on
observe cette activité dans la rivière N'Djili elle - même
et dans la rivière Matete entre le pont Kiyimbi et l'érosion Beya
Pumbu. On peut compter près d'une vingtaine des carrières de
sable sur la rivière N'Djili. L'ensablement de ces cours d'eau conduit
à la diminution progressive de la profondeur et à
l'étalement de leurs lits ce qui entraîne comme conséquence
l'occurrence des inondations catastrophiques qui font des riverains des
réfugiés de l'environnement.
7. L'abattoir public dans le quartier abattoir dans la
commune de Masina : les eaux usées ainsi que les déchets
provenant de l'abattoir sont déversés directement dans les eaux
de la rivière N'Djili sans traitement préalable. Pourtant, on
sait que les eaux usées provenant des abattoirs sont excessivement
polluées. En effet, le Dr Brévot cité par Furon (1963) a
dénombré dans les eaux usées des abattoirs de la villette
à Paris, 347 microbes aérobies et 19 millions 400 milles microbes
anaérobies dont de nombreuses espèces pathogènes par
cm3.
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