4.1.- GENERALITES
Le bassin versant de la rivière N'Djili est très
vaste (2000 Km2 ) et comprend deux parties bien distinctes :
1. Une partie urbaine (675 Km2) dont
l'aménagement et le développement doivent être en harmonie
avec le plan général d'aménagement de la ville de
Kinshasa ;
2. Une partie rurale (1325 Km2 ) située
dans la province du Bas - Congo : c'est la zone de production ou zone
critique dont la préservation et la gestion rationnelle est
indispensable pour la protection de l'ensemble du bassin versant.
Ces deux parties recouvrent des réalités
morphologiques et fonctionnelles tout - à - fait
différentes :
1. La partie urbaine a subi et continue à subir une
pression humaine très forte due à la grande concentration de la
population et aux diverses activités humaines notamment la construction
des maisons en violation de toutes les normes urbanistiques et architecturales
sur des sites réputés « non aedificandi »
(plaine d'inondation, sites sensibles à l'érosion par suite d'une
forte pente allant de 8 à 20 % voire même plus) entraînant
des catastrophes à répétition ;
2. La partie rurale est encore recouverte de
végétation et demeure à ce jour très faiblement
occupée. Cependant, au fil des temps, le front forestier recule
constamment en s'enfonçant de plus en plus loin dans la province de Bas
- Congo par suite de l'exploitation intensive du bois pour la satisfaction des
besoins de la population de Kinshasa en dendro - énergie
essentiellement.
4.2.- PRINCIPES GENERAUX POUR L'AMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT
DE LA RIVIERE N'DJILI
L'aménagement du bassin versant de N'Djili, en raison
de sa complexité, pose de nombreux problèmes qui sont à la
fois urbanistiques, sociaux, économiques et écologiques. On peut
dire que le bassin versant de la rivière N'Djili tout comme la ville de
Kinshasa souffre d'une crise environnementale aiguë qui exige une
thérapeutique puissante et une volonté politique ferme servie par
des ressources matérielles, financières et intellectuelles
importantes. Néanmoins, on peut retenir les principes
généraux suivants :
1. Appliquer un zonage rationnel strict : affectation
détaillée des zones d'habitations, d'industrialisation,
d'agriculture ou d'autres usages notamment jardins publics, parcs et espaces
libres, équipements collectifs (terrains de jeux par exemple), zones
vertes, établissements publics. Cette affectation des terres doit
impliquer des restrictions à l'exercice du droit de
propriété y compris l'interdiction de construire sur certains
sites et l'expropriation pour cause d'utilité publique
conformément à la loi n° 77 / 001 du 22 février 1977
sur l'expropriation pour cause d'utilité publique ;
2. Indiquer clairement sans ambiguïté le
réseau existant de la voirie principale et le tracé approximatif
des modifications essentielles à apporter à ce réseau et
celui des nouvelles voies à créer en conformité avec les
normes urbanistiques ;
3. Préserver les zones humides, les marécages
et les zones d'inondation étant donné leur importance
écologique, économique et hydrologique dans la maîtrise des
crues : il est nécessaire de les conserver sans construction en les
transformant en parcs et ceintures vertes. Elles seront reliées entre
elles en réseaux d'espaces libres aux eaux des crues ce qui va
réduire les dommages enregistrés au niveau de la ville ;
4. Créer préalablement des infrastructures de
base essentielles avant toute occupation des sites ;
5. Mettre en place des structures de base nécessaires
qui font défaut dans les zones d'auto - construction ou ZAC selon
l'expression de Pain (1975);
6. Promouvoir la décentralisation de la ville en
créant des pôles relais.
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