1.10.- AMENAGEMENT DE LA VILLE DE KINSHASA
1.10.1.- HISTORIQUE
Jusqu'en 1940, année de la création du premier
service de planification, la ville a évolué sans plan d'ensemble
comme un puzzle que l'on assemble pièce par pièce. Seul le
problème de logement était pris en compte. Les autres
aspects de l'habitat notamment les équipements commerciaux, sociaux,
scolaires et même le transport étant négligés. Cette
préoccupation se traduira concrètement par la création
à cette époque des organismes chargés de résoudre
le problème généré par la crise des logements pour
indigènes dans les villes congolaises :
1. Le Fonds d'Avance
Il est créé par l'ordonnance 18/AO du 10
janvier 1947. Ce fonds est approvisionné par des avances de fonds faites
par le trésor de l'Etat sous forme d'inscription au budget
extraordinaire. Son rôle consistait à prêter de l'argent
à taux réduit dit taux social (0,50 à 2 %) aux
circonscriptions indigènes, aux cités et autres centres extra -
coutumiers qui les prêtent à leur tour aux congolais capables de
rembourser l'emprunt en un certain nombre d'années.
2. Offices des Cités indigènes et Office des
Cités Africaines
Créés par le décret du 7 juin 1949, ils
furent transformés en Office des Cités Africaines
« O.C.A. » par le décret du 30 mars 1950. Son action
s'étendait à tout ce qui touche au problème de logement,
habitations, infrastructures, équipements des maisons pour commerce et
artisanats communautaires et divers notamment embellissement des parcelles,
essais des matériaux, études d'architecture et d'urbanisme. Le
tableau 12 donne l'ensemble des maisons produites par l'O.C.A. et leurs
localisations.
Tableau 16 : Situation des maisons construites par
l'O.C.A. au 31 décembre 1957
Ville
|
Logements
|
Achevés
|
En chantier
|
Léopoldville (Kinshasa)
|
14 226
|
6 568
|
Stanleyville (Kisangani)
|
4 982
|
369
|
Bukavu
|
3 932
|
190
|
ISA
|
2 405
|
-
|
Elisabethville (Lubumbashi)
|
2 550
|
95
|
Total
|
28 095
|
7 222
|
Ces maisons juxtaposées et à étages
présentaient les avantages suivants :
- Forte densité d'occupation ;
- Diminution des frais d'occupation ;
- Réduction du prix de revient.
3. La formule « GREVISSE »
Elle a été conçue et mise en oeuvre par
le commissaire de district Grevisse à Elisabethville (Lubumbashi) en
1949. La ville d'Elisabethville fournissait sous forme » des
prêts aux congolais qui le souhaitait, des matériaux
nécessaires pour la construction y compris des fondations
terminées pour une valeur de 40 000 francs au maximum et l'emprunteur
devait faire le reste.
4. Le Fonds du Roi
Créé le 18 octobre 1955, il contribue par des
libéralités à l'amélioration de l'habitat des
autochtones et dispose pour cela d'un revenu annuel de 80 millions de
francs.
5. Le Fonds du Bien - Etre Indigène
Cet organisme intervenait de deux façons soit
directement en affectant du personnel soit en accordant des subsides aux
circonscriptions indigènes. Son programme d'action propre
s'étendait sur les paysannats de Kasongo, Gandajika et Befale. Les
charges des chantiers se répartissaient en dépenses non
récupérables (coût du personnel européen, frais
d'acquisition et d'entretien de matériel de chantier) et
récupérables incorporés dans le prix de revient (salaires,
dépenses ordinaires résultant de l'utilisation des engins
mécaniques, coût des matériaux mis en oeuvre).
L'indépendance fut suivie par une période
d'incertitudes politiques et de rébellion où de 1960 à
1965, le secteur de l'habitat fut complètement
délaissé. Après 1965, des efforts seront
faits pour réhabiliter le secteur de l'habitat. C'est ainsi que furent
créés l'Office National de Logement
« O.N.L. » et la Caisse Nationale d'Epargne et de
Crédit Immobilier « C.N.E.C.I. ». L'O.N.L. fut
créé par le Décret - loi du 9 juin 1965 dans le but de
mettre à la disposition de la population des logements sociaux par un
système de location - vente. Quant au C.N.E.C.I., il fut à
l'origine de la construction des habitations au quartier Salongo (Salongo nord
et sud) dans la commune de Lemba. On peut également citer de nombreuses
autres tentatives menées après l'indépendance pour
résoudre le problème du logement à Kinshasa notamment
l'association momentanée LOGEC - Fondation Maman Mobutu qui a produit
une cité moderne appelée cité « Maman
Mobutu » dans la commune de Mont Ngafula et de nombreuses autres
initiatives privées (Habitat pour tous, Maranna Line...).
Malheureusement, pour diverses raisons, toutes ces initiatives n'ont pas tenu
leurs promesses et ont dû être dissous respectivement en 1987 et en
1982.
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