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Etude systémique du bassin versant de la rivière N'Djili à  Kinshasa

( Télécharger le fichier original )
par Joseph- Dieudonné Dr LUBOYA KASONGO MUTEBA
Ecole régionale post- universitaire d'aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux - Présenté en vue de l'obtention du diplôme d'études supérieures spécialisées en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2002
  

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1.9.2.2.- LA ZONE DES COLLINES OU VILLE HAUTE

C'est la partie de la ville qui, située en périphérie sur le complexe collinaire, surplombe la plaine de Kinshasa au sud, au sud - ouest et à l'ouest. On y trouve de nombreuses collines dont certaines atteignent 600 m d'altitude : Pic Meuse (710 m), Mont Ngafula (630 m), Mont Amba (417 m), Djelo Binza (520 m)...Ces zones présentent des pentes de 8 à 12% mais dépassent parfois 20% par endroit (Flouriot, 1975). Selon Pain (1984), les pentes de 9 à 13 % constituent la limite d'infiltration des eaux et le début du ruissellement. La pente constitue une contrainte majeure à l'urbanisation comme l'indique le tableau 9.

Tableau 13 : Caractéristiques de la pente en relation avec la stabilité et la position du relief et l'urbanisation

Importance de la pente

Rapport entre la pente et l'urbanisation

Valeur de la pente

Stabilité et position dans le relief

Valeur de la pente

Caractéristiques

< 3%

Convexité sommitale stable, ruissellement faible, infiltration aisée ;

Replats d'accumulation et fonds de vallée en voie de remblaiement ; les alluvions s'y déposent ;

Bonne stabilité si le drainage fonctionne bien

0 - 4 %

Sites aisément urbanisables

3%

Pentes rectilignes stables sous couvert forestier ;

Ruissellement en nappe sous steppe

4 - 8 %

Sites fragiles dans les zones d'auto - construction

9 %

Apparition du ruissellement diffus, début de la concentration des eaux,

Formation des rigoles quand le couvert naturel a disparu au profit de la steppe ou de la savane, ravinement en cas des travaux favorisant la concentration des eaux de surface, limite des possibilités d'infiltration des eaux en fossés suivants les courbes des niveau.

8-12 %

Sites nécessitant d'importants travaux de soutènement et d'évacuation des eaux pluviales

12,5 %

Valeur limite fréquente pour ces pentes ; pentes moins fréquentes ou portion des versants peu étendues reliant une section amont en pente plus faible à une section avale plus pentue ou l'inverse au pied d'un versant

12 - 20 %

Site difficilement urbanisable

25 à 30 %

Limite inférieure fréquente des pentes rectilignes les plus fortes;  pentes des cirques et des versants très raides actifs, ravinement intense sur sol dénudé.

> 20 %

Sites non aedificandi

Source : Tableau réalisé avec les informations recueillies chez FLOURIOT et al. (1975)

Les zones, réputées « non aedificandi », ont été envahies par la population qui les a occupées anarchiquement au mépris des normes urbanistiques et très souvent avec la complicité des chefs coutumiers et des agents des Affaires foncières. La ville haute, surpeuplée, est caractérisée par une population généralement pauvre et l'absence d'infrastructures de base essentielles : il n'y a ni voiries ni réseaux d'égouts ni canaux d'évacuation des eaux usées et pluviales. Par suite des conditions socio-économiques difficiles, cet habitat informel et précaire ne cesse de s'accroître.

La ville haute est le domaine des érosions et de glissements de terrains. On dénombre aujourd'hui près de 280 érosions majeures et les cas d'ensablement sont devenus monnaie courante et n'étonnent plus guère personne.

En réalité, malgré la grande étendue de la ville de Kinshasa (9965,2 km2, seule une infime partie est réellement urbanisée (255 Km2).

Deux phénomènes expliquent l'occupation massive des terres marginales et des zones sensibles du bassin versant de la rivière N'Djili :

1. L'évolution politique du pays au moment de l'indépendance

En effet, les hommes politiques principalement ceux des provinces voisines de Kinshasa , soucieux d'avoir la majorité nécessaire pour le contrôle de la capitale ont facilité l'afflux massif des ressortissants de leurs provinces d'origine respectives ;

2. Accroissement démographique explosif dû à la croissance naturelle de la population et à l'importance des mouvements migratoires.

Les nouveaux venus, sans ressources, se sont rabattus en général sur les terres marginales et à risque où il leur était facile d'acquérir un toit à soi sans beaucoup de frais. Ensuite, le mouvement d'occupation de ces zones s'est accéléré en attirant tous les marginaux et les sans emploi qui ont alors occupé des zones dangereuses (collines de Kisenso, lits majeurs de la rivière N'Djili et des autres rivières de son réseau hydrographique comme la rivière Matete). Le tableau 10 indique l'évolution démographique et l'extension spatiale de la ville de Kinshasa dans son ensemble et le tableau 10 donne la situation actuelle de l'occupation de l'espace.

Tableau 14 : Evolution démographique et extension spatiale de la ville de Kinshasa

Année

Population

Taux de croissance par période de 5 ans

Superficie (en hectares)

1884

5 000

3

125

1910

10 000

5

600

1919

14 000

-

650

1945

101 501

20

2 000

1948

125 275

-

-

1950

201 905

15

2331

1951

 
 

41 - 75 (Km2)

1954

282 766

-

1977 (Km2)

1957

359 332

-

5512

1960

500 000

11

4 100

1975

1 200 000

9

17 922

1991

3 500 000

-

27 000

1992

4 000 000

-

19 000

1996

5 107 000

-

9 965 000

1999

5 862 000

-

10 000 000

2000

Env. 6 000 000

6,3

-

Sources : CSA (1959) ; Pain ( 1975 et 1979) ; Crabbe (1980) ; Ngondo et al (1992) ; Rapport national sur les établissements humains au Zaïre (TPAT- UH, 1996 PNUD/UNOPS (1998).

Tableau 15 : Occupation du sol

Catégories

Utilisation de l'espace

Surface en Km2

Surface en %

Zone agglomérée

Habitat formel

70

0,702

Habitat informel

150

1,505

Industrie et commerce

18

0,180

Equipement

26

0,260

Transport

35,12

0,352

Surface agricole

191,49

1,921

Autres

100

1,003

Total

590,61

5,923

 
 
 

Zones urbano - rurales

Cultures

850

8,529

Elevages

360

3,612

Réserves terres cultivables

7112,84

71,376

Autres (terres impropres et surfaces d'eau)

1051,75

10,554

Total

9374,59

94,071

Total

Aire métropolitaine

9965,2

100

Source : Rapport national sur les établissements humains au Zaïre ( T.P.A .T- U.H., 1996)

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille