1.8.- POPULATION
Le bassin versant de la rivière N'Djili revêt une
grande importance démographique : les communes qui font partie de
la rivière N'Djili hébergent 2 660 724 habitants soit près
de 44,49 % de la population de Kinshasa sur une superficie d'à peine
835,83 Km2 soit 8,6 % du territoire de la ville. Le tableau
indique la population résidant dans le bassin versant de la
rivière N'Djili par communes.
Tableau 12: Situation administrative et
démographique dans la partie urbaine du bassin versant de la
rivière N'Djili
Géomorphologie
|
Communes
|
Superficie en Km2
|
Quartiers du bassin versant
|
Population
|
Hab. / Km2
|
Plaine
|
Limete
|
67,60
|
Ndanu, Kingabwa, Nzadi, Madrandele, Salongo
|
288518
|
10120
|
Masina
|
237,78
|
Abattoir
|
355736
|
4852
|
Lemba
|
23,70
|
Camp riche, Mbanza-Lemba, Livulu, Salongo
|
359573
|
14422
|
Matete
|
5,60
|
Toute la commune
|
236071
|
45797
|
N'Djili
|
69,73
|
Q. 1, 6, 7, 8, 9 et 13
|
255333
|
29462
|
Total
|
383,41
|
62
|
1495231
|
3900
|
Colline
|
Kimbanseke
|
76,9
|
|
794831
|
10335
|
Mont Ngafula
|
358,92
|
Tchad et Kimwenza
|
118724
|
314
|
Kisenso
|
16,60
|
Toute la commune
|
251938
|
15177
|
Total
|
452,42
|
19
|
1165493
|
2576
|
|
835,83
|
81
|
2660724
|
3183
|
Source : Tableau réalisé à
partir des informations obtenues de diverses sources.
1.9.- OCCUPATION ET AMENAGEMENT DU SITE
1.9.1.- HISTORIQUE DE L'OCCUPATION DU SITE
Initialement cantonnée dans la plaine alluviale du
fleuve Congo, l'agglomération s'est étendue jusqu'aux collines
qui dominent le site initial et a poursuivi son extension dans la plaine
alluviale vers l'Est. A l'époque coloniale, un contrôle strict de
l'immigration avait permis une urbanisation rationnelle avec un zonage
précis qui a donné naissance à des quartiers ayant des
fonctions bien déterminées : industriels, administratifs,
résidentiels de haut et de bas rang.
Malheureusement, cette discipline dans l'occupation du site
disparaîtra avec l'indépendance. Les premières
installations illégales apparaîtront dès 1959 sur la
périphérie de N'Djili. L'explosion démographique de la
ville par la croissance naturelle et surtout l'exode rurale et la
pauvreté croissante vont pousser la population à occuper des
sites déclarés « non aedificandi » : le
lit majeur des rivières, les zones inondables, les zones collinaires
à pentes très fortes de 8 à 12% voire 20% ou plus... Cette
situation sera à l'origine des catastrophes très souvent
dramatiques ( érosions spectaculaires, inondations dramatiques, pertes
en vies humaines et dégâts matériels importants).
1.9.2.- SITUATION ACTUELLE DE L'OCCUPATION DU SITE
La partie urbaine du bassin versant de la rivière
N'Djili tout comme la ville de Kinshasa présente deux parties bien
distinctes qui, à part quelques problèmes communs liés
à l'environnement global, montrent des problèmes
spécifiques en rapport avec la gestion et l'occupation de
l'espace : la plaine ou ville basse et la zone des collines ou ville haute
(carte n° 1).
1.9.2.1.- LA PLAINE DE KINSHASA OU
VILLE BASSE
Historiquement, l'occupation du site s'est effectué en
deux temps : dans un premier temps a été occupée la
plaine de Kinshasa où se sont implantées les communes constituant
l'habitat formel comprenant les catégories d'habitat suivantes :
zones résidentielles, anciennes et nouvelles cités ainsi que les
cités planifiées. Le tableau 10 montre les différentes
catégories actuelles d'habitat à Kinshasa.
Située à 300 m d'altitude, la plaine de Kinshasa
s'étend de la baie de Ngaliema au nord jusqu'à la rivière
N'sele à l'Est. C'est la zone des inondations et du dépôt
des matériaux arrachés aux collines. Elle se divise en deux
parties : la plaine de Kinshasa proprement dite à l'ouest et la
partie appelée «l'entre N'Djili - N'Sele » située
à l'Est.
La zone de plaine ou ville basse est d'occupation ancienne
avec une densité moyenne de 367 habitants au Km2. Elle compte
18 communes. Celles - ci sont planifiées et jouissaient à
l'époque de toutes les infrastructures indispensables. Avec le temps, la
plupart des infrastructures se sont dégradées, les caniveaux se
sont bouchés ou ont été détruits créant une
situation d'insalubrité généralisée. Au point de
vue épidémiologique, on peut les considérer comme des
zones à très haut risque. La plupart des maladies d'origine
hydrique y sévissent à l'été pratiquement
endémique. Il faut noter le cas du choléra et de la fièvre
typhoïde qui ont élu domicile dans le pool Kingabwa et dans des
communes comme Barumbu.
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