1.7.2.- ETAT ACTUEL DE LA VEGETATION A KINSHASA
A Kinshasa, la végétation est
profondément marquée par les activités humaines qui ont
entraîné leur dégradation et même leur disparition
presque complète en de nombreux endroits laissant en place des galeries
forestières dégradées et des lambeaux forestiers qui
continuent à subir une pression humaine très importante.
1.7.2.1.-
FORETS RESIDUELLES OU LAMBEAUX FORESTIERS
Ce sont des îlots des forêts naturelles parfois
primaires mais très souvent fortement secondarisées. On les
rencontre sur les collines. Le tableau 11 indique quelques lambeaux forestiers
du bassin versant de la rivière N'Djili.
Tableau 10 : Inventaire des lambeaux
forestiers du bassin versant de la rivière N'Djili et de certaines
aires voisines
N°
|
Lambeau forestier
|
Commune
|
1
|
Forêt de Mati
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N'Djili Brasserie
|
2
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Plateau du mont Amba/ UNIKIN
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Lemba
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3
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Monastère des Prémontrés
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Mont Ngafula
|
4
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Kimwenza
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Mont Ngafula
|
5
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Lac de ma vallée ( vallée de la rivière
Lukaya)
|
Mont Ngafula
|
6
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Dingi-Dingi
|
N'sele
|
Dans ces forêts relictes, un certain nombre d'essences
sont constatées. On peut citer Terminalia superba, Agathis
dammara, Senna siemea, Senna spectabilis, Dlonix
regia, Albizia lebeck, Peltophorum pterocarpum... A
titre d'exemple , dans la forêt de Mati appartenant à la
Faculté des Sciences agronomiques de l'Université de Kinshasa, on
trouve les essences suivantes:. Milletia laurentii, Pentaclethra
eetveldana, Musanga cecropioides, Parinari glabra, Vernonia
brazzavillenses
1.7.2.2.-
GALERIES FORESTIERES
Elles accompagnent les principaux cours d'eau sur
d'étroites bandes. Ces forêts rivulaires sont composées de
plusieurs essences ou espèces telles que Raphia sp,
Irvingia sp, Simithée sp, Caloncoba glauca et
Carthormion altissimum. Elles cèdent la place aux forêts
semi - caducifoliées qui, souvent sont fortement secondarisées en
particulier à proximité des villages. Au sein de la ville, elles
ont presque complètement disparu et sont remplacées par des
habitations qui sont érigées sur les berges des rivières
et par une exploitation très intense. Il faut cependant signaler qu'on
les observe encore le long de la rivière N'Djili en amont du pont du
même nom (Photos 2). Pawels (1993) a constaté également la
disparition de la forêt galerie le long de la rivière Lukaya.
Photo 4 : Une vue partielle
de la forêt galerie complètement dégradée
située sur les rives de la rivière N'Djili
Malheureusement, les quelques lambeaux forestiers
éparpillés au sein du bassin versant comme de petites oasis
vertes dans un désert ainsi que les galeries forestières sont
entrain de disparaître inexorablement. L'explosion démographique
entraîne une demande de plus en plus forte en produits forestiers ligneux
et non ligneux et en espaces pour la construction et les cultures. Comme
l'affirme Vennetier (1982), « une si grande concentration d'hommes
est à l'origine des multiples problèmes démographiques,
sociaux, économiques et environnementaux que les campagnes connaissent
peu ou pas ». Les études menées par Pain (1984)
montrent que le couvert forestier n'a cessé de régresser
à Kinshasa (tableau 8).
Tableau 11 : Dégradation progressive des
forêts à Kinshasa entre 1958 et 1968
Situation des forêts en % d'espace occupé
|
1958
|
1968
|
F. semi-caducifoliée subéquatoriale
secondaire
|
27,9
|
4,48
|
F. semi - caducifoliée dégradée et
recrû forestier
|
33,74
|
59,66
|
Champs en activité
|
32,07
|
69,1
|
Source : Pain (1984)
En 1958, la forêt couvrait 398 Km2, soit 7 %
de la superficie totale de la ville de Kinshasa. En 1968, celle - ci ne
représente plus que 1 %. Dans la même période, les
formations arborées sont passées de 8,5 à 15 %.
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