5.2.2.4. La fertilisation du riz
Deux types d'engrais sont utilisés pour fumer les
casiers rizicoles : le NPK et l'Urée. Le NPK permet un bon
développement de l'appareil végétatif, tandis que
l'Urée est très important pour la formation du paddy. Les
recommandations techniques préconisent l'utilisation de 200 kg de NPK
riz de formule 15-20-15-5 S-3,5 Mg(O)-1,5 Zn(S) pour un hectare ou l'engrais
NPK complexe
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Collines
du coton de formule 14-23-14-5-1 à la dose de 200 kg/ha
au semis, complétée par 75 kg/ha d'Urée au tallage
maximum, soit un total de 275 kg/ha.
Tous les riziculteurs enquêtés ont reconnu le
caractère important de la fumure, mais ne respectent pas toujours les
doses prescrites et les moments d'épandage. En effet, le tableau 13 qui
présente les quantités moyennes d'engrais appliquées
montre que les riziculteurs n'atteignent pas la dose maximale
recommandée pour le NPK.
Pour l'ensemble, la quantité moyenne d'engrais
appliqué pour les deux types de fumure est d'environ 180 kg à
l'hectare, quantité qui est largement en dessous du seuil
recommandé. De même, les moments d'application du NPK sont, pour
la majorité des riziculteurs, environ un mois après semis et 45
jours après semis pour l'application de l'Urée. La
décomposition du complexe NPK étant lente; une application
tardive de cet engrais profite peu au riz. Dans ces conditions, les
éléments nutritifs libérés plus tard ne profiteront
qu'aux mauvaises herbes.
La technique d'épandage est l'épandage à
la volée.
Tableau 14: Quantité moyenne et temps
d'application de la fumure par les riziculteurs
Fertilisation Moyenne
Dose de NPK en Kg/ha 99,48
Dose d'Urée en Kg/ha 82,65
Moment de fumure de NPK en nombre de
jours après semis 28,93
Moment de fumure de l'Urée en nombre de jours
après semis
|
45,94
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Source : Enquête terrain
Juillet-Septembre 2007
Deux principales raisons soutendent ce non-respect du moment
et du dosage de ces intrants.
La première propre aux pensées des paysans,
stipulent qu'en fumant le NPK au semis, ce sont les adventices qui en tirent
profit, en entrant en concurrence avec les jeunes plants de riz. Cette raison
semble être fondée selon les spécialistes de la riziculture
(Delville et Boucher, 1996). Mais, elle aurait pu être
évitée avec un suivi des recommandations techniques qui
préconisent un traitement à l'herbicide avant la fumure. La
deuxième raison est celle relative à l'approvisionnement.
Généralement, les débuts de compagne constituent des
moments
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Collines
d'intenses dépenses pour les agriculteurs qui devront
pendant cette période, faire face à la non disponibilité
des membres scolarisés du ménage qui représentent une main
d'oeuvre familiale potentielle. Les dépenses pour la main-d'oeuvre
salariée deviennent alors une nécessité. Après
l'installation des champs du plateau, l'approvisionnement en intrant devient
une contrainte car il n'existe pas une institution de crédit-intrant
dans le milieu pour les riziculteurs. L'existence d'une société,
(la société de distribution des intrants aux producteurs), qui
favorise uniquement les producteurs de coton, exige des producteurs d'autres
spéculations dont le riz, un paiement au comptant des intrants. La
difficulté d'approvisionnement en intrant s'est accentuée ces
dernières années, avec l'abandon de la culture du coton, suite
à la crise qu'a connu sa filière. En résumé, les
doses d'engrais et les périodes d'épandage ne sont pas
respectées, à cause des adaptations opérées par les
riziculteurs ou de la difficulté d'approvisionnement en intrants.
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