5.2.2.2. Le semis
Il fait suite à la préparation du sol.
D'après les recommandations techniques, le semis se situe entre le 15
mai et le 15 juillet, alors que le repiquage peut intervenir à tout
moment, suivant les disponibilités en eau. Le semis en poquet est
recommandé avec un écartement de 30 cm x 10 cm soit 330.300
poquets par hectare en riziculture de bas-fond ou riziculture pluviale stricte.
Ce qui demande une quantité de semences de 60 à 80 kg. Dans la
zone d'étude, c'est le semis direct en ligne ou en poquet qui est
pratiqué. Plusieurs types d'écartement sont utilisés par
les riziculteurs. On note ainsi les écartements 5cm*10cm, 10cm*10cm,
10cm*20cm, 10cm*30cm, 20cm*20cm, 10cm*25cm etc. Le semis se fait
généralement à la main, mais certains groupements de
producteurs bénéficient de l'utilisation de roulettes qui leur
ont été octroyés par les structures d'intervention.
Les variétés semées par les producteurs
comprennent : Gambiaca, 11365, ITA 128 faro 43, NERICA 1, 2, et 4, TOX, DJ,
Béris 21, N°43, IR 141, AR, RD, FK, WAB, WITA 4 qui sont toutes des
variétés améliorées, en dehors de la seule
variété traditionnelle qu'est le Gambiaca. En effet, la
variété Gambiaca dont l'ampleur a diminué dans le temps,
continue d'être présente dans les systèmes de culture.
Selon les paysans, cette variété est la plus ancienne et
était la plus cultivée dans la zone d'étude. A cause de
son cycle long et de son rendement faible, sa production a progressivement
diminué d'ampleur, au profit d'autres variétés
améliorées, à cycle court et ayant un bon rendement.
Néanmoins, le Gambiaca est demeuré jusqu'à nos jours dans
les systèmes de production du milieu, à cause de ses
qualités organoleptiques meilleures à celles de toutes les autres
nouvelles variétés introduites selon les paysans.
L'approvisionnement en semences provient d'anciens stocks, de
voisins et du marché. Le tableau 12 présente les raisons de choix
des variétés de riz cultivées dans le milieu
d'étude.
66
Contribution de la micro-finance à l'adoption de nouveaux
paquets technologiques de production de riz dans le département des
Collines
Il ressort de l'analyse du tableau 13 que les critères
les plus utilisés par les producteurs, dans le choix des
variétés cultivées sont principalement, le cycle de la
variété, le rendement et les qualités organoleptiques. Les
autres déterminants de choix sont minoritaires.
Tableau 13 : Raisons de choix des
variétés par les riziculteurs.
Raisons de choix de la variété cultivée
Proportion de riziculteurs (%)
Qualités organoleptiques 16,92
Bon rendement 37,69
Cycle court 43,85
Résistance au vent ou aux mauvaises herbes 03,08
Existence de marché d'écoulement 02,30
Disponibilité de la semence 05,38
Adaptation au type de sol 05,38
Source : Enquête terrain
Juillet-Septembre 2007 5.2.2.3. La gestion des mauvaises
herbes
En Afrique de l'Ouest, les adventices sont
considérés comme la contrainte biologique la plus importante, qui
fait obstacle à la production rizicole. La concurrence entre les plantes
pour les ressources essentielles à la croissance (la lumière, les
éléments nutritifs et l'eau dans les zones pluviales) est le
facteur limitant de la production rizicole (Defoer 2002). Le désherbage
est donc une opération très importante. D'après les
recommandations techniques, il faut prévoir 2 à 3 sarclages par
cycle de culture, ou un désherbage chimique suivi d'un sarclage.
Dans le milieu d'étude, on note ces 2 types de
désherbage: le désherbage chimique et le sarclage (manuel et/ou
mécanique). Néanmoins, c'est le sarclage manuel qui le plus
pratiqué.
? Sarclage
Pour ce qui concerne le sarclage, il est recommandé
d'effectuer le premier, 15 à 20 jours après semis, le
2ème entre 25 et 30 jours après le premier et le
troisième si nécessaire.
Les riziculteurs des villages enquêtés effectuent
généralement 2 sarclages. Le premier à environ 1 mois
après le semis et le second 2 mois après le semis. Le non suivi
des
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Contribution de la micro-finance à l'adoption de nouveaux
paquets technologiques de production de riz dans le département des
Collines
recommandations techniques pourraient peut-être
expliquer, la non atteinte des rendements potentiels des
variétés. Ceci s'explique puisque le sarclage est une
opération difficile qui nécessite une certaine prudence de la
part du sarcleur. En effet, les adventices du riz contiennent souvent des
graminées qui peuvent être confondues avec les jeunes plants. La
moindre inattention entraîne alors un enlèvement des plants de
riz, réduisant ainsi la densité et par conséquent le
rendement du riz. Du point de vue des difficultés techniques, le
sarclage est une opération épuisante pour les riziculteurs. Il
est de plus en plus fatigant pour les producteurs lorsque les sols sont
gorgés d'eau; étant donné l'hydromorphie permanente qui
les caractérise. Une autre difficulté réside dans la
pénurie de main d'oeuvre pour cette activité. Les ouvriers
agricoles préfèrent plutôt s'adonner aux travaux de
préparation des sols qui sont nettement moins pénibles, et plus
rémunérateurs (2500-3000fcfa par 400m2comparativement
à 1000fcfa par 400m2 pour le sarclage).
Toutes ces difficultés ont amené certains
riziculteurs, à adopter l'utilisation des herbicides pour le
contrôle des mauvaises herbes.
? Utilisation d'herbicide
Le désherbage chimique s'effectue à l'aide d'un
herbicide de post-levé sélectif du riz. Les recommandations
techniques préconisent un traitement 3 à 5 jours après
repiquage, et 5 à 10 jours après le semis en culture pluviale
à la dose de 5l/ha.
Les riziculteurs enquêtés utilisent trois types
d'herbicide : le garil, l'erbazol et l'erbustra. Les doses recommandées
ne sont pas respectées. En effet, la moyenne trouvée pour la
quantité utilisée est de 3,11 litres à l'hectare. Les
recommandations techniques ne sont donc pas suivies, à cause
certainement du manque de moyens financiers pour l'achat au comptant, la
possibilité d'obtenir de crédit intrant n'étant pas
offerte.
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