IV. Les contraintes liées à l'accès
aux marchés porteurs et solvables :
Les femmes chefs d'entreprise ont accès à de
marchés solvables du fait qu'elles voyagent beaucoup dans des pays
fournisseurs de biens et services. Néanmoins, ces voyages s'effectuent
dans des conditions de sécurité et de garantie des transactions
souvent limitées du fait de l'absence de maîtrise des
paramètres qui gouvernent les dits marchés, de l'absence de
connaissances des marchés internes et externes, en amont et en aval, et
de la faible maîtrise des circuits de commercialisation.
Cette absence de maîtrise des paramètres engendre
de sérieuses pertes de transaction et décourage certaines d'entre
elles qui veulent tenter l'aventure de l'exportation. Même s'il y en a
qui réussissent, les coûts sont exorbitants et pourraient
être ramenés à des niveaux raisonnables et rentables.
V. Les contraintes liées à l'accès au
financement
Au Sénégal, il existe beaucoup de structures de
financement des activités des femmes et des femmes chefs
d'entreprise, malgré le fait que complainte de taille de leur part est
l'accès aux crédits.
Parmi les structures de financement on peut citer : le
Fonds de Promotion Economique, le Fonds Taiwanais, les Fonds disponibles au
sein des Projets tels l'Agence du Fonds pour le Développement Social
(AFDS), le Fonds du Programme de Lutte contre la Pauvreté, les Fonds du
PMIA, les Fonds du Projet de Promotion de l'Entreprise Rurale, etc....
Tous ces fonds s'ajoutent à ceux disponibles à
travers les Mutuelles d'Epargne et de Crédit d'une manière
générale à travers le système de financement
décentralisé et le système de financement classique.
Le problème d'accès au crédit se pose de
façon générale aux petites et moyennes entreprises, mais
il est plus accentué pour les femmes qui ne disposent pas souvent des
garanties nécessaires exigées par les banques classiques. Ceci
explique qu'elles se tournent vers les systèmes financiers
décentralisés. Là aussi, on se rend compte que bien que
constituant le plus souvent la majorité du sociétariat des
mutuelles d'épargne et crédit, le volume de crédit
qu'elles perçoivent est moindre que celui des hommes. (2,443 milliards
de francs CFA octroyés aux femmes sur un montant global de 28 milliards
en 2000 soit un pourcentage de moins de 9%).
Il s'y ajoute que les crédits sont parfois d'un montant
dérisoire et avec un délai de remboursement court, ne leur
permettant pas de réaliser des investissements de grande envergure.
Entre ces deux alternatives, certaines femmes ont recours à
l'autofinancement ou au système informel de crédit à
travers des « tontines ».
Là, comme par ailleurs, la disponibilité n'est
pas la question, mais l'accessibilité et la qualité des
prestations de services de ces structures de financement.
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