II. Les contraintes liées à
l'éducation et la formation en entreprenariat
La plupart des femmes chefs d'entreprises qui
représentent des modèles de réussite (success stories), se
sont formées sur le tas et souvent selon un apprentissage traditionnel
transmis de « la mère à la fille ». Malheureusement,
l'insuffisance de compétences techniques, due à leur niveau
d'éducation souvent bas, freine leur expansion. La grande
majorité des Femmes Chefs d'Entreprises sont des self made women,
sorties des entreprises familiales à travers un apprentissage long
fastidieux ; elles ont grandi sous la tutelle et la protection d'un mentor
plus particulièrement du secteur non structuré.
Très peu d'entre elles ont été
formées et initiées dans des structures appropriées et
selon des modalités modernes avec des matières pertinentes
à la création, au développement et l'expansion des
entreprises performantes. A cela s'ajoute que malgré l'existence des
écoles de management de qualité au Sénégal,
celles-ci ne sont pas fréquentées par des femmes chefs
d'entreprise en exercice.
D'autre part, dans le système éducatif
classique, la culture d'entreprise fait défaut.
Bien que de nombreuses écoles de gestion en
création soient de plus en plus fréquentées par des jeunes
filles, ces dernières sont encore timides pour se lancer dans les
affaires après l'obtention de leurs diplômes. En effet, la peur du
risque et le manque de confiance en soi restent un frein important à
l'auto emploi des jeunes filles.
Cette lacune de formation formelle structurée et
systématisée constitue un obstacle à leur évolution
dans des structures qui requièrent des compétences pointues que
seule l'éducation et la formation peuvent donner.
III. Les contraintes liées à la
disponibilité et à l'accessibilité des structures d'appui
et de conseil
Les besoins d'appui et de conseil ont toujours
été et demeurent importants pour les femmes chefs d'entreprises.
La prise en charge de tels besoins est aujourd'hui possible grâce
à l'existence de certaines structures dont les organisations
professionnelles auxquelles elles appartiennent, le Centre de gestion
agréé de la Chambre de Commerce, l'Agence de Développement
et de Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (ADEPME), l'Agence de
Promotion des Exportations, l'Observatoire de l'Industrie, etc.
D'autres structures comme les centres nationaux et de
formation et d'appui des femmes sont en cours de réalisation.
La multiplicité de ces structures d'appui et leur
inflation risque de poser des problèmes de coordination et de
cohérence dans leurs interventions.
Outre le problème de coordination et de
cohérence dans les interventions de ces dispositifs d'appui, se pose le
problème de l'accessibilité, surtout pour les femmes du monde
rural, qui se trouvent éloignées de la capitale où sont
concentrées ces structures.
|