2 - LES COLLECTIVITES LOCALES
Traditionnellement, le rôle des instances municipales
locales était voué à fournir les services de base aux
populations. Aujourd'hui, les municipalités sont interpellées
afin d'assurer un leadership dans l'animation du développement
économique de la communauté. Les municipalités sont
conviées à devenir entreprenantes, à entreprendre leur
propre développement. Cette mobilisation des collectivités
locales se caractérise à la fois, par la fourniture de services
aux entreprises et par l'adaptation de l'organisation administrative de ces
collectivités afin de promouvoir des structures directement
chargées d'apporter ces services aux créateurs locaux de
richesses (Essombè Edimo 2005b, op. Cit.). La municipalité a le
devoir d'entreprendre un ensemble d'actions visant à
l'amélioration de la qualité de vie des habitants.
Dans la ville de Yaoundé, par exemple, nous ne pouvons
pas faire un inventaire de toutes les actions entreprises par la
communauté urbaine de Yaoundé (CUY), et des communes
d'arrondissement. Néanmoins, nous pouvons retenir :
· l'amélioration des conditions de
développement des entreprises pour réduire le chômage,
· le bitumage des routes afin de permettre la bonne
circulation des personnes et des biens,
· l'éclairage public pour réduire le
banditisme et instaurer le sécurité, et autres.
Cette dynamique sert, entre autres, à la
réhabilitation de l'environnement des entreprises, à la
qualité des services et des équipements. C'est dans ce sens que
l'on dit que l'action des collectivités locales dans l'animation
économique est déterminante. Elles doivent prouver aux
entreprises que leur territoire est meilleur que d'autres, et qu'elles peuvent
y prospérer sans encombre en participant, comme les autres acteurs
locaux (population, ONG, etc.) à la mise en place de ces
« ressources territorialement construites » qui,
avec l'innovation et le capital humain compétent, permettent aujourd'hui
aux territoires d'avoir des « avantages
différenciatifs » (Pecqueur, 2007, op. Cit., p. 50)
capables de se construire une insertion optimale dans la globalisation.
Sous d'autres cieux encore, les collectivités locales
pour y parvenir, ont eu recours à des interventions directes
auprès des entreprises pour faciliter leur installation ou pour
permettre la pérennité de leur activité sur son territoire
(Essombé Edimo, 2005b, idem, pp. 117/18). Toutefois dans
l'optique du développement local, et pour tenir compte des contraintes
imposées par la mondialisation notamment, on se soucie plus de nos jours
de l'environnement de l'entreprise. Ce rôle des collectivités
locales peut d'ailleurs être matérialisé de la
manière suivante.
Sources : J.R. Essombè Edimo (2007b) :
p. 46.
Responsables
Politiques
Locaux
(ou C.L.)
Entreprises ou PME
Politiques d'implantation pour aménagement du
territoire
Services aux entreprises
Schéma 1 : Caractérisation
du rôle des C.L. dans le développement local
Pour le développement local :
Mobilisation des institutions diverses
c'est -à dire :
§ Création en leur sein de services chargés
des affaires économiques avec des missions de développement
précises, ...
§ Mise en place des « comité
d'expansion » ou des « agences de
développement »,
§ Promotion des « pépinières et/ou
hôtels d'entreprises »,
§ Promotion des observatoires économiques locaux,etc.
Ainsi, le résultat de l'action des acteurs locaux
(Collectivités locales, entrepreneurs, ONG, etc.), le
« développement local » est donc aussi un construit
rendu possible par la proximité vécue et entretenue par ces
différents acteurs sur un espace-plan. A cet égard, l'on doit
à deux approches la formalisation précise des dynamiques du
développement local, à savoir :
- « l'économie de la
proximité » (M. Bellet et al, 1993 ; B.
Pecqueur et J.B. Zimmermann, 2004, entre autres), et qui analyse les
modalités d'interaction entre les agents, et
- « l'économie du capital
social » (N. Lin, 2001, par exemple) et qui, quant à
elle, met l'accent sur l'ensemble des facteurs intangibles qui structurent les
relations entre les individus (réseaux sociaux et professionnels, us,
coutumes, etc.) et qui leur permettent d'accéder aux ressources
révélées ou existant dans la structure sociale locale.
Pour tout dire, la proximité
(organisée, matérielle ou géographique, sociale ou
relationnel, etc.) des acteurs, leur permet de développer les logique
d'appartenance et de similitude qui sont un puissant stimulant pour la
construction d'un vécu et d'un avenir communs, mais aussi pour
développer un projet de territoire commun pour les dynamiques locales de
développement et de production (V. Angéon et J.M. Callois, 2005,
P32). Qu'en est-il alors des quartiers-cibles de notre travail ?
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