Philanthropie et développement local à Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble( Télécharger le fichier original )par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008 |
2 - LES CARACTERISTIQUES DU « DEVELOPPEMENT LOCAL »Le développement local doit prendre en compte à la fois, les théories du développement « par en haut » (les choix économiques sont décidés au sommet de l'Etat selon une logique sectorielle fondée sur la dotation inégale en facteurs de production des territoires) et du développement « par en bas » (les ressources d'un territoire, les besoins ressentis par sa population et les initiatives qu'elle prend, combinées aux ressources disponibles, sont à l'origine d'une dynamique de développement) pour être crédible (Greffe, 1988). En poursuivant son raisonnement, ce même auteur parvient à isoler quelques caractéristiques relatives au concept de développement local, à savoir que : - un projet de développement local est transversal : il doit intégrer les domaines économique, social et culturel pour que les représentations du territoire et les réalisations économiques interagissent les unes avec les autres, - les territoires susceptibles de mettre en place un projet de développement local peuvent avoir des tailles et statuts diversifiés : l'important est qu'ils soient des « [...] espaces vécus [...] où l'on peut associer une identité culturelle et une originalité économique [...] », - un projet de développement local est une démarche collective nécessitant la mise en synergie de tous les acteurs du territoire (élus, entrepreneurs, associations, institutions, travailleurs ...), - le développement local se fonde en priorité sur les capacités endogènes de production d'un territoire, ce qui n'implique pas une fermeture sur l'extérieur mais au contraire une ouverture propice à des échanges multiples. Cette position est également défendue par Pecqueur (1992, op. Cit.) pour qui : « En réalité, le développement local n'est pas « localiste », il propose une grille de lecture du développement qui a vocation à embrasser sous un même regard l'organisation des hommes en vue de produire et de répartir les biens matériels dans une perspective d'évolution mondiale. » 33(*) De ce fait, il est nécessaire que l'information circule bien tant au sein du territoire en développement qu'à l'extérieur, pour que les initiatives des différents acteurs du développement s'enrichissent au contact les unes des autres. Par ailleurs, la formation est un enjeu décisif pour la réussite du projet, puisqu'elle permet de maintenir un niveau de savoir-faire tout en favorisant l'émergence de nouvelles compétences au sein de la population. Enfin, les pouvoirs publics locaux doivent participer au projet de développement local en facilitant les différentes interventions des acteurs locaux, ainsi d'ailleurs que ses différentes modalités d'expression industrielle. A ce sujet, en partant des « districts industriels », jadis, initiés par Alfred Marshall (1890), les économistes s'accordent en effet pour dire que les différentes manifestations industrielles du « développement local » représentent une organisation industrielle essentiellement bâtie sur des entreprises de petite taille et qui intègrent des processus de coopération localisée (ou organisation en réseaux). On y distingue, notamment, les « clusters 34(*)», les « systèmes productifs localisés ou locaux 35(*)», les « espaces serviciels 36(*)», les « technopôles », les « pôles de compétitivité », etc. * 33 Pecqueur,(1992), Le développement local, Syros, Paris, p. 138. * 34 Le cluster est définit par M. Porter (2004, p. 207), comme « un groupe géographiquement proche d'entreprises liées entre elles et d'institutions associées relevant d'un domaine donné, entre lesquelles existent des relations et des éléments communs et des complémentarités » * 35 Courlet C. (2007) (sous la dir. de) : Territoire et développement économique au Maroc : le cas des systèmes productifs localisés, Ed. L'Harmattan, Paris. * 36 Pecqueur B. (2007) : L'économie territoriale : une autre analyse de la globalisation, in Revue l'Economie Politique, n° 33, p. 47. |
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