B.
Le défaut de maîtrise de la méthodologie en lecture suivie
et dirigée
La séance se limite souvent à la lecture
d'extraits choisis. C'est souvent une lecture mal exécutée par
des apprenants que le professeur interrompt par des commentaires et des
remarques pointilleuses de temps en temps. Parfois, les apprenants se
contentent de répondre à un questionnaire dicté à
l'avance par le professeur qui, par manque de livres, introduit l'oeuvre et en
élabore lui-même le résumé sans solliciter la
contribution des apprenants.
Par la suite, le professeur reproduit au tableau quelques
paragraphes de l'oeuvre qu'il fait lire. L'étude d'une oeuvre se
réduit alors soit à l'étude d'extraits courts soit
à la reconstitution orale de texte.
Souvent, lorsqu'il existe quelques livres, l'étude des
oeuvres inscrites au programme scolaire se fait chapitre par chapitre, sans
projet d'ensemble privant ainsi les apprenants du plaisir que suscite
l'appropriation du contenu global d'une oeuvre intégrale et de la
possibilité de s'identifier aux héros. Une telle approche est
contraire aux objectifs généraux de la lecture suivie et
dirigée qui visent entre autres, comme nous l'avons indiqué plus
haut, à enseigner aux apprenants à lire une oeuvre
complète.
Pour exploiter les oeuvres au programme, certains professeurs
utilisent les schémas de la critique littéraire sans que la
nature de l'oeuvre s'y prête. Par exemple, le schéma actanciel est
devenu une panacée pour l'analyse de toutes les oeuvres alors qu'il se
prête mieux à celle des pièces de théâtre.
Les pratiques qui ont cours dans les classes de
3ème sont en rupture avec les orientations
méthodologiques officielles. Les orientations officielles
elles-mêmes ne sont pas exemptes de reproches. La lecture silencieuse qui
est la vraie lecture ne représente qu'une étape sur neuf.
L'explication des difficultés lexicales se transforme
souvent en leçon de vocabulaire. L'exploitation des difficultés
grammaticales devient un cours de grammaire. L'étude du fond du texte se
mue en questionnement évasif et à la paraphrase du texte.
L'étude de la forme n'est pas souvent abordée.
Ainsi, à la place de la lecture et de l'exploitation du
texte prennent place les activités qui n'ont que de lointains liens avec
la lecture elle-même. Ces pratiques suscitent la désaffection que
les apprenants éprouvent pour la lecture et, partant, pour
l'écrit en général.
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