I.3.2. Les indicateurs directs
à la fragilité des Etats
La santé économique et la croissance
économique étant mesurées par la performance
économique ; l'inflation, la croissance du PIB et le déficit
budgétaire sont associés à la stabilité
macroéconomique. Pour certains indicateurs qui sont
particulièrement importants pour mesurer la fragilité, on utilise
les critères beaucoup plus détachés car les données
actualisées et fiables restent difficile à trouver.
Par exemple, le taux de chômage chez les jeunes et de
l'iniquité horizontale n'existent pas dans beaucoup de pays d 'Afrique
Subsaharienne, mais ils restent toujours à inclure dans les indicateurs
de la fragilité des Etats. Similairement pour l'effectif de
refugiés d'un pays, cet indicateur pour USAID n'est pas une
donnée standard mais il est utilisé par le HCR.
Parmi les indicateurs directs à la fragilité des
Etats, USAID mentionne :
· La croissance réelle du produit intérieur
brut par habitant en parité du pouvoir d'achat, cet indicateur mesure le
volume de la production relative à la taille de la population qui tient
compte du revenu par tête. La croissance économique est le premier
indicateur pour mesurer le succès d'un pays et le coût
d'opportunité des Etats qui sortent de la violence, elle donne une
meilleure opportunité de travail ou de débuter une affaire
lucrative. Miguel et al. (2004), Collier et Hoeffler (2004) et Hoeffler et
Sambanis (2004) ont trouvé que la croissance économique est une
variable statistiquement significative pour réduire un conflit
civil ;
· Le taux d'inflation est un indicateur de base de la
stabilité macroéconomique. La fluctuation de l'inflation
déstabilise l'économie, amplifie le risque économique,
réduit la croissance et de ce fait, fait perdre aux agents la confiance
monétaire. Si les agents économiques sont incertains à
propos du pouvoir d'achat de la monnaie nationale, ils n'auront pas confiance
en décisions des décideurs politiques, ce qui conduit à la
chute de l'épargne et de l'investissement, à la fuite des
capitaux qui influe automatiquement sur l'instabilité du taux de change
et à la déviation des ressources rares dans l'inflation des
ménages. Le niveau élevé de l'inflation est un indicateur
direct de la fragilité des Etats, dans la mesure où il
démontre la faible capacité des Etats et leur instabilité
macroéconomique ou les deux à la fois. Le résultat en est
la diminution de la croissance potentiellement particulière avec divers
effets sur le pauvre qui est amené à suivre l'augmentation des
prix et demeurer dans une économie incertaine ;
· Le déficit budgétaire est un important
indicateur du risque pays. La persistance du grand déficit
budgétaire est liée à la crise de la balance des
paiements, à la hausse ou la baisse de l'inflation et d'autres sources
d'instabilité macroéconomique qui contribue à
l'échec des Etats. L'emprunt peut assembler les ressources
financières pour le secteur privé, stimuler la croissance
inflationniste, suite à l'offre de la monnaie et l expansion de la dette
externe. Le grand déficit budgétaire avec le revenu faible est un
signe de l'inefficacité des institutions fortes capables de gouverner et
de résoudre les réclamations compétitives sur les
ressources de l'Etat ;
· L'investissement fixe apparaît aussi essentiel
dans l'économie pour répondre effectivement aux chocs
économiques, au changement de l'environnement économique, permet
d'avoir une capacité de construire des infrastructures
nécessaires et investir dans une nouvelle technologie et ainsi augmenter
la capacité productive. La prise en compte de l'investissement public et
privé aident à mesurer la capacité d'un gouvernement
à financer l'investissement en infrastructures indispensables et
améliorer la confiance du secteur privé dans l'économie.
Un taux d'investissement en dessous de 20% est un signe que l'économie
est incapable de soutenir une croissance économique rapide ;
· L'investissement direct étranger est le
témoignage de la confiance de l'investisseur étranger dans un
Etat. Il est alors une source de financement pour promouvoir la croissance
économique et souvent un transfert technologique capable d'impulser la
hausse de la production du secteur réel ;
· La stabilité externe influe également sur
l'efficacité de l'aide publique au développement, dans la mesure
où elle augmente le risque pays et l'instabilité de la balance
des paiements, ce qui influe sur la dette extérieure.
L'intégration économique mondiale crée des risques que des
opportunités, principalement le risque de déficit de la balance
des paiements et de la crise de la dette extérieure. La crise de la
balance des paiements mine et renverse la performance économique vers
d'autres régions, et quand elle est combinée à d'autres
facteurs comme ceux mesurant l'inefficacité d'un pays peut conduire
à l'échec d'un Etat ;
· L'ouverture commerciale est un élément
essentiel pour un pays afin d'avoir une stabilité
macroéconomique. L'ouverture commerciale étant
corrélée avec la bonne gouvernance et l'ouverture
économique générale, permet aux pays fragiles de respecter
un bon nombre de règles. La précaution s'avère
indispensable dans l'interprétation de cette variable comme indicateur
de la politique d'ouverture ou de la compétitivité. Les grands
pays situés loin d'un grand marché tendent à avoir un
ratio d'ouverture bas sans respecter si le régime politique est ouvert
ou non. Parallèlement, les petits pays disposent d'un ratio commercial
élevé, avec même des politiques commerciales
protectionnistes. Un pays avec un grand niveau d'exportation de pétrole
ou autres produits clés comme le diamant et la bauxite ont souvent
disposé d'un ratio commercial élevé quel que soit son
régime politique. L'idée que le bas niveau de l'ouverture
commerciale soit corrélé avec d'autres causes de l'échec
des Etats a été établie à l'université de
Maryland.
D'autres chercheurs ont trouvé que le haut niveau de
l'ouverture commerciale est corrélé avec une gouvernance forte et
que l'ouverture commerciale cause l'orientation des institutions.
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