3.2 Recommandations
3.2.1 Par rapport aux expériences de la Commune
rurale Analavory en matière de crédit
Il serait intéressant de recourir à une analyse
comparative de l'évolution des indicateurs d'accès entre deux
communes qui disposent le même nombre de caisses/agences. Cela
permettrait de connaître la santé du crédit formel dans la
CRA. Les comparaisons avec les évolutions nationales sont assez
relatives car les données consolidées englobent des zones
dépourvues de caisses/agences. Ce fait peut réduire certainement
les valeurs des indicateurs au niveau national.
Pour plus de précision, l'indicateur taux de
pénétration pourrait être détaillé en
quatre
séparément :
- le taux de pénétration par rapport aux
bénéficiaires annuels de crédit ;
- le taux de pénétration par rapport aux
épargnants actifs ;
- le taux de pénétration par rapport aux
bénéficiaires de services ou aux clients/membres
actifs ;
- le taux de pénétration par rapport aux cumuls des
clients/membres.
Ainsi, le taux d'utilisation du produit de crédit
uniquement, sera connu à chaque année.
Quant aux coefficients se trouvant au dénominateur de
la formule de calcul, il serait également important de considérer
la population active vue que les enfants et les personnes trop
âgées ne travaillent pas et ne constituent donc pas des personnes
cibles.
Pour une appréciation socio-économique de
l'accès au crédit, le pourcentage de femmes
bénéficiaires est un indicateur intéressant. En raison de
l'indisponibilité des données correspondantes auprès de la
CECAM, l'étude de cet indicateur n'a pas été possible.
Chaque EMC est invité à appréhender cet
élément afin d'avoir une idée sur l'écart des
besoins en crédit selon le genre.
3.2.2 Par rapport aux facteurs influençant la
motivation des paysans à accéder au crédit formel
3.2.2.1 Adoption du type de remboursement à
échéance unique pour les ménages les plus pauvres
Les paysans rencontrent des problèmes leur empêchant
d'utiliser les services des EMC. Leur
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motivation dépend de plusieurs facteurs. C'est surtout
le mode de remboursement adopté par les EMC qui ne leur convient pas.
Les ressources financières étant réellement rares pendant
la période de soudure, les EMC pourraient penser à ne reprendre
l'argent prêté ainsi que les intérêts qu'à
partir de la période de récolte. En général, les
agriculteurs ont besoin de crédit quelque temps avant les travaux de
champ c'est-à-dire vers le mois d'Octobre. Donc, un remboursement de la
totalité qui s'effectue sept mois après, vers le mois de Mai,
leur serait d'une grande aide. Pour ceux qui ont besoin de financement pour des
activités en contre saison, les EMC peuvent procéder tout de
suite au remboursement des intérêts dès le mois qui suit le
déblocage. En effet, les paysans disposent encore d'un peu d'argent
à ce moment là. Si ce type de remboursement constitue un risque
pour les EMC, ces derniers pourraient étudier et prendre en compte la
suggestion en fonction des ménages emprunteurs. Autrement dit, il
faudrait l'adopter tout au moins aux exploitants les plus pauvres en fixant un
seuil de revenu mensuel limite lors de d'étude de dossier. En supposant
qu'un individu n'arriverait pas à vivre qu'au-delà des 2/3 de son
revenu mensuel, les intérêts perçus à chaque mois ne
doivent donc pas dépasser les 1/3 de ce revenu mensuel. Et si ce dernier
se trouve en dessous de Ar 3 000 par exemple, les EMC devrait songer au type de
remboursement proposé c'est-à-dire à
échéance unique au mois de la récolte. Cela
éviterait également de fréquents déplacements.
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