Section 2 : Les difficultés de mobilisation
relevant de la municipalité
La prise en compte de la population dans la gestion des
affaires de la commune apparait comme une donnée capitale. Elle peut
aussi s'annoncer comme un facteur de mobilisation ou de démobilisation
dans la commune. En plus de cela, les autorités communales y trouvent
également leur part de responsabilité.
Il sera examiné les difficultés de
mobilisation tenant à la population (paragraphe 1) avant
d'étudier les causes relevant des autorités communales
(paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les causes tenant à la
population
Les citoyens sont les acteurs incontournables dans
l'exécution des programmes communaux. Ils sont les bras armés de
la commune. Ils participent peu aux séances du conseil. Cependant, le
niveau d'implication des populations de la commune V dans la gestion des
affaires locales reste très limité et dans la plupart des cas
inexistant. La population ne s'intéressant pas à la gestion de la
commune ignore ces droits et n'en jouit pas. Elle développe
l'idée selon laquelle « la gestion des affaires communales
relève de la seule compétence des autorités localement
élues». Or, sans son implication dans la
gestion de la commune, elle ignorerait la gestion qui est faite des
impôts et taxes perçues sur elle. Par ce fait, elle ne serait pas
encouragée à payer ses contributions fiscales. A son avis, cela
profite seulement aux responsables de la commune. Cela peut être dû
au faite que la population de la commune V est en grande partie
illettrée ou parce que ceux qui sont instruits n'ont pas suffisamment le
temps pour s'intéresser à la gestion de la commune.
Par ailleurs, les citoyens sont peu informés sur la vie
des collectivités territoriales et exercent par voie de
conséquence, très de peu de contrôle sur l'action
communale. Les procès verbaux des sessions des conseils des
collectivités territoriales, les choix définitifs des
priorités d'investissements et des options budgétaires, le
contenu des comptes administratifs des maires sont autant d'informations
utiles, mais qui demeurent inconnues de la majorité des citoyens des
collectivités territoriales.
En outre, il convient de noter qu'avec le faible niveau de
revenus des habitants, il n'est guère facile d'exiger d'eux une
contribution fiscale. Par ailleurs, l'engagement des populations pour payer des
impôts et taxes pourrait s'accroître si en retour, elles pouvaient
bénéficier d'infrastructures sociales et communautaires ou sous
forme de services sociaux améliorés.
De notre analyse, il ressort que la population de la commune V
ne paraît la seule responsable de ces difficultés de
mobilisation. Une grande part de responsabilité incombe aux responsables
de la commune.
|