III.3.4. Le déficit
budgétaire et l'épargne intérieure
Le
faible épargne nationale faite que le Rwanda a toujours besoin de
l'extérieur pour répondre à ses besoins de financement
multiples notamment pour faire entrer les devises qui devaient pourtant
provenir des exportations. Les aides s'inscrivent aussi dans une même
perspective de faible capacité intérieure de financement.
Tableau 23: Evolution
comparée de l'épargne intérieure et le déficit
budgétaire de 1988 à 2003(en milliards de Frw)
année
|
Epargne intérieure
|
Déficit budgétaire
|
1988
|
16.7
|
-5.3
|
1989
|
15.7
|
-2.3
|
1990
|
11.5
|
-21.4
|
1991
|
5.5
|
-27.7
|
1992
|
8.1
|
-38.3
|
1993
|
4.1
|
-41.2
|
1994
|
-80.0
|
-20.7
|
1995
|
-33.0
|
-46.3
|
1996
|
-26.6
|
-55.9
|
1997
|
-22.5
|
-52.0
|
1998
|
-4.8
|
-51.6
|
1999
|
0.9
|
-64.3
|
2000
|
6.0
|
-67.7
|
2001
|
0.5
|
-71.9
|
2002
|
-1.4
|
-74.8
|
2003
|
-1.0
|
-95.5
|
Source : BNR, Indicateurs de développement
du Rwanda 2004.
Graphique 12: Evolution de
l'épargne intérieure et du déficit Budgétaire de 1988
à 2003 en milliards de Frw.
Source : nous -
même à partir du tableau 23.
Le
tableau et le graphique ci-dessus démontrent une variabilité
forte de l'épargne intérieure au Rwanda au cours de la
période considérée avec une très grande tendance
à la baisse. De 1988 à 1993, elle était positive mais
très insignifiante qu'en 1994 où elle a fortement baissé
à cause de la guerre. Après cette période, elle a connu
une hausse mais tout en demeurant négative.
En
1999 jusqu'en 2001 les efforts des autorités ont pu rendre positive
l'épargne intérieure. En 2002 et l'année suivante,
l'épargne intérieure a un solde négative. Quand on
dépense beaucoup que des revenus perçus on ne parvient pas
à épargner, l'épargne est donc négative. Comme
l'épargne explique bien l'investissement, l'investissement est aussi
négatif qui fait qu'il n'y a pas de création d'emploi
d'où l'augmentation de chômage qui amènera à une
diminution du revenu et le ralentissement de l'activité
économique. Le déficit budgétaire a des effets
négatifs sur l'épargne nationale.
III.3.5.Le déficit
budgétaire et la production nationale
Certaines modalités de financement du
déficit budgétaire (comme par exemple emprunts) freinent la
production nationale car le montant payé peut servir à d'autre
investissement.
Tableau 24: Evolution
comparée de la production nationale et du déficit
budgétaire (en milliards de Frw).
année
|
Secteur primaire
|
Secteur secondaire
|
Secteur tertiaire
|
Déficit budgétaire
|
1985
|
223.6
|
88.4
|
156.1
|
-2.6
|
1986
|
243.1
|
97.2
|
153.9
|
-2.0
|
1987
|
246.8
|
89.3
|
155.3
|
-6.7
|
1988
|
247.4
|
98.8
|
170
|
-5.3
|
1989
|
247.6
|
99.6
|
171.5
|
-2.3
|
1990
|
242.4
|
106.1
|
180.1
|
-21.4
|
1991
|
232.2
|
102.1
|
174.2
|
-27.7
|
1992
|
249.2
|
107.7
|
186.7
|
-38.3
|
1993
|
229.4
|
95.3
|
173.4
|
-41.2
|
1994
|
115.6
|
36.6
|
97.9
|
-20.7
|
1995
|
148.9
|
55.7
|
135.2
|
-46.3
|
1996
|
178.8
|
68.6
|
141.2
|
-55.9
|
1997
|
185.1
|
84.3
|
167.3
|
-52.0
|
1998
|
205.2
|
86.5
|
186.6
|
-51.6
|
1999
|
223.5
|
92.7
|
200.4
|
-64.3
|
2000
|
243.2
|
96.8
|
208.6
|
-67.7
|
2001
|
260.1
|
106.2
|
215.1
|
-71.9
|
2002
|
299.1
|
112.5
|
224.1
|
-74.8
|
2003
|
286.9
|
120.4
|
234.8
|
-95.5
|
2004
|
288.9
|
125.8
|
253.7
|
-106.3
|
Source : BNR, Rapport sur l'évolution
économique 2002
MINECOFIN, Indicateurs de développement
du Rwanda 2005.
Le financement du déficit budgétaire a un impact
négatif sur la production nationale. Comme nous avions
précisé en haut le service de la dette freine les investissements
nationaux qui sont les dépenses en capital comme : la construction
des infrastructures (des routes, des hôpitaux, des infrastructures de
télécommunication, de l'énergie, l'aménagement
des marrais et l'irrigation, adoption des techniques modernes dans
l'agriculture, adoption des techniques modernes dans l'élevage,
aménagement du milieu urbain. Le financement du déficit
budgétaire par l'emprunt réduit la capacité nationale par
le fait de service de la dette d'où la carence de développement
de transport , carence des mains d'oeuvre qualifiés , manque de
techniques modernes au secteur primaire , carence des matières
premières, carence d'industrie de transformation . Cette faible
capacité explique bien la faible production au niveau national
d'où le ralentissement de la croissance économique.
|