3-2 / Compétitivité dynamique :
La compétitivité dynamique doit être
distinguée de la compétitivité statique (ou
compétitivité structurelle) par le fait qu'elle est basée
sur des facteurs hors prix et tient à ce qu'un producteur se maintient
ou progresse sur un marché en raison de la nature de ses produits
(l'électronique Japonaise, la haute couture Française...), elle
dépend de facteurs tels que les performances des produits vendus, la
fiabilité, l'image de marque, les conditions de financement ou de
consommation...
Les prix jouent un rôle secondaire et une baisse
(hausse) des prix dans le cadre d'une dépréciation
(appréciation) de la monnaie a peu d'impact sur la
compétitivité.
Il apparaît donc évident que les piliers de cette
compétitivité est la réalisation d'économies
d'échelle, source d'avantage de coût ,d'une part, la recherche et
l'innovation technologique, source de différenciations des produits,
d'une autre part.
A/ L'économie d'échelle
D'une manière générale, on peut dire que
les rendements d'échelle sont croissants lorsque la production augmente
dans des proportions plus importantes que les quantités d'intrants ou de
facteurs de production mis en oeuvre.
En fait, il existe deux types de rendements
d'échelle : Interne et Externe.
C Les rendements d'échelle sont dits internes à
l'entreprise lorsqu'ils sont limités à l'effet des
quantités d'intrants utilisées par une firme donnée sur sa
propre production uniquement. En réalité, la réalisation
d'économies d'échelle, est à l'origine, dûe
à l'existence du phénomène d'indivisibilité
lié à la nature de production, puisqu'il y a
indivisibilité chaque fois que la capacité de production en
termes d'équipements ou d'autres types d'intrants ne peut être
adaptée au volume de production souhaité.
C Les rendements d'échelle sont dits externes à
l'entreprise lorsque le coût par unité dépend de la
dimension de l'industrie et non nécessairement de la dimension d'une
firme quelconque en particulier. Ces économies, lorsqu'elles sont
étendues, permettent pour un pays possédant au départ une
industrie importante, de maintenir son avantage même si un autre pays
pourrait potentiellement produire les mêmes biens à un coût
plus faible.
B/ Différenciations des produits et avantages
technologiques
Il est clair que la compétitivité-prix de
certains pays en voie de développement a obligé les pays riches
à développer la compétitivité structurelle qui est
relative aux caractéristiques intrinsèques du produit comme sa
qualité, le degré d'innovation qu'il renferme, la
notoriété de la marque ...
En fait, pour maintenir sa position compétitive, une
entreprise doit diversifier ses produits, c'est à dire elle doit
être à l'écoute des besoins et attentes de ses clients,
cela peut être aperçu de deux façons :
1) Une différenciation verticale des produits :
entendu comme une offre de gamme complète de produits, adaptée
à la diversité des revenus ;
2) Une différenciation horizontale et ce dans
l'objectif de contenir la diversité des goûts.
Il va sans dire que l'avantage technologique exprimé
essentiellement par l'innovation et le progrès technique, constitue un
acquis pour les pays avancés qui va leur servir à maintenir leur
compétitivité et leur hégémonie économique
et donc creuser l'écart en matière de développement avec
les pays suiveurs.
Toutefois, ce schéma peut déboucher sur une
analyse en terme de cycle de vie des produits. En effet, si un produit est
lancé dans un pays qui l'a crée (il s'agit
généralement d'un pays développé jouissant d'un
potentiel d'innovation) puis, exporté lorsque la demande
s'accroît, vers des pays d'égal niveau de développement.
Ensuite, la production une fois normalisée, la recherche
d'économies sur les coûts peut justifier une délocalisation
de la fabrication dans des pays où la main d'oeuvre est bon
marché, qualifiée et disciplinée.
La délocalisation peut ne concerner que certains
segments d'activités : première transformation, montage,
centres de recherche, réseaux de distribution, sièges sociaux
(dans les paradis fiscaux), etc. Les inégalités de
développement entre nations dépendent alors de l'importance de la
valeur ajoutée par chaque segment et de ce qu'il en restera sur place
comme contre partie en revenus (salaires, profits et intérêt).
Le rattrapage des pays en voie de développement
apparaît donc comme l'accumulation du capital en vue d'acquérir
dans un premier temps, les moyens d'adaptation et d'imitation technologique
puis, vient l'innovation proprement dite dans un objectif ultime de se tailler
définitivement une part dans un marché mondial où la
concurrence est de plus en plus rude.
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