Section 3 : Types de
compétitivité :
On se propose dans ce qui suit de préciser que la
compétitivité n'est pas une notion unitaire globale. Une
distinction entre ses différents types s'impose :
3-1/ compétitivité statique
Il s'agit d'une compétitivité conjoncturelle,
réversible, qui dépend, en fait, des coûts ou des prix
relatifs, qualifiée souvent de compétitivité
« Manipulable ».
A/ Compétitivité - coût :
Un pays se trouve dans une situation de
compétitivité - coût, lorsqu'une baisse relative des
coûts de production lui permet d'augmenter ses exportations, de gagner
des parts de marché, d'équilibrer la balance commerciale ou
d'accroître son excèdent. Cette compétitivité -
coût se réfère à la comparaison internationale des
coûts et se ramène souvent à une comparaison des
coûts en travail, eux-mêmes dépendants des salaires, des
charges sociales et de la productivité, tels qu'il sont décrits
dans la théorie Ricardienne.
En effet, un indice de compétitivité -
coût (CC) peut être dégagé en faisant le rapport
entre les coûts de production unitaire d'un bien local et ceux de ce
même bien produit à l'étranger, la formule s'écrira
alors :
Coût de production unitaire du
bien « i » du pays
CC =
Coût de production unitaire du
bien « i » à l'étranger
Un pays est dit compétitif ou possédant un
avantage comparatif, si son rapport de compétitivité - coût
est inférieur à l'unité.
Il va sans dire que cette théorie basée sur les
avantages comparatifs tels qu'ils sont analysés chez Ricardo se voit de
nos jours dépassée et ce en raison non seulement de ses
hypothèses peu réalistes mais, surtout de l'avènement
d'autres facteurs agissant sur les coûts.
B/ Compétitivité - prix
Ce type de Compétition
qui n'est pas totalement indépendant du système des
coûts, est basé essentiellement sur le taux de change et ses
fluctuations.
Si pour les pays développés, le taux de change
est généralement flottant, son appréciation ou encore sa
dépréciation tiennent aux mécanismes du marché,
les pays en voie de développement adoptent
généralement un régime de change fixe se protégeant
ainsi contre les aléas du marché international en jouant sur la
baisse du taux de change. En d'autres termes la dévaluation
s'opère dans un contexte de déficit de la balance commerciale
entraînant un déficit des opérations courantes et donc une
pression à la baisse sur le cours de la monnaie.
En règle générale, le déficit
provient d'une inflation plus forte dans le pays que dans le reste du Monde, de
fait, il est possible de distinguer les dévaluations défensives,
qui ont pour but de « remettre les pendules à
l'heure. » en ajustant sur la parité d'achat et les
dévaluations offensives qui visent une sous- évaluation de la
monnaie, les exportations sont ainsi rendues moins
chères.
Il va sans dire que lorsque la compétitivité
repose moins sur les prix que la nature des produits, les effets
néfastes de la dévaluation risquent de l'emporter sur les effets
positifs.
Par ailleurs, des indicateurs de mesure de la
compétitivité - prix sont utilisés par l'OCDE pour
comparer les positions compétitives relatives de ses pays membres, il
s'agit de la compétitivité à
l'importation qui est mesurée par l'écart entre le prix
des producteurs sur le marché K et celui de leurs concurrents :
Pk - PMk
Où Pk et PMK
représentent respectivement le prix de production sur le
marché K et le prix d'importation sur le même marché.
Quant à la compétitivité à
l'exportation est représentée par le différentiel
entre le prix d'exportation d'un pays et celui de ses concurrents sur leurs
marchés en communs :
PXi - PCXi
Où PXi et PCXi représentent
respectivement le prix d'exportation du pays « i » et le
prix ses concurrents.
Enfin, l'indicateur de compétitivité
globale est mesuré par une moyenne pondérée des
compétitivités à l'importation et à
l'exportation :
(1 - mii) (PXi -
PCXi) + mii (1-Si i) (Pk -
PMk )
où mii et Si i
représentent respectivement la part de la demande intérieure dans
la demande totale adressée à « i » et la
part de la production dans le total de l'offre de « i »
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