Section Il : les faiblesses de la
Compétitivité tunisienne
L'orientation de plus en plus poussée vers une
politique d'ouverture avait pour motif principal l'amélioration de la
compétitivité et un meilleur positionnement de l'économie
tunisienne sur des marchés extérieurs.
Or, on a pu relever au cours de ce processus malgré
les indicateurs positifs que la compétitivité de
l'économie comporte toujours quelques sources de faiblesses dont
l'existence de certaines remonte à la période de la mise en
oeuvre du programme d'ajustement structurel (PAS) où la manipulation du
taux de change et d'incitations à l'offre butent sur des
phénomènes d'inélasticité se traduisant par un
coût relativement important.
A cet effet, il y a lieu de souligner qu'il est risqué
et même illusoire de croire qu'il est possible de rattraper un retard
structurel de compétitivité moyennant des corrections du taux de
change ou à un jeu d'incitation.
D'autres sources de faiblesses se voient attribuées
soit à la conjoncture internationale qui sévit la plus part des
pays en voie en développement notamment la Tunisie, soit aux
problèmes relatifs aux secteurs productifs et financiers et qui se
résument en :
Ø L'amorce d'un processus régressif de la
contribution de la compétitivité - prix en raison de
l'accentuation de la concurrence sur les marchés à l'exportation,
qui, n'a pas été accompagnée d'une compression suffisante
des coûts des facteurs de production ;
Ø Une diminution des parts de marché qui s'explique
par l'orientation de nos exportations vers des marchés traditionnels
limités et par le poids prépondérant de certains produits,
comme le Textile et l'Habillement, dont la demande mondiale est en train de
fléchir ;
Ø L'orientation de l'investissement privé vers les
secteurs les moins exposés à la concurrence
étrangère. la répartition sectorielle des investissements
privés révèle une nette diminution de la part des
industries manufacturières au profit d'autres secteurs ;
Ø L'apparition de pressions sur les paiements
extérieurs, ayant pour origine l'aggravation du déficit
commercial et la capacité de financement du secteur bancaire en raison
de la stabilisation de la part des créances classées à un
niveau relativement élevé .
En outre, il convient de signaler que le principal handicap
qui heurte la politique d'ouverture et la promotion des exportations est
l'absence de l'effet de compétitivité structurelle
découlant de certaines contraintes qui caractérisent aujourd'hui
l'économie tunisienne.
Ces contraintes sont relatives notamment à
l'insuffisance de maîtrise technologique, à la sous accumulation
du capital humain et à la faiblesse des effets de multiplication et
d'intégration sectorielle.
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