B-revue de littérature
Le concept de gestion du risque de façon
générale est très utilisé en gestion et en finance
en particulier. Nous ne pourrons aborder la gestion du risque de financement en
micro finance sans faire une revue de quelques auteurs qui ont
déjà abordé ce problème.
Craig CHURCHUL et Dan COSTER (2000) dans « Manuel de
gestion des risques en micro finance » je cite « le risque
est l'exposition à une forte probabilité de perte. Ce n'est pas
une mauvaise chose en soit. Il est vrai qu'il est indispensable de prendre des
risques pour la bonne marche des activités de micro crédits mais
il est très important de prendre des risques calculés. Ceci
réduit la probabilité de réaliser des pertes et minorise
le degré de la perte au cas où celle-ci arrivait ». De
cette citation il ressort que la gestion du risque à une grande
importance dans les activités des IMF et de ce fait elle implique la
prévention des problèmes potentiels et la décision
anticipée. Pour eux la gestion du risque en micro finance est un
processus continu car la vulnérabilité change avec le temps. Ils
proposent trois étapes pour gérer un risque :
1. identifier les vulnérabilités actuelles et
futures ;
2. suivre l'efficacité des contrôles ;
3. concevoir et mettre en oeuvre les contrôles pour
mitiger les risques.
Pour ces mêmes auteurs, le premier pas pour limiter le
risque de financement implique le choix des clients pour s'assurer qu'ils ont
la volonté et la capacité de rembourser le prêt. Ainsi pour
analyser le profil du client par rapport au crédit, ils proposent
l'utilisation des cinq C pour une meilleure identification du client
(Caractère, Capacité, Capital, Cautionnement, et Condition).
Pour Claude ROYER, dans « calcul, analyse et
gestion de portefeuille à risque » la gestion du risque de
portefeuille doit être évaluée à travers trois
ratios :
1. ratio de portefeuille à risque ;
2. ratio des paiements en retard ; et
3. ratio du taux de recouvrement.
Pour lui le PAR est important pour mesurer le risque actuel et
les pertes potentielles à venir. Ce ratio indique la situation
présente et nous informe des conséquences si rien n'est entrepris
pour corriger la situation. Cet auteur, met l'accent sur le critère
d'évaluation du risque de financement sans proposer des outils pour la
réduction de la probabilité de réalisation du risque.
Pour ODJO D. et GBOSSAME B. (2000), dans «
la FECECAM-Bénin face à la gestion des risques liés
à l'obtention d'une ligne de crédit extérieur »
je cite « le bon fonctionnement des opérations de
crédit dépend en partie du sérieux avec lequel les
dossiers de crédits ont été analysés. Il
dépend également de l'évolution du secteur
d'activité de l'emprunteur et de tout autre événement
pouvant influencer le cours normal de ses activités ». Ainsi,
l'offre de crédit doit être reposée sur une analyse
rigoureuse du risque lié au crédit. Le crédit ne peut
être offert que sur la base de critères économiques et non
ethniques.
Pour AGBODAN M. M. et AMOUSSOUGA G. F. (1995), dans
« les facteurs de performance de l'entreprise, paris » les
dérapages en matière d'offre de crédits constituent la
source principale de la mauvaise gestion dont souffrent les banques. Ils
conduisent le plus souvent à des défaillances fréquentes
des débiteurs et donc à l'enregistrement des impayés.
Ces auteurs montrent encore l'importance d'une bonne gestion
du risque dans l'octroi de crédits pour dire qu'une mauvaise gestion du
risque peut conduire à la faillite des IMF.
Pour aborder dans le même sens AMADOU S. A. (2000),
dans « mobilisation de l'épargne et octroi de crédit
dans le département de l'Atacora, cas des CLCAM de
Djougou,Péhunco et de Pensoulou » a montré que
l'analyse des impayés issus des opérations de crédit
s'explique par le manque de formation sur la gestion des crédits
à l'endroit des bénéficiaires de crédit,
l'insuffisance du suivi de l'emprunteur. Ainsi, pour réduire la
probabilité de perte, il faut une bonne formation et suivi de
l'emprunteur.
Pour Henri Dommel, dans « méthode et outils
de gestion du risque dans les institutions de micro finance : cas du
F I D A » il faut une mise en place des systèmes de
garanties pour une bonne gestion du risque dans les institutions de micro
finance.
Graham A. N. Wright et Léonard Mutesasira, dans
« l'épargne des pauvres et ses risques relatifs »
trouvent qu'il faut gérer le risque de financement en utilisant les
moyens traditionnels à savoir :
1. connaissance de l'emprunteur ;
2. application des plafonds d'endettement ;
3. prise de garanties.
Denis PESHE et Dominique LESAFFRE dans « micro
finance et sécurisation du crédit aux exploitations
familiales » trouvent qu'il faut sécuriser le crédit en
utilisant des politiques de gestion de risque et des fonctions de garantie et
sécuriser les revenus par les couvertures des risques individuels et la
gestion des risques covariants (adopter les stratégies de
diversification des activités productives).
Au regard de cette revue, le risque a une incidence cruciale
sur l'activité des IMF. Il affecte l'efficacité et l'efficience
de ces institutions. De ce point de vue, le point de départ de la
gestion du risque est la détermination des menaces au succès de
l'activité. Ainsi il faut élaborer des stratégies et des
plans pour tenter d'éliminer les risques identifiés afin d'aider
à prendre des décisions éclairées.
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