B. les aspects économiques et
démographiques
Considérant les ressources foncières, on peut
relever des valeurs agricoles importantes sur les terres situées sur la
zone des Niayes. Une importante activité de maraichage et de plantes
fruitières se développent sur les zones du littoral en raison de
la nappe phréatique qui affleure. Aussi, la qualité de l'eau
(douce) favorable au développement de l'agriculture irriguée et
du maraichage explique l'importance de la zone foncière.
La zone côtière précisément joue un
rôle extrêmement important dans l'économie
sénégalaise. En effet, certaines activités
économiques particulières y sont développées
(tourisme, pêche, activités agricoles et commerciales,
activités minières).
D'abord, il y a le tourisme. Ce dernier constitue l'une des
principales sources de devises du pays dont il représente la
deuxième activité économique après la pêche
(273 milliards de FCFA de recettes en 200210 ). Il contribue pour
environ 4,6% à la formation du PIB, avec environ 267 500 emplois directs
et 25 000 emplois indirects. Il faut noter que celui-ci est avant tout un
tourisme balnéaire bien que se développent un tourisme d'affaires
et un tourisme de découverte basé sur les réserves et
parcs nationaux.
Ensuite, il y'a la pêche qui peut être artisanale
ou industrielle. Elle est pratiquée aussi bien dans la Zone Economique
Exclusive (ZEE) que dans les estuaires et ce secteur occupe le premier poste
des exportations du pays devant l'arachide et les phosphates. Elle est d'une
importance capitale pour l'économie nationale. Elle peut s'exercer
très bien dans le DPM et ce dernier souvent accueille des
infrastructures qui peuvent servir soit au débarquement des produits de
la pêche (les ports) ou soit à leur transformation.
Le DPM peut aussi accueillir des activités agricoles.
En effet, les « Niayes » sont le lieu privilégié du
maraîchage, activité économique extrêmement
importante tout le long de la Grande côte.
10 Source : Rapport national
sur les activités socio économiques du Sénégal en
2002.
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Mater !!, droit de l'environnement. THEME : La
gestion de l'environnement sur le Domaine Public Maritime au
Sénégal : Etude
de la Grande Côte. Présenté par
Malick SANOKHO
Il existe également des activités liées
à l'exploitation minière (sels, sables, coquillages, emplacements
de minéraux lourds). On remarque de facto que des activités
commerciales sont mises en branle le long de la zone côtière et
elles sont relatives à la pêche, à l'agriculture, à
l'exploitation minière et aux ventes d'algues.
Par ailleurs, le domaine du littoral constitue le foncier le
plus onéreux au Sénégal avec le mètre carré
qui peut excéder 100 000 francs dans certains endroits (la corniche
Ouest de Dakar par exemple). L'accès ou la proximité avec la mer
constitue pour les populations une place privilégiée, ce qui
explique leur goût profond à trouver demeure dans ces espaces du
littoral.
Il faut dire que cela se traduit par les enjeux énormes
sur le foncier situé sur le DPM car la demande est devenue très
forte. Comme disait l'adage « toute chose étant égale
par ailleurs »
D'ailleurs sur le plan démographique,
la zone littorale accueille une forte concentration de la population en
relation avec le développement des activités économiques.
En effet, le littoral Sénégalais constitue un espace de
concentration de la plus grande partie de la population urbaine en rapport avec
l'essor économique de cette zone. Cette zone abrite environ les 2/3 de
la population du Sénégal sur une population d'environ 11 millions
d'habitants dans les centres urbains et la capitale, tous situés en bord
de mer, et qui continuent à recevoir des populations en provenance de
l'intérieur. Ces populations appartiennent à différentes
communautés (communautés de pêcheurs, agricoles,
ouvrières et minières) en fonction de l'activité
exercée. A ceux-ci, il faut ajouter les nombreux nationaux et
étrangers qui viennent s'installer sur le DPM pour la
villégiature.
Aujourd'hui, la bande côtière maritime sur la
région de Dakar abrite des installations humaines, touristiques et
industrielles qui privent l'accès aux populations à la mer et
à la fraicheur du climat marin. Même la bande terrestre de
sécurité de la zone aéroportuaire n'échappe pas
à cette boulimie foncière des affairistes. Des maisons
construites à 50 m de la piste où atterrissent et d'où
décollent les avions, cela laisse perplexe et inquiète tout
observateur censé. De ce fait, le patrimoine national, la
sécurité et le bien être des populations sont
sacrifiés sur l'autel d'ambitions et d'appétits financiers.
Certaines personnes parlent de spéculation foncière aux
mépris des lois de protection du littoral. Récemment le rapport
de
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Mater !!, droit de l'environnement. THEME : La
gestion de l'environnement sur le Domaine Public Maritime au
Sénégal : Etude
de la Grande Côte. Présenté par
Malick SANOKHO
l'ONG Aide transparency11 avait fait état de
cela, tout en procédant à un réquisitoire
sévère de la manière dont nos gouvernants gèrent le
DPM.
En effet, l'importance de la gestion de l'environnement sur le
DPM, ne tient au fait que ce dernier est une zone d'intérêt
stratégique au plan environnemental, économique et
démographique dont la préservation demeure vitale pour l'Etat
d'où la pertinence de la mise en place de textes Juridiques et
d'institutions en charge du respect de leur application effective.
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