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La gestion de l'environnement sur le domaine public maritime à  Dakar

( Télécharger le fichier original )
par Malick Sanokho
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master II en droit de l'environnement 2007
  

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PARTIE I :

IDENTIFICATION DES PROBLEMES DE GESTION DE

L'ENVIRONNEMENT

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Mater !!, droit de l'environnement. THEME : La gestion de l'environnement sur le Domaine Public Maritime au Sénégal : Etude

de la Grande Côte. Présenté par Malick SANOKHO

L'identification des problèmes qui assaillent le DPM ne peut impérativement se faire sans une étude préalable portant sur l'état des lieux. La section I, ainsi, porte sur la description du DPM, particulièrement la grande côte et la section II consiste à identifier les réels problèmes relevés sur le littoral.

SECTION I : DESCRIPTION DU DPM

Vue l'entendue du littoral sénégalais (en particulier les Niayes) avec une diversité d'écosystèmes marin et côtier, il serait indispensable de faire une étude descriptive faisant état des lieux. Cela permet par ricochet d'identifier les problèmes essentiels et de proposer des solutions.

Para I. aux plans physique et socioéconomique

Ce paragraphe s'articule autour de deux points: la description physique de la grande côte d'une part et d'autre part, il s'agit d'identifier les aspects socio-économiques du DPM.

A. les aspects fonciers et écologiques

La grande côte qui fait l'objet spécifique de cette étude, est une partie intégrante des Niayes du Sénégal. Elle se caractérise sur le plan physique par des sols sablonneux et des sols rocheux par endroit plus proche des vagues. De façon générale, la morphologie de la région des Niayes se caractérise par diverses formes de reliefs allant des sommets dunaires, qui culminent entre 15 et 20 m, aux dépressions interdunaires où affleure la nappe phréatique. Ainsi un vaste manteau de sables des formations du quaternaire couvre et commande l'allure du paysage local. On distingue globalement trois grandes unités géomorphologiques : les dunes intérieures ou dunes rouges, les dunes semi-fixées, et les dunes blanches vives.

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de la Grande Côte. Présenté par Malick SANOKHO

Les dunes rouges4 sont alignées dans la direction NNE-SSW au nord du secteur, et d'orientation N-S entre Mboro et Potou, dans le sens des alizés continentaux (vents dominants de saison sèche).

Ce sont des dépressions interdunaires dont le fond est occupé par la nappe phréatique, subaflleurante (Blouin, 1990). Ceci a permis le maintien d'une flore relique d'origine guinéenne (12% des espèces), caractérisée notamment par le palmier à huile (Elaeis guineensis) que l'on trouve autour des dépressions.

On distingue d'ouest en est :

Les dunes littorales vives, situées entre la plage sableuse et les dunes jaunes semi fixées. Cette première catégorie de dunes dites « dunes blanches » ou encore « dunes maritimes » est le résultat de la recrudescence de la déflation éolienne, facilitée par les rigueurs climatiques. Elles datent de la période actuelle ou subactuelle et sont orientées de manière conforme à la direction dominante des masses d'air. Elles sont façonnées par les vents alizés à partir du matériau sableux côtier. Elles bordent le littoral et se forment à partir des apports de la plage, nourries par la dérive littorale. Généralement, elles surplombent les autres formations dunaires. Leur orientation est peu précise.

Les dunes littorales semi-fixées ou « dunes jaunes » constituent une bande irrégulière et discontinue. Elles s'intercalent entre les dunes vives littorales et les dunes intérieures.

Les dunes jaunes se terminent parfois par des fronts abrupts de 10 à 20 m.

Les dunes rouges fixées font suite au système des dunes jaunes. D'après les estimations faites par Staljanssens (1986), la largeur de cette bande continue est inférieure à 3 kilomètres.

Entre les systèmes dunaires, des dépressions hydromorphes s'égrènent le long de la grande côte. Ce sont les Niayes sensus stricto5, cuvettes inondées par des fluctuations de la nappe phréatique au cours de l'année. La nappe y affleure périodiquement, provoquant la formation de marais temporaires ou permanents qui donnent son cachet particulier à cette région.

Par ailleurs, les Niayes occupent une superficie de 2000 km2 environ et correspondent à une bande longue de 135 km et large au maximum de 35 km. Elles abritent environ 419 espèces représentant près de 20% de la flore sénégalaise. Elles sont le lieu privilégié du maraîchage, activité économique extrêmement importante tout le long de cette côte, en plus de la pêche.

4 Ce sont des dunes appelées également par les géographes de dunes ogoliennes car remonte au temps géologique dans l'ère ogoliennes. Il ya de cela environ 25millions d'années.

5 Les Niayes sensus stricto ont des formes et des dimensions très variables, on distingue deux types : - des Niayes de petites dimensions orientées NNW-SSE,

- des Niayes de vaste superficie.

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de la Grande Côte. Présenté par Malick SANOKHO

Ceci entraîne une disparition progressive de la végétation naturelle. Ces activités sont menacées en certains endroits par la progression des dunes jaunes ravivées6 et par une salinisation des sols et de la nappe. Sur le plan climatique, inscrites dans la moitié sud de la zone sahélienne, les Niayes et la région de Dakar sont caractérisées par l'alternance de deux saisons annuelles : une saison humide concentrée sur trois mois (juillet, août et septembre) et une saison sèche qui dure les autres neuf mois. La région des Niayes bénéficie en plus d'un microclimat assez particulier par rapport aux autres parties du pays qui s'intègrent dans les mêmes domaines climatiques qu'elle. Elle est caractérisée par des températures modérées influencées par la circulation des alizés maritimes soufflés par les courants froids des Açores. La proximité de l'océan favorise le fort taux d'humidité relative de 15 % dans les zones les plus éloignées de la mer. Ce taux d'humidité peut remonter jusqu'à 90 % à partir du mois d'avril.

Carte n°2 : la Grande Côte au Sénégal (de Dakar à Saint-Louis)

Source : enquête mémoire master II environnement, 2010, M. SANOKHO

6 Ce sont des dunes de sables dont la coloration demeure vive et claire en raison des phénomènes climatiques changeant.

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En effet, de nouvelles études dans l'espace périurbain nous montrent : les Niayes à la fois une zone d'agriculture semi-biologique et réserve d'équilibre biologique avec plus de 140 espèces d'oiseaux et de reptiles (IRD, 1998). Ceux-ci s'étendent derrière le cordon dunaire, le long de la côte entre Dakar et Saint-Louis sont alimentées par une nappe phréatique affleurant de 0,5m à 1m suivant les apports pluviométriques et par des lentilles d'eau douce interdunaires permettant des cultures maraîchères tout au long de l'année. Soumises aux attaques anthropiques avec les prélèvements effectués par un maraîchage intensif d'une part et d'autre part, à une forte évaporation, le niveau d'eau a considérablement diminué ces dernières années. En plus, au niveau des Niayes, le DPM (en se référant sur les 100 mètres de la limite des hautes marées) concentre une importante réserve naturelle constituée de mangroves et de marais.

Sur le plan écologique, la partie du DPM est une « interface » soumises aux marées où sont en jeux des phénomènes trophiques et fonctionnels très importants (un écotone7 par rapport au paysage). En effet, a cause de la montée des eaux maritimes de partout dans le monde, le littoral s'avance sur les zones urbaines ou rurales en fonction des lieux. A cet effet, les limites du DPM sont localement à mettre à jour périodiquement à cause du recul du trait de côte, qui pourrait être exacerbé par le changement climatique et la montée des océans.

Une partie du DPM est juridiquement protégée et classée suivant plusieurs directives européennes (publié par Natura, 2000). Des réserves naturelles nationales peuvent s'y étendre avec une possibilité d'installer des parcs naturels marins ou encore des aires marines protégées.

A l'instar des côtes ouest-africaines, les eaux sénégalaises renferment une biodiversité riche qui comprend, entre autres, des mammifères marins tels que les requins, les lamantins, les dauphins, les otaries, les phoques, les baleines, les tortues marines, les oiseaux côtiers (rapport national8, 2009).

Ces espèces qui étaient méconnues il y a quelques années, font aujourd'hui l'objet d'une surexploitation qui menace même leur survie. Par ailleurs, ces espèces subissent la

7 Zone de séparation entre deux écosystèmes, autrement dit entre l'écosystème marin et celui des habitations humaines ou même écosystème constitué de terres agricoles.

8 Ce rapport est publié en 2009 par la direction de l'environnement et des établissements classés sous l'institution tutelle du ministère de l'environnement et de la protection de la nature modifiée et remplacée par le ministère de l'environnement, de la protection de la nature, des bassins de rétention et lacs artificiels.

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dégradation de leurs habitats et du milieu marin, cela a pour conséquence, la réduction de la biodiversité et le raccourcissement des chaînes alimentaires qui englobe la disparition des espèces carnivores. A cela s'ajoutent, certaines mauvaises pratiques comme la pêche à explosif, qui atteint présentement des proportions inquiétantes, car, aboutissant à la désertification des fonds rocheux littoraux, dans des fonds dépassant, en général 35 mètres.

Consciente de cela, l'Union Internationale pour la Conservation de la nature (UICN) a inscrit ces espèces dans sa liste rouge, qui concerne l'ensemble de la communauté internationale, et a tiré sur la sonnette d'alarme pour leur sauvegarde et leur préservation.

En effet, la richesse de la biodiversité marine au Sénégal se manifeste par l'existence de plusieurs types d'écosystèmes côtiers. Ceux-ci existent sur tout le long des côtes sénégalaises. Ils sont constitués par les côtes sableuses (la Grande Côte), les côtes rocheuses (presqu'île du Cap Vert), les zones humides côtières (Niayes). Egalement, cette richesse biologique se distingue au niveau de la mangrove, les îles sableuses et les bolons dans les deltas du Saloum et du Sénégal et des vasières au sud de l'embouchure de la Casamance.

Il faut retenir que dans cette présente étude bien que spécifique à la grande côte, prête l'attention sur les autres écosystèmes qui existent au Sénégal lesquels méritent bien d'être soulignés.

Pour cela, les développements suivants vont porter sur la description des mangroves et marais un peu partout au Sénégal. L'intérêt consiste à intégrer dans les recommandations générales tous les espaces du DPM au Sénégal, car (bien que chaque DPM recèle des particularités), les lois seront communes et uniformes dans la protection de l'environnement sur ce domaine.

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Carte N° 1 : les différents écosystèmes du Sénégal (la répartition des parcs, réserves, aires marines protégées au Sénégal)

Source : enquête mémoire master II (in rapport érosion côtière 2005).

Au Sénégal, en plus des Niayes, une zone par excellente du littoral, il existe d'autres écosystèmes dont nous allons tenter dans les lignes suivantes de faire une présentation très brève.

? LES MANGROVES ET MARAIS COTIERS

La mangrove se caractérise par la présence d'une formation végétale particulière de palétuviers. Au Sénégal, l'écosystème constitué de mangroves, occupe une superficie d'environ 300 000 hectares, essentiellement dans les estuaires du Saloum (environ 80 000 ha) et de la Casamance (environ 250 000 ha) (Diop, 1986 ; Seck, 1993, in rapport national 2009).

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En Casamance, l'écosystème de mangrove identifié, est l'un des plus productifs du monde. Il abrite des espèces animales spécifiques (huîtres, balanes, arches, crabes) mais aussi il sert de refuge à des espèces d'oiseaux (hérons, aigrettes) et à des juvéniles de poissons ou de crevettes. Il contribue ainsi de manière significative au bon fonctionnement des communautés de poissons du plateau continental. Les mangroves font l'objet d'exploitation abusive par les populations locales en vue de satisfaire leur besoin nutritionnel et financière. Il s'agit notamment des activités de récolte de coquillages (arches et huîtres), en général effectuées par les femmes (Descamps, 1994). Ces coquillages sont autoconsommés et commercialisés sous forme séchée. Les feuilles et fruits des palétuviers sont utilisés dans l'alimentation mais aussi dans la pharmacopée. Quant au bois, il est aussi bien utilisé pour la construction que comme source énergétique.

Au niveau des estuaires et du Delta du Saloum, il se forme plusieurs réseaux de marigots « bolons » et de lacs autour desquels se développement une diversité d'espèces. La végétation constituée essentiellement de mangroves et de prairies a halophytes (Marius, 1977) ou « tannes herbues », est colonisée par des espèces comme exemple Ipomoea pescaprae, Cyperus maritimus.

En plus d'une importance d'espèces végétales, le Sénégal dispose d'espèces animales dont la recherche menée par Bodian (2000), fait révéler la présence de près de 260 espèces sur les côtes sénégalaises. Les données de recherche disponibles indiquent pour le Sénégal une biomasse annuelle moyenne variant entre 1 100 tonnes et 9 700 tonnes. Cette biomasse peut atteindre, en année favorable 15 000 tonnes.

Entre autres écosystèmes marins, on peut évoquer la réserve naturelle du Djoudj. Elle est située en milieu azonal à cause des conditions hydrologiques et pédologiques de la plaine inondable. Cette réserve est inscrite comme patrimoine mondiale de l'UNESCO, bénéficie également de la protection juridique de la convention internationale sur les zones humides d'importance capitale (convention de Ramsar 1971).

En effet, La grande richesse biologique des écosystèmes côtiers et marins résulte de courants marins ascendants appelés upwelling9 et de la diversité des habitats. Les ressources halieutiques des zones côtières et marines et l'avifaune des régions deltaïques constituent les principales ressources biologiques de ces écosystèmes qui sont affectées par la surpêche et

9 Le Sénégal dispose des côtes les plus poissonneuses a cause des courants ascendants appelés upwelling.

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l'exploitation du bois de mangrove. Ces pratiques abusives constituent une menace pour la conservation de la biodiversité et des écosystèmes marins et côtiers.

Les richesses écologiques et foncières qui caractérisent le DPM font de lui, cette attraction exacerbée des populations. Plusieurs activités humaines et industrielles y sont localisées. Cela crée un fort changement du milieu dont l'analyse suivante, nous éluciderons sur les aspects démographique et socio-économique auxquels le DPM fait état.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand