I.3. CROISSANCE ECONOMIQUE
L'étude de la théorie de croissance dans le
processus de développement préoccupe non seulement l'attention
des économistes classiques et néoclassiques, mais
également de nos jours. Celle de beaucoup d'agents économiques.
Cet intérêt porte notamment sur son histoire, les facteurs qui
l'engendrent ; la déterminent, l'accélèrent, la
freinent, le rôle qu'elle joue dans le processus de développement
( bien être), ses principales caractéristiques, les relations
entre elles, d'une part, et la formation, l'éducation, l'environnement,
le capital, la consommation et le progrès technique d'autre part,
etc.
I.3.1. UNE BREVE HISTOIRE DES THEORIS DE LA CROISSANCE
La croissance est-elle synonyme du bien être ? La
réponse est claire : non ! La croissance est
appréhendée par usage des critères quantitatifs.
Alors que la croissance économique se
réfère aux changements quantitatifs, le développement
comme le bien être, lui inclut aussi des phénomènes
qualitatifs comme, par exemple, la qualité de l'éducation et de
l'enseignement, des changements salutaires à effets positifs pour le
bien être des individus et de la communauté toute
entière.
En effet, d'après SIMON KUZNETS et de nombreux autres
économistes, la notion de croissance économique ne prend un sens
précis que s'il est possible d'en mesurer quantitativement les
données. A cet égard, l'indicateur le plus couramment
utilisé pour mesurer la croissance est le produit intérieur
brut(PIB). La croissance économique est nécessaire au processus
du développement.
L'analyse de croissance occupe une place importante
déjà dans les questions que se posent les économistes
classiques.
1. APPROCHE DES CLASSIQUES
Selon les penseurs classiques intéressés au
phénomène de la croissance économique, le sujet
traité est la recherche, la description et la prévention des
caractéristiques de la croissance économique. Le débat
portent essentiellement sur l'aspect équilibré de la croissance.
Parmi les protagonistes de cette façon de voir, il y a lieu de citer
particulièrement : ADAM SMITH(1790-1790), THOMAS MALTHUS
(1766-1834), DAVID RICARDO(1772-1823) et KARL MARX(1818-1883). En effet, ces
auteurs assistent à la révolution industrielle et ils
s'intéressent à très près à ses
conséquences. Ils cherchent à donner une explication scientifique
des forces qui gouvernent le fonctionnement et le développement de
l'activité économique. Pour Adam Smith, a
assisté à ce que l'on appelle, l'époque protocapitaliste.
Dans son analyse, il a mis l'accent sur le rôle des économies
d'échelle, de la spécialisation et du commerce international. Il
est aussi l'inventeur de l'approche historique dans l'analyse comparative de la
croissance.
Il a négligé le rôle du progrès
technique dans la croissance en mettant l'accent surtout sur les
économies d'échelle et sur la division du travail. Pour
Thomas Malthus, il avait un schéma de croissance
basé sur deux secteurs : les ressources naturelles et le
travail.
Il a totalement négligé le rôle potentiel
du progrès technique et de la formation du capital. Le mécanisme
principal qui conditionne la croissance correspondait, selon Malthus, à
la pression imposée par la croissance démographique et par les
besoins imposée par la croissance démographique et par les
besoins de subsistance de cette population croissante. L'équilibre est
alors atteint uniquement grâce aux différentes catastrophes :
la famine, la peste, la guerre...
Il préconisait alors d'adopter des politiques actives
en vue d'éviter ces catastrophes, en favorisant les mariages tardifs,
l'abstinence sexuelle...
Bref il va insister sur le réinvestissement productif
de surplus. En suite David Ricardo, Il reconnait clairement
la puissance productive supplémentaire qui peut provenir des machines et
les perspectives de croissance fortes que ces derniers peuvent fournir aux
secteurs non agricoles.
Etant en partie influencé par Malthus, il
considère que les gains de productivité ne peuvent apparaitre que
dans l'industrie. Mais l'utilisation progressive des terres de moins en moins
fertiles ne peut que tirer vers le haut les prix agricoles et donc les
salaires de substance. Cela doit conduire à l'épuisement des
profits et donc, à l'arrêt de l'expansion économique
(l'Etat stationnaire des classiques J.S. MILL). Bref il va aussi insister sur
le réinvestissement productif de surplus. Pour Karl
Marx, il est sans contester l'économiste classique qui a
l'analyse la plus riche du capitalisme. Il a notamment rejeté le
pessimisme de Malthus et Ricardo en reconnaissant la puissance productive qui
réside dans la production en usine et le rôle de l'accumulation
accéléré du capital fixe dans le progrès
économique. Il a anticipé une expansion continue du commerce et
la concentration de la production dans des unités de plus en plus
grandes, sources d'économies d'échelle.
Il a néanmoins souligné la possibilité
d'un ralentissement de la croissance par la difficulté de soutenir un
progrès technique continu. Il a quand même considéré
que cette baisse tendancielle du taux de profit pourrait être
contrebalancée par d'autres facteurs. Ce progrès technique et
l'accumulation du capital sont donc les deux services de la croissance chez
Marx et SCHUMPETER : Par rapport à Marx,
Schumpeter met l'accent sur le progrès technique plutôt que sur
l'accumulation du capital. Il rejette totalement l'analyse de Malthus et de
Ricardo concernant la contrainte imposée par la pression de la
population.
Schumpeter distingue deux modèles d'opérations
d'une économie capitaliste : le flux circulaire qui correspond
à une situation où la technologie est statique et le
développement économique où la technologie et
l'organisation de la production changent avec une dynamique soutenue par des
innovations. On a alors une suite d'équilibres potentiels qui ne sont
jamais atteints car les innovations successives déplacent continument
l'économie.
Le rôle de l'entrepreneur apparait alors pleinement dans
la recherche et la mise en oeuvre des innovations comme sources de profit. Ces
innovations correspondent à l'invention et la réalisation de
nouvelles combinaisons qui peuvent correspondre à :
- l'introduction des nouveaux biens ;
- l'introduction des nouvelles méthodes de
productions ;
- l'ouverture de nouveaux marchés ;
- la découverte et la conquête de nouvelles
sources de matière premières ;
- une nouvelle organisation pour l'industrie.
Pour résumer, l'économie de l'innovation et des
idées et des idées est une économie de biens non rivaux,
en partie exclusifs grâce aux brevets, qui induit des effets
d'externalité et rendements croissants donc l'existence d'une
concurrence imparfaite. Bref, il a insisté sur le rôle de
l'entrepreneur comme grappes d'innovation. En fin HARROD,
parle d'un modèle à un seul secteur de production (un seul bien)
et à un seul pays. Il étend le modèle keynésien de
base en y incluant la dynamique du capital (l'investissement) et de l'emploi
(la population active) Harrod s'interroge sur la capacité des
économies capitalistes à réaliser une croissance qui
respecte l'équilibre du marché du bien et de celui de travail
simultanément. Il a posé donc deux problèmes :
· Problème de court terme d'existence de
l'équilibre ;
· Problème de long terme de stabilité de
l'équilibre.
Le modèle Harrod était bien sûre conforme
aux sentiments qui avaient ces économistes à la sortie de la
crise de 1929. Mais les tarentes glorieuses correspondaient à un
sentiment de confiance dans la croissance équilibrée. Bref, le
taux de croissance est fonction du rapport entre le taux d'épargne et le
taux d'investissement.
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