3.3.9 La recherche agronomique
Concernant la recherche agronomique, les études sont en
cours pour la relance de l'INERA sur financement de l'Union Européenne.
A court terme, on doit surtout emprunter des variétés et des
technologies aux centres CGIAR (IITA en particulier) et aux SNRAs des pays de
la région. Des partenariats sont indiqués avec ces centres.
Afin de progresser rapidement, la sélection variétale par les
paysans eux-mêmes (PVS) est préconisée. Mais à
moyen terme, l'INERA doit de nouveau devenir capable de créer des
variétés et des technologies améliorées. Cela
n'empêche pas d'emprunter au maximum aux autres SNRAs, l'INERA
étant le seul SNRA membre des trois associations régionales de
recherche agronomique en Afrique (CORAF, ASARECA, SACCAR). On ne peut
qu'insister sur l'importance de la recherche d'emprunt, mais un emprunt
intelligent. Les tigres asiatiques sont les champions de la recherche
d'emprunt, aussi bien dans le domaine industriel qu'agricole, mais ils
deviennent rapidement des créateurs de nouvelles technologies.
3.3.10 La vulgarisation agricole
Pendant les années 1980, le Service National de
Vulgarisation (SNV) fonctionnait convenablement, surtout dans le cadre des
projets de développement agricole. On suivait plus ou moins l'approche
Benor (formation et visites) (Benor et al., 1984). Avec le départ de
presque toutes les coopérations bi- et multilatérales en 1991,
les pillages généralisés et le manque de financement
national, le SNV devait arrêter son fonctionnement. Entre-temps, les
approches de vulgarisation ont changé: le système Benor a
été abandonné, l'approche école paysanne
prônée par la FAO poursuit son chemin et la plupart des ONGs
adoptent leur propre approche participative. La tâche est énorme
et on ne saura pas couvrir tout le pays. Ainsi, on est pratiquement
obligé de suivre l'approche projet pour focaliser les efforts sur un
nombre de thèmes limité. Mais la vulgarisation est importante
dans la diffusion des acquis technologiques et surtout pour la promotion des
nouvelles variétés et pratiques culturales. La relance du SNV
reste un défi et on sera obligé de procéder par
étapes et dans le contexte de la décentralisation. A noter
également que la radio rurale de proximité, promue par la FAO,
peut être un instrument puissant de vulgarisation agricole, et plus
largement, d'information rurale.
3.3.11 Subvention à la production
Pour favoriser la production nationale (et
donc l'emploi), on peut se contenter de subventionner les producteurs dont les
biens sont concurrencés par les importations. Cette mesure
entraîne une perte nette, comme le droit de douane, mais moindre. A la
place du droit de douane, l'Etat décide d'allouer aux producteurs
nationaux une subvention égale aux droits de douane. Cette subvention
abaisse le coût marginal. Grâce à cette subvention, les
producteurs nationaux produisent le même volume qui aurait
été produit avec le droit de douane sans que le prix varie. Celui
- ci reste au niveau de libre échange et les consommateurs consomment la
même quantité qu'en libre échange. La subvention a accru le
surplus des producteurs. Le financement de cette subvention nécessite
une contribution de la part de la collectivité nationale. Il y a perte
nette, mais cette perte est inférieure à celle induite par le
droit de douane.
Dans une optique d'accroissement de la production nationale,
la subvention apparaît donc comme une solution meilleure que le droit de
douane.
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