I.4. L'INVESTISSEMENT ET LA CROISSANCE
Ce point, bien sûre, nous permet de montrer le
rôle de l'investissement dans la croissance économique.
L'investissement est considéré comme clé
de la croissance, car il rend plus efficace le travail humain. Mais il ne
suffit pas d'investir pour croitre davantage : à compter d'un
certain niveau, l'efficacité de l'investissement se heurte à la
loi des rendements décroissants : sans progrès technique,
l'accumulation d'équipement ou de bâtiments ne mène pas
très loin. Ce progrès dépend d'investissements
spécifiques dans la recherche ou la formation. Dans les pays en
développement où l'investissement devait avoir plus fort impact,
les études ne mettent pas en évidence une influence significative
de l'investissement sur la croissance. Une inefficacité qui renvoie
à des faiblesses institutionnelles.
Les politiques de soutien à l'investissement conservent
cependant une certaine légitimité, à condition
d'être très sélectives.
Le rôle de l'investissement dans la croissance
économique est généralement tenu pour acquis. Ainsi, Walt
Rostow affirme, en 1960, que la phase de décollage économique se
caractérise par le passage du taux d'investissement de 5% à 10%.
Cet ordre de grandeur tiré de l'expérience des pays occidentaux
lors de la première révolution industrielle, doit d'ailleurs
être augmenté, car les techniques employées sont
aujourd'hui beaucoup plus gourmandes en capital qu'au XIXème
siècle. L'historien Paul BAIROCH estime ainsi qu'il fallait
investir l'équivalent de six mois de salaire pour se lancer dans
l'industrie cotonnière au début du XIXème
siècle, contre 300 mois dans les années 1950. Comment
peut-on justifier ce rôle important de l'investissement ?
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