LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : SANTE et PIB. 8
Graphique 2 : Répartition des malades
selon les caractéristiques du premier recours 40
Graphique 3 : Type de médecine au
premier recours 40
INTRODUCTION GENERALE
« La santé n'a pas de prix mais elle a un
coût » (Koné, 2005). En Afrique, cet adage est connu de tout
un chacun qui, en absence de tiers payeur, supporte à lui seul le
coût de sa santé. Au moins 50% des dépenses de santé
sont payées directement par les utilisateurs dans les pays pauvres
(Flori, 2000). Souvent ce coût est prohibitif et la santé,
notre bien le plus précieux, peut se dégrader très vite.
Ainsi, s'amorce un cercle vicieux : la pauvreté qui engendre la
mauvaise santé et la mauvaise santé entretient à son tour
la pauvreté (Banque Mondiale, 2000).
Plusieurs travaux ont montré que le fardeau de la
santé tend à s'accroître avec la pauvreté et que la
maladie est une source d'appauvrissement supplémentaire des
ménages démunis (Haddad et al. 2004). Les reformes mises en
oeuvre notamment dans le domaine du financement, n'ont pas résolu les
problèmes d'inégalité et d'accès aux soins des
démunis. La généralisation de la tarification des services
aux populations et la promotion du secteur privé, sont deux
réformes mises en oeuvres dans la région, qui ont clairement
contribué à renforcer les inégalités d'accès
aux soins ; ce qui a davantage affecté les populations
défavorisées (Haddad et al, 2004).
En l'absence de dispositif d'assurance maladie ou de prise en
charge efficace des indigents (93% des ménages urbains démunis
n'en bénéficient pas (UNICEF, 2004)), ces politiques peuvent
à la fois renforcer la disponibilité de soins de qualité
et les rendre difficilement accessibles à une fraction de la population.
Une étude réalisée par le Centre de Recherche, d'Etude et
de Documentation en Economie de la Santé (CREDES) sur l'initiative de
Bamako a montré que dix (10) ans après son instauration le bilan
de cette politique reste mitigé. Les taux de fréquentation des
centres de santé ne s'améliorent pas, les taux de recouvrement
baissent pendant que les charges s'accroissent (CREDES, 2000).
Ainsi face à la maladie, les populations urbaines
démunies risquent de se retrouver face à un dilemme : ne pas
recourir aux soins et subir la dégradation de leur santé, ou
recourir aux soins et courir des risques de conditions de vie
dégradées sous le poids des dépenses de santé. Ce
dilemme peut s'avérer tragique en cas de grave maladie. Les effets
néfastes que la mauvaise santé exerce sur les niveaux de vie des
ménages sont de plus en plus considérés comme des
problèmes de justice sociales traduisant l'idée de pertes de
revenus et frais médicaux associés à la mauvaise
santé qui sont involontairement et tout bonnement la conséquence
de traumatisme sanitaire non désiré (Wagstaff et
al ; 2001) . Les résultats des
enquêtes menées par l'UNICEF suggèrent que les
ménages démunis renoncent effectivement et très souvent au
recours à l'hospitalisation, cela d'autant plus que le recours aux soins
y apparaît deux fois moins fréquent chez les démunis que
chez les non démunis, alors qu'il est difficile de concevoir que les
premiers sont moins en proie aux maladies que les seconds (UNICEF, 2004).
Cependant, même si les ménages démunis
renoncent deux fois sur quatre à un recours hospitaliers, il n'en
demeure pas moins que le taux de recours aux soins de santé moderne en
milieu urbain au Bénin est de 47% pour les ménages démunis
contre 78% pour les ménages non démunis (MDR-PNUD, 1996 ;
INSAE-PNUD, 1996).
Face à ces dépenses de soins hospitaliers, les
ménages démunis ont dû consentir des sacrifices qui peuvent
affecter plus ou moins durablement le bien être du ménage. On peut
donc se demander quels sont les déterminants et le niveau de
vulnérabilité du ménage face à ces dépenses
d'hospitalisation.
C'est l'objet du présent mémoire de maitrise en
Sciences Economiques à la Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion de l'Université d'Abomey-Calavi qui s'articule sur le
thème « étude des déterminants et de
l'ampleur de la vulnérabilité socio-économique des
ménages urbains suite aux dépenses d'hospitalisation : cas
de la clientèle du CNHU ».
Ce thème est traité en trois chapitres. Le
premier présente le cadre théorique et méthodologique de
l'étude. Le deuxième présente le contexte
général de l'étude en se focalisant sur l'organisation et
le fonctionnement du système sanitaire béninois. Le dernier
chapitre est consacré à l'analyse des résultats et
à la formulation de quelques recommandations.
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