La santé aujourd'hui est une valeur
importante pour l'épanouissement socio-économique des
populations ; raison pour laquelle, les familles, les
collectivités, les gouvernements et autres organismes internationaux,
chaque année, investissent d'énormes moyens financiers pour
préserver la santé des populations.
Face aux grandes endémies telles que le paludisme,
l'onchocercose et bien d'autres M.MAROUF, et All (2008) estiment
que : «Dans le monde entier 330 millions de personne contractent
une IST. La plus répandue est l'infection à trichomonas avec 120
millions de personnes infectées suivie de l'infection à chlamydia
50 millions et de la blennorragie 25 millions de cas ».
Selon ONUSIDA (2009) : «33 millions de
personnes sont porteuses de VIH dans le monde dont 22 millions en Afrique
Subsaharienne avec 1,5 millions de décès par an [...] au Cameroun
le taux de prévalence varie de 5.0 à 10% ». De tout ce
qui précède les IST/SIDA sont au sommet des taux de
mortalité et de morbidité raison pour laquelle les IST feront
l'objet de notre étude.
Les IST sont des infections qui se contractent principalement
par rapports sexuels non protégés. On remarque surtout selon
l'OMS (2009) qu'elles touchent essentiellement la population jeune (15-49ans)
et constituent de ce fait un problème majeur de santé publique.
Malgré tous les efforts consentis par les
gouvernements, les organismes internationaux tels que : L'OMS, L'ONUSIDA
et autre ONG, force est de constater qu'il y a toujours recrudescence des
IST/SIDA.
C'est pour cela que nous avons décidé de mener
une étude afin d'identifier les principales causes et de prévenir
au mieux les jeunes scolaires de nos établissements. D'où le
thème « Prévention des infections
sexuellement transmissibles en milieu scolaire : Cas du Lycée de
Bertoua Rural ».
Afin de mener à bien cette recherche nous proposons le
plan de travail articulé comme suit :
· CHAPITRE (I) :
Problématique.
· CHAPITRE (II) :
Méthodologie.
· CHAPITRE (III) : Présentation des
résultats.
· CHAPITRE (IV) : Synthèse et
discussion.
· CHAPITRE (V) : Conclusion et
suggestions.
CHAPITRE (I)
PROBLEMATIQUE
I-1) CONTEXTE ET JUSTIFICATION.
Dans l'ensemble des pays du
monde, les jeunes occupent une place de choix dans les politiques nationales de
développement car ceux-ci constituent non seulement la relève de
demain, mais représentent selon le PNUD (2009) environ
50% de la population totale en Afrique subsaharienne ; ce qui est ainsi
une masse critique suffisamment importante pour influencer les décideurs
politiques.
C'est ainsi que face aux nombreux succès
sportifs, économiques, et sociaux enregistrés ces
dernières années Son Excellence PAUL BIYA déclarait dans
l'un de ses discours : « La jeunesse est le fer
de lance de la nation ». Si cette assertion connait une
valeur certaine à la jeunesse, il n'en demeure pas moins vrai qu'elle
s'illustre cependant par des comportements sexuels dits à risque qui
l'expose aux maux tels que les grossesses non désirées et surtout
les IST/SIDA.
Selon l'encyclopédie
médicale (2008) : « la
sexualité est un comportement propre à chaque individu
déterminé par l'instinct sexuel et sa
satisfaction » .Cet instinct sexuel est perçu comme une
tendance innée à tout être humain qui s'impose à lui
par le désir d'entretenir une relation sexuelle avec un partenaire de
son choix.
Les jeunes constituent de ce fait un groupe à
risque de part leur immaturité sur tous les plans (morphologiques,
physiques, et affectifs). Selon ONUSIDA (2008) : « le
risque est plus élevé chez la jeune fille car l'âge des
premiers rapports sexuels se situe en majorité entre (12 et 16ans). Chez
les jeunes garçons elle varie de 15 à 17ans [...] Le même
rapport précise que seulement 40% des jeunes âgés de 15
à 24ans possèdent des connaissances précise sur le VIH et
sa transmission ».
Pour entrer en profondeur dans le
développement psychoaffectif des adolescents ROBERT GLASTON (2007)
affirme qu'il comporte deux grandes phases à savoir :
-L'enfance qui se termine aux premières
manifestations pubertaires.
-L'adolescence qui commence avec le début de
la puberté et ses manifestations dépend de l'environnement
socio-culturel des individus.
L`évolution de l'enfant à travers ces
différentes expériences est indissociable du développement
moteur et intellectuel. A chaque étape de cette évolution
correspondent des besoins prioritaires tels que : l'alimentation, le
repos, le sommeil et l'éducation sexuelle dont la non satisfaction
entraine des problèmes qui peuvent influencer son développement
affectif et intellectuel.
L'adolescence apparait donc ainsi comme une
période stratégique de rupture et de déséquilibre
entre l'enfance et l'âge adulte. Il est par conséquent sujet
à divers fléaux (tabac, drogue, sexe etc....) ; d'où
la nécessité pour les parents de prodiguer des conseils par un
dialogue franc et sincère à leur progéniture ; mais
ce domaine reste et demeure tabou dans nos sociétés, surtout
africaines. A ce propos, Dr KABORE (2006) affirme
que : « Si les filles peuvent être conseillées
par leurs mères sur la conduite à tenir lors des premières
menstrues avec défense formelle d'être enceinte, rien n'est dit
aux garçons ».
Quant au milieu scolaire Africain en
général et au Cameroun en particulier bien qu'il baigne dans un
contexte socioculturel où certaines traditions n'accordent pas assez de
place à l'éducation sexuelle, les programmes scolaires ne
proposent qu'un aperçu d'éducation. Ce qui est en
inadéquation avec la volonté politique de mettre en place un
cadre organisationnel et juridique en matière de santé publique
et de lutte contre les IST/SIDA. Par ailleurs, la couverture sanitaire
nationale en matière d'implantation des services de santé
scolaire et universitaire ne suit pas toujours le rythme de création des
structures scolaire et illustre bien les besoins criards dans le secteur.
Certains facteurs endogènes peuvent
influencer négativement la sexualité des jeunes scolaires. Pour
JACOB MEKOUL(2004) auteur de l'oeuvre ; SIDA en milieu
scolaire cas du Cameroun, déclare que
: « L'éducation sexuelle en milieu jeune au Cameroun est
quasi inexistante. Ils sont livrés à eux-mêmes et ne
peuvent s'imaginer le danger qui les menace». Il fait par ailleurs le
triste constat que certains jeunes enseignants nouvellement affectés
dans les villages ou villes reculées des grands centres urbains sont
séparés de leurs partenaires sexuelles habituelles ils se
retrouvent ainsi subitement en situation d'isolement et de dépaysement,
dans un environnement sans distraction où la pression du travail et
l'ennui deviennent les seuls compagnons, se croient obligés de trouver
des partenaires locales ou d'accepter celles qui leur sont parfois
proposées par les parents d'élèves en guise
d'hospitalité.
Par ailleurs certains facteurs exogènes sont
en faveur d'une sexualité précoce chez les jeunes à
savoir : « la fréquentation des vidéo clubs,
des night clubs, bars, hôtels et les activités
vacancières où les jeunes se livrent à des rapports
sexuels occasionnels dans la promiscuité sans moindre risque». Les
conséquences qui en découlent sont nombreuses.
Selon le FHI (2007) : « les
IST/IAR sont parmi les causes majeures de morbidité et de
mortalité maternelle et périnatales. Les complications ici sont
graves notamment : les grossesses extra-utérine, les maladies
inflammatoires pelviennes [...] et finalement aboutir à la
stérilité, au cancer génital et à la
mort ».
Selon le CNLS (2009), 51745 cas d'IST on
été pris en charge dans les formations sanitaires au Cameroun,
les femmes étant de loin les plus infectées soit 82,5% des cas.
Le syndrome le plus souvent évoqué est la douleur abdominale base
chez les femmes sur le plan étiologique, la gonococcie reste la
première IST avec 32,5% des cas notifiés suivie de la syphilis
29,7%, le chlamydia 8% et le chancre mou 4,1 %. Le même rapport
précise que la prévalence moyenne du VIH chez les jeunes de
15-24ans est de 5,3% avec un ratio Femme/Homme de 3,4.
Pour ONUSIDA (2010), on compte
(6) nouvelles infections à VIH au Cameroun par
heure. Soit 51315 nouvelles personnes
infectées par ans et actuellement L' ONUSIDA estime à 550000 le
nombre de personnes vivant avec le VIH au Cameroun, la Région de L'EST
arrivant en 2ième position avec un taux de prévalence
de 8,6% derrière la Région du NORD-OUEST 8,7 %.
Au cours de nos trois années de formation
à l'école d'infirmiers diplômés d'état de
BERTOUA et durant nos stages hospitaliers et communautaires nous avons eu
à rencontrer plusieurs cas d'IST/SIDA et grossesses non
désirées et un certain nombre de cas ont attiré notre
attention notamment celui de Mlle (X) âgée de 19ans
élève en classe de 3ième au Lycée de
Bertoua Rural et hospitalisée au service de médecine de
l'Hôpital Régional de Bertoua pour syphilis au Stade (III) avec
ulcération vulvaire. Heureusement sa sérologie VIH était
négative elle a pu retrouver sa santé au bout de trois semaines
de traitement.
Au vu de tout ce qui précède et de
l'impact négatif des IST sur la Jeunesse en générale et le
milieu éducatif en particulier, nous nous sommes Proposé de mener
notre étude dont le thème est
: « Prévention des infections sexuellement
transmissibles en milieu scolaire : Cas du Lycée de Bertoua
Rural. » La question de recherche qui en découle
est :
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