2.5.-La conduite des
acteurs
L'autre concept opératoire concerne la conduite
des acteurs. Cette dimension s'impose de plus en plus dans les
études sur la participation qui s'intéressent à l'attitude
des acteurs sociaux et à leur implication dans les dispositifs
participatifs (Margerum, 1999), à l'effet de facteurs comme la
culture et l'histoire pour expliquer le degré de participation
(Botes et van Rensburg, 2000), aux attitudes et à la
capacité des acteurs sociaux à saisir l'occasion de participer
(Palerm, 2000). En somme, la prémisse de ces recherches est
que les dispositifs participatifs n'interviennent pas dans un vacuum social.
Dans notre étude de cas, nous nous sommes intéressés
à la conduite des acteurs comme révélateur des normes et
des pratiques sociales et culturelles existantes dans le milieu d'accueil, et
à leur influence sur l'efficacité de l'évaluation des
impacts environnementaux (ÉIE) comme outil favorisant la maîtrise
sociale du changement.
2.6.-Les résultats du
processus d'étude d'impacts
Enfin, le concept d'analyse des
résultats a été retenu afin de confronter
notamment la théorie et la pratique et d'amorcer une réflexion
sur la plus-value de la participation des acteurs sociaux aux processus
décisionnels. Le concept d'empowerment s'appuie sur une
participation citoyenne (Rich et al., 1995), sur un
partenariat favorisant la santé de la communauté et le
développement des individus (Fawcett et al., 1995). Nous
en parlons amplement dans la section 1.7.8.
2.7.-L'acceptabilité
sociale
Contrairement à une vision trop répandue,
l'acceptabilité sociale n'est pas l'acceptation d'un projet par la
majorité des citoyens (Gagnon, 2010). Le niveau
d'acceptabilité sociale d'un projet ne se résume pas au
résultat d'un sondage départageant une population sur la base
d'une vision binaire de « pour » ou « contre
». Cette conception démocratique est erronée
(Gariépy, 1997), car elle néglige les conditions
d'acceptabilité propres à chacune des parties prenantes
(Whitmore et Kerans, 1988) sous prétexte que leur opinion est
minoritaire (Coté, 2011). Cela a d'ailleurs été
confirmé à de multiples reprises : l'opposition d'une
minorité peut bel et bien suffire à bloquer un projet (Botes
et van Rensburg, 2000; Palerm, 2000)
L'acceptabilité sociale est le résultat d'un
processus durant lequel les parties prenantes construisent ensemble les
conditions minimales à respecter pour qu'un projet s'intègre
harmonieusement, à un moment donné, dans son milieu naturel et
humain (Coté, 2011). Cela a d'ailleurs été
confirmé à de multiples reprises : l'opposition d'une
minorité peut bel et bien suffire). Deux facteurs sont essentiels pour
atteindre ce résultat :
· La prise en compte du contexte local,
· L'ouverture du projet aux parties prenantes via un
processus de co-création.
L'acceptabilité sociale repose sur la perception des
inconvénients et des bénéfices que les parties prenantes
associent au projet (Gariépy, 1997). Que les
conditions exprimées soient acceptables ou non par le promoteur est un
autre sujet: il arrive que certaines conditions minimales exprimées
puissent être en contradiction avec les fondamentaux du projet,
conduisant à son abandon, ou à un passage en force.
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