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La place de l'Afrique centrale dans l'architecture de paix et de sécurité africaine (APSA)( Télécharger le fichier original )par Rahim Jhan NGUIMBI Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2, contentieux international 2012 |
Paragraphe 2 : Le déploiement des moyens opérationnelsParmi les actions effectivement menées et qui attestent de la place de l'Afrique centrale dans l'APSA, il importe d'explorer le déploiement des moyens opérationnels. Mais celui-ci repose sur des principes viables (A) qui donnent lieu à une effectivité avérée (B). A. Les principes inhérents au déploiementLes moyens opérationnels de la CEEAC et de l'APSA ne sont autres que la FOMAC et le MARAC, d'une part, et la FAA et le SCAR, d'autre part. Pour ce qui est du MARAC, dans les développements qui ont précédé, nous nous sommes déjà employé à montrer son action comme démembrement de l'APSA, notamment en matière de coopération. Pour ce qui est de la FOMAC, d'autres règles régissent son déploiement et justifient son statut de démembrement de la FAA. A cet effet, les différentes Feuilles de route de la FAA nous guident quand elles indiquent que la FAA a été conçue (en principe) pour être déployée dans le cadre de six scénarios127(*) décrits ci-après : - Scénario 1 : Aide militaire pour une mission politique (par exemple pour soutenir une médiation); - Scénario 2 : Mission d'observation UA/CER déployée conjointement avec une mission des Nations Unies (par exemple, le déploiement de la mission de liaison de l'OUA/UA, dans le territoire frontalier entre l'Ethiopie et l'Erythrée [OLMEE] ; - Scénario 3 : Mission autonome d'observation UA/CER, c'est-à-dire, sans appui de l'ONU ; - Scénario 4 : Déploiement préventif et opérationnel d'une force de maintien de la paix UA/CER; - Scénario 5 : Force de maintien de la paix pour des missions complexes et multidimensionnelles (humanitaire, désarmement, administration, etc.) avec présence de groupes hostiles ; - Scénario 6 : Intervention d'urgence, par exemple dans le cas d'un génocide, lorsque la communauté internationale ne réagit pas suffisamment rapidement, en application de l'article 4(h) de l'Acte constitutif de l'UA qui stipule « le droit de l'Union d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la Conférence, dans certaines circonstances graves, à savoir : les crimes de guerre, le génocide et les crimes contre l'humanité ». Le même document précise que pour les scénarios 1 à 4, le déploiement doit être effectué dans les 30 jours, tandis que 90 jours sont nécessaires pour le scénario 5 et seulement 14 pour le scénario 6. Ce délai marque la nécessité pour la FAA d'être en mesure de se déployer rapidement pour les missions du scénario 6. Cela suppose que les unités nationales requises soient véritablement opérationnelles, quitte à permettre leur déploiement rapide, en particulier lorsqu'elles sont pré-positionnées pour des périodes allant jusqu'à 6 mois, dans le cadre de missions du scénario 6 mandatées par la Conférence de l'UA. Cependant, le principe initial de la FAA, qui limitait le déploiement aux forces de défense, ne concerne plus que ces dernières. Celles-ci doivent désormais s'adjoindre, lors d'une OMP, une composante de sécurité (police-gendarmerie) et une composante civile, dont l'ambition respective est d'assurer le maintien de l'ordre de façon quotidienne et mener les relations diplomatiques et administratives nécessaires. L'Afrique centrale a-t-elle effectivement expérimenté les principes ainsi exposés ? * 127 Cf. Feuille de route pour la mise en place de la FAA, Addis-Abeba, Mars 2005. Voir aussi, Amandine GNANGUENON, op.cit., p. 42. |
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